Les résultats issus de cette enquête ont
été détaillés dans le quatrième chapitre et
ont permis d'infirmer partiellement l'hypothèse de ce travail
libellée en ces termes : Les groupements des agri-éleveurs
bénéficiaires de la formation dispensée par CARE
International au Rwanda n'obtiennent pas des performances significativement
supérieures à celles des ceux n'en ayant pas
bénéficié.
Il a été constaté que
l'élevage est plus développé et varié chez les
formés que chez les non-formés et que ce sont ces premiers qui
enregistrent une augmentation satisfaisante de la production animale. Cependant
cette différence n'est pas statistiquement significative. Même
s'ils ne l'appliquent pas, la majorité des formés
enquêtés (75% soit 36 sur 48) connaît les avantages de la
stabulation semi-permanente.
Quant à la production végétale,
les performances obtenues font remarquer une différence significative
sauf en agroforesterie, en production de pommes de terre et dans celles du
maïs. Bien que la différence ne soit pas significative, les
formés sont plus performants que les non-formés dans
l'agroforesterie surtout en arbres et arbustes fruitiers. Toutefois leur
niveau de production reste à désirer.
Les groupements formés enregistrent des
performances significativement supérieures à celles des
non-formés dans la production de légumes, du haricot et du petit
pois. Alors que dans la production de pomme de terre et dans celle du
maïs, ce sont les groupements non-formés qui obtiennent des
meilleures performances. Mais statistiquement,les différences
enregistrées entre les performances obtenues par les formés et
les non-formés ne sont pas significatives. Cela est dû à
l'absence de formation en culture de maïs et à
l'indisponibilité des intrants agricoles de qualité sans oublier
l'insuffisance de suivi des formations dispensées alors que la culture
de pommes de terre est trop exigente.
Les résultats de cette étude montrent
que les formés et les formateurs ne s'accordent pas sur les
thèmes développés et transférés. Cependant
tous les enquêtés avouent que les réalisations
générées par la formation ne sont pas satisfaisantes. Les
multiplicateurs de semence n'ont pas su faire leur travail ; les
agriculteurs se heurtent encore à la difficulté de trouver les
semences sélectionnées à leur endroit et à prix
raisonnable.
Les mêmes résultats prouvent que les
formations dispensées étaient globalement intéressantes,
mais la méthode basée sur le principe du
« fermier-fermier » est contestée à
l'unanimité par les enquêtés malgré le
privilège que CARE lui accorde. Dans l'ensemble, les
représentants des groupements ne forment et n'encadrent pas les
agri-éleveurs qui les ont délégués. Dans ses
formations, PRAF ne s'est pas servi de techniques audio-visuelles modernes mais
83,3% des formateurs interrogés apprécient positivement les
méthodes utilisées (méthodes interrogatives
(échanges d'idées), discussion en petit groupe et méthodes
démonstratives).Toutefois ces méthodes n'ont pas permis aux
formateurs de conduire les bénéficiaires du PRAF au niveau
escompté : amener les femmes chefs de ménages à se
prendre en charge et à vaincre la pauvreté.
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