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L' arret de la cour internationale de justice du 10 octobre 2002 portant reglement de differend frontalier sur la peninsule de bakassi

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par Albert BISSOHONG
Université de Kisangani - Article Scientifique,Droit Public International 2010
  

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2.3. La recevabilité par la Cour Internationale de Justice

Pour justifier son arrêt, la C.I.J. a notamment considéré que le fait que les deux Etats aient tenté de résoudre leur différend de façon bilatérale n'impliquait pas que l'un ou l'autre ait exclu la possibilité de porter celui-ci devant la Cour. Et le 11 Juin 1998, la C.I.J. rejette par un arrêt, sept de huit exceptions soulevées par le Nigeria. Elle affirme sa compétence pour traiter le différend et juge les requêtes introductives et additionnelles du Cameroun recevables. Le fait pour la C.I.J. d'avoir reçu les requêtes du Cameroun a été un grand ouf de soulagement pour ledit pays.

En sus, la recevabilité par la C.I.J. de la requête du Cameroun marque l'ouverture de la procédure sur le fond de l'affaire de la frontière maritime et terrestre opposant le Cameroun au Nigeria. Il est d'une importance capitale que toutes les « nations civilisées »(1) redonnent leur confiance en la C.I.J. pour autant qu'elle est l'un des organes des Nations Unies à qui incombe l'obligation de résoudre sur le plan du Droit bien entendu le Droit International, les conflits internationaux lui soumis.  Retenons qu'en plus des sources du Droit International mentionnées par le statut de la C.I.J.en son article 38, Paragraphe 1, il existe aussi les « actes unilatéraux des organisations internationales et des Etats ». Il n'existe pas de hiérarchie entre ces différentes sources du droit international. En revanche, les normes qui en sont issues sont subordonnées entre elles à partir de deux principes d'interprétation classiques : les normes spéciales dérogent aux normes générales et la règle la plus récente prime sur la règle la plus ancienne(2).

En effet, l'opinion juridique a généralement admis que les juges internationaux recourent aux principes généraux de droit pour combler les lacunes du droit international. Considéré comme l'épine dorsale du corps juridique international, Paul GUGGENEIM note que « le recours aux principes généraux de droit permet souvent de présumer l'existence d'un devoir juridique au lieu et place d'un pouvoir discrétionnaire »(3).

2.4. L'arrêt du 10 0ctobre 2002 

Par son arrêt du 10 Octobre 2002, la Cour attribue la souveraineté de la péninsule de Bakassi à la République du Cameroun. Cette nouvelle ne sera pas bien accueillie au Nigeria. Mais, le Cameroun trouvera satisfaction intense dans cet arrêt rendu à la Haye. L'arrêt rendu par la Cour est définitif et obligatoire. Mais puisque les Etats en litige sont les Etats souverains, il faudra procéder par d'autres mécanismes pacifiques pour une mise en oeuvre efficace et efficiente dudit arrêt. Rendre un arrêt est une chose, l'exécuter est une autre. Ce dernier dépend de la volonté des Etats parties en litige. Il n'est pas aussi impossible pour la C.I.J. de contraindre un Etat à mettre en oeuvre une décision de la Cour. Cette procédure est peu appliquée par la Cour.

(1) Par cette formule archaïque de « nations civilisées », il faut entendre « l'ensemble des nations » ;

MULAMBA MBUYI, Le Statut International des réfugiