I-2-3 LA CONSTRUCTION :
C'est l'avant dernière étape. Il s'agit ici de
créer les activités d'apprentissage en sélectionnant les
technologies appropriées et en créant les medias
nécessaires. Le concepteur devra user de certaines astuces et techniques
pour réduire l'effort de développement, tout en assurant la
qualité du travail. Pour construire un Didacticiel efficace, il faut une
équipe composée d'au moins 3 personnes spécialisées
dans la pédagogie pour la première afin de gérer la partie
pédagogique du projet, la deuxième personne étant un
infographe informaticien pour la partie technique et la troisième
personne étant le superviseur pour assurer la cohérence entre ces
deux domaines.
L'association de ces savoirs et connaissances pourra permettre
la construire d'un Didacticiel efficace.
I-2-4 L'EVALUATION :
Après la construction, l'évaluation nous permet
de ressortir les défaillances et les manquements. C'est une phase
très importante car elle nous renseignera si effectivement le
Didacticiel suscite les apprentissages désirés.
Pour mesurer l'efficacité d'un didacticiel, on peut
choisir un échantillon représentatif du public cible ,
l'évaluer avant l'action du didacticiel au moyen d'un pré-test,
le soumettre ensuite à l'enseignement via le didacticiel et
procéder enfin à une seconde évaluation. Si après
la comparaison entre les deux résultats obtenus on constate que certains
points sont à revoir, les étapes de création étant
intimement liées, on pourra apporter des modifications qui devront
s'accorder séquentiellement avec les trois premières phases qui
sont l'analyse, la conception et la construction.
Nous pouvons ainsi résumer les étapes de
création d'un didacticiel par le diagramme circulaire ci-après
:
Figure I- 1 : étapes de création d'un
didacticiel I - 3 COURS TRADITIONNELS ET COURS ASSISTE
PAR
ORDINATEUR :
Transmettre des connaissances n'est pas un simple acte car
cela met en jeu un ensemble d'activités en interactions incluant
attention, perception et mémorisation. De plus l'apprentissage via un
ordinateur est fondamentalement différent de l'apprentissage dans une
salle de classe.
Dans cette section, nous parlerons des mécanismes de
l'apprentissage, nous donnerons quelques méthodes pédagogiques
pouvant déclencher les processus d'apprentissage dans des environnements
numériques. Enfin, nous présenterons brièvement quelques
avantages et inconvénients des cours traditionnels et ceux par
didacticiel.
I-3-1 LES MECANISMES DE L'APPRENTISSAGE
Quel que soit la diversité des supports de formation
utilisés, il est très important de prendre en compte les forces
et les faiblesses du cerveau humain. L'apprentissage repose essentiellement sur
deux éléments mémoriels :
La mémoire de travail
La mémoire à long terme
La mémoire de travail, comme l'indique son nom est
l'élément actif du binôme. Elle est le siège des
idées et de l'apprentissage. Sa capacité est cependant
très limitée. Plus elle contient d'informations même en
quantité réduite, plus sa puissance de traitement diminue.
A l'inverse, la mémoire à long terme peut
stocker un grand nombre d'informations ; elle emmagasine les connaissances et
les souvenirs. Toute fois, elle fait uniquement office d'espace de stockage,
l'ensemble des actions étant régies par la mémoire de
travail.
En matière d'apprentissage, l'objectif est de
créer des environnements qui permettent aux apprenants de traiter
activement les nouvelles informations dans leur mémoire de travail, de
les stocker dans leur mémoire à long terme et, au besoin, de les
rapatrier dans la mémoire de travail. Un apprentissage efficace requiert
des méthodes pédagogiques qui tiennent compte des limites de la
mémoire de travail et favorisent le traitement des nouvelles
informations en vue de leur stockage dans la mémoire à long
terme.
La figure ci-dessous illustre le fonctionnement simplifié
de la mémoire et des organes de sens lors d'un apprentissage.
Figure I-2 : Mémoire et mécanisme
d'apprentissage
Voici les principaux processus psychologiques à prendre
en compte lors d'un apprentissage :
· L'attention ;
· La gestion de la charge de la mémoire de travail
;
· La préparation des nouvelles informations dans
la mémoire de travail en vue du codage dans la mémoire à
long terme et le transfert des connaissances nouvelles dans la mémoire
de travail le cas échéant.
Examinons maintenant les méthodes pédagogiques
pouvant déclencher ces processus d'apprentissage dans les environnements
numériques.
I-3-2 LES METHODES PEDAGOGIQUES ELEMENTAIRES POUVANT
DECLENCHER LES PROCESSUS D'APPRENTISSAGE DANS LES ENVIRONNEMENTS NUMERIOUES
(DIDACTICIELS).
Pour mieux comprendre cette partie, nous l'avons
subdivisé en cinq principes qui seront détaillés les uns
après les autres.
· Le premier principe : L'utilisation des illustrations
pertinentes pour favoriser l'apprentissage.
Les apprenants, préfèrent-ils les cours
basés sur du texte et des illustrations ? Ou ceux basés sur du
texte uniquement ? L'ajout d'éléments visuels aux supports
pédagogiques optimise-t-il l'apprentissage ? Les éléments
visuels ont-ils tous les mêmes impacts ? La recherche nous apporte
heureusement des réponses pertinentes à toutes ces questions.
Dans le cadre de son activité à la University of
California, Richard Mayer a comparé des cours identiques en tout points,
excepté que les uns étaient exclusivement basés sur du
texte alors que les autres incluaient également des illustrations
pertinentes. Il a par exemple créé deux leçons sur le
fonctionnement de la dynamo d'une bicyclette. La première version
reposait exclusivement sur du texte. La seconde utilisait le même texte
agrémenté des graphismes simples illustrant le fonctionnement de
la dynamo.
La figure suivante fait apparaître les écarts
d'apprentissage. D'autres expériences différentes ont
montré une amélioration significative de près de 9o% en
moyenne de l'apprentissage suite à l'ajout d'illustrations pertinentes
au texte.
Figure I- A : Associer texte et illustrations pour
optimiser l'apprentissage
En général, il est important d'utiliser des
illustrations qui mettent en évidence certains liens, et non des
éléments purement décoratifs, voire de simples
reproductions du contenu qui ne contribue pas aux objectifs pédagogiques
mais plus tôt qui distraient les apprenants. Dans l'enseignement via un
Didacticiel, l'écran est le principal lien avec l'apprenant. Tandis
qu'une page peut contenir du texte simplement à lire, l'écran
présente moins de texte et plus de composants graphiques.
Sur les supports numériques comme les ordinateurs et la
vidéo, la visualisation du contenu est plus importante que sur les
supports papiers. Il est cependant primordial d'agrémenter le texte
d'illustrations pertinentes plus tôt que des graphismes nuisibles
à l'apprentissage.
· Deuxième principe: description des
éléments visuels complexes à l'aide du son uniquement.
Nous avons vu que la pertinence des illustrations contribue
à améliorer l'apprentissage. Néanmoins, quelle est la
meilleure manière d'expliquer un élément visuel dans un
cours e-learning ?
D'aucuns estiment que pour concilier les styles
d'apprentissage visuels et oraux, le message délivré doit prendre
une forme à la fois écrite et sonore.
D'innombrables études défendent les avantages
pédagogiques du son dans la description des images. Les chercheurs
parlent en effet du « principe de modalité ».
Développons ce concept :
Souvenez vous des limites de la mémoire de travail
mentionnées plus haut. La mémoire de travail comporte deux
petites zones dédiées au stockage d'un nombre restreint
d'informations :
ü L'une pour les données auditives ;
ü L'autre pour les données visuelles.
Ainsi, lorsque vous décrivez des éléments
visuels par écrits, vous surchargez les centres visuels de la
mémoire de travail.
Lorsque cous les décrivez oralement, vous repartissez
équitablement les données entre les deux sous systèmes de
la mémoire de travail dont la capacité est alors
optimisée.
Les animations présentent un grand nombre d'information
en peu de temps et sont par conséquent plus complexes que les images
fixes. Pour procéder à ce type de démonstration, il est
préférable d'utiliser la narration audio plus tôt que du
texte.
Dans certains cas, les apprenants n'ont malheureusement pas
accès au son. Il est donc judicieux d'utiliser la technologie audio par
défaut et de disposer d'une version de secours basée sur du
texte. Adobe Captivate facilite l'ajout de sous titres que les
apprenants peuvent activer ou désactiver selon leurs besoins.
EXCEPTION AU PRINCIPE DE MODALITE
Il y a toute fois des moments où il vaut mieux miser
sur l'écrit l'oral étant éphémère. Il ne
reste aucune trace du message délivré. Lorsque les apprenants ont
besoin de se référer régulièrement à des
écrits, il est préférable d'utiliser le texte. C'est
notamment le cas pour les énoncés d'exercices. Lorsqu'un exercice
(une simulation par exemple) est proposée à l'apprenant, il est
préférable que l'énoncé et le corrigé soient
au format texte, et non audio.
AUTRE EXCEPTION MAGEUR AU PRINCIPE DE MODALITE
Pour les apprenants qui étudient une deuxième
langue, le temps qu'ils accordent pour lire le texte à l'écran au
lieu de l'écouter leur est bénéfique. Il est donc
conseillé de ne pas utiliser simultanément du texte et du son
dans ce cas là.
