Ceci se remarque par le fait que 25% des formés
versus 10,4% des non-formés satisfont souvent leurs besoins fondamentaux
grâce à la production d'agri-élevage au moment où
75% des formés contre 70,8% des non-formés les satisfont de temps
en temps. Cette production insuffisante est, selon les agriculteurs, due
à l'insuffisance des intrants, aux aléas climatiques, à la
formation insuffisante, à l'infertilité du sol et à
l'insuffisance de suivi des formations dispensées. D'autres
personnes-ressources y ajoutent le mauvais ciblage des besoins des
bénéficiaires, la résistance au changement et
l'analphabétisme.
D'après les résultats de
l'enquête, les formés et les formateurs ne tombent pas d'accord
à tous les facteurs handicapant la mise en application desdites
formations. Cela est dû à l'insuffisance de suivi régulier
et d'évaluation de l'action de formation par ces formateurs. De tout
ce qui précède,force est de constater que les stratégies
de planification et de mise en application de formation utilisées par
CARE dans son projet PRAF n'ont pas abouti aux résultats attendus.
Recommandations
-Afin d'éviter une répétition souvent
inutile et démotivante des techniques d'agri-élevage, il faudrait
évaluer les préacquis et les prérequis avant
d'élaborer un nouveau programme de formation. Chaque entité
administrative (district et province) devrait identifier les besoins tout en
précisant ce que la population connaît et jusqu'à quel
degré de maîtrise, et ce en quoi elle a besoin de la formation au
lieu d'écrire tout simplement que les agri-éleveurs disposent
d'une faible technicité en agri-élevage.
-Les résultats de l'évaluation devraient parvenir
à tout acteur, afin de l'inciter à s'auto-évaluer et
à s'impliquer davantage au nouveau programme.
-CARE Rwanda, voire d'autres organismes de formation, devrait
privilégier l'équipe de formateurs pluridisciplinaire dans tout
le processus de formation. Ce qui permettrait de mieux saisir le vécu
réel des agri-éleveurs et les éléments
socio-culturels pouvant aider les formateurs à faire accepter le
changement.
-Les organismes de formation devraient mener une étude
psychosociologique et ergologique auprès des agri-éleveurs de
Gikongoro pour déceler les besoins en formation et les
éléments pouvant faciliter l'introduction et l'acceptation de
nouvelles techniques de production.
-Afin d'éviter l'installation de mauvaises habitudes, les
formateurs devraient accompagner les formés dans la mise en oeuvre des
formations leur offertes.
- CARE et d'autres intervenants devraient promouvoir
l'alphabétisation fonctionnelle des membres d'associations afin de
faciliter l'interprétation des formations reçues.
- Pour parer à l'insuffisance de terre cultivable, CARE
et d'autres intervenants devraient penser aux activités
génératrices de revenus paragricoles mais répondant aux
attentes des bénéficiaires et aux exigences de
l'environnement.
-Il faudrait songer aussi à former les jeunes car
l'âge moyen des interrogés regroupés en associations est de
43 ans alors que, comme le disent les psychologues, ce sont les jeunes qui
puissent changer facilement.
-Les formateurs devraient recourir à des méthodes
actives et allier chaque fois la théorie et la pratique.
-Les bailleurs de fonds et les bénéficiaires de
l'intervention devraient étudier l'applicabilité de formation
à dispenser ou à offrir. Ils devraient disponibiliser les moyens
facilitant la mise en pratique de formation dispensée tout en
éradiquant la culture des agri-éleveurs qui pensent toujours
à la gratuité.
-Le chargé de formation au CARE devrait participer
à toute formation entière en vue de pouvoir établir les
critères de suivi et d'évaluation.
-Tous les acteurs devraient être impliqués dans le
programme de formation tant au niveau de la conception qu'à celui de
l'exécution et de l'évaluation.
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