· Troisième principe: Utiliser les prénoms
« Vous » et «Nous »
Pour impliquer socialement les apprenants, vous devez
rédiger du texte de manière informelle et utiliser les pronoms
« Vous » et « Nous ». Les apprenants ont tout à fait
conscience d'interagir avec un ordinateur et non un être humain. Il n'en
reste pas moins que selon certaines études, de simples adaptations
linguistiques comme l'ajout des prénoms « Vous » et «
Nous », améliore considérablement l'apprentissage.
Inconsciemment, nous avons en effet tendance à mieux assimiler les
informations lorsque nous nous trouvons dans un cadre social.
· Quatrième principe : Faites court.
Un cours dure souvent une heure, voir plus. Les manuels
pédagogiques se composent parfois de leçons d'une vingtaine de
pages. Quelle est la durée idéale d'une session e-learning ? La
comparaison des résultats obtenus avec des sessions longues et des
sessions courtes permet de tirer certaines conclusions.
Vous pouvez être tenté d'ajouter du texte
à une session e-learning pour plusieurs raisons. Ainsi, vous commencerez
par ajouter des données ou des récits attrayants pour rendre une
présentation technique intéressante. Vous vous efforcerez
peut-être aussi de privilégier la clarté des informations
car il n'y aura aucun formateur pour répondre aux questions des
apprenants. Vous pourrez par exemple expliciter les principaux points. Enfin,
les experts ajouteront souvent des informations qu'il est bon de
connaître pour une compréhension technique. Sur la base des
études réalisées sur ces trois types d'ajouts, il est
conseillé d'utiliser uniquement le texte indispensable à la
réussite du projet pédagogique.
Néanmoins, il est souvent nécessaire de devoir
communiquer de nombreuses informations techniques. Nous vous recommandons alors
de segmenter les cours en petits blocs.
Bien qu'aucune étude ne préconise une
durée de formation précise, il semble plus efficace de limiter
les sessions e- learning à moins d'une heure. Car, de nombreuse
activités peuvent facilement détourner les apprenants de leur
programme e-learning ce qui n'est pas le cas avec les formations classiques ou
présentielle.
Les apprenants ont du mal à se concentrer sur des
sessions audio vidéo très longues. Ils finissent par
relâcher leur attention. N'oubliez pas que la mémoire de travail
restreint considérablement le volume d'informations assimilables
simultanément. Conformément aux résultats des recherches
et aux réactions des apprenants eux-mêmes, efforcez-vous dans tous
les cas « de faire court » et préparer des informations
utilisant le minimum de texte nécessaire pour atteindre l'objectif
pédagogique.
· Cinquième principe : Multipliez les
interactions et les retours d'information.
Très souvent, les sessions e-learning ne parviennent
pas à captiver suffisamment les apprenants. Certains cours expliquent
par exemple comment utiliser un nouveau logiciel mais n'exploitent pas les
informations de simulation permettant aux apprenants de se livrer à des
exercices pratiques. Les cours assistés par ordinateur les plus
intéressants sont sans aucun doute ceux qui favorisent l'interaction
avec les apprenants. La formation assistée par ordinateur (FAOD) offre
des fonctionnalités qui ont la particularité de pouvoir poser des
questions, d'évaluer les réponses et de communiquer un
résultat. Ne pas les utiliser réduit considérablement le
potentiel de cette dernière.
L'apprentissage est le fruit du traitement de nouvelles
informations dans la mémoire de travail et de stockage des
résultats dans la mémoire à long terme.
Certains apprenants sont en mesure de suivre un cours
passivement et de traiter activement de nouvelles informations. La plus part ne
sont hélas pas réceptifs ou bien s'ils traitent ces nouvelles
informations, ils finissent par en avoir une vision erronée. Le meilleur
moyen d'optimiser l'apprentissage est de développer des interactions
claires. Vérifiez avant tout que toutes vos interactions sont
pertinentes.
Nous voyons souvent des exercices qui sollicitent uniquement
la mémoire : « complétez le champs... » Ou «
cliquer sur les consignes pour... ». Il s'agit tout simplement pour
l'apprenant de restituer des informations.
Il est important d'adapter les exercices pratiques en fonction
de l'importance des taches et des économies
générées par l'augmentation des opportunités de
pratique.
Il est également très utile de fournir des
corrigés à but informatif. Les apprenants savent ainsi s'ils ont
répondu correctement ou non et pourquoi.
L'affichage des corrigés à l'écran laisse
largement le temps aux apprenants d'en prendre connaissance et cela ne peut que
rendre l'apprentissage plus efficace.
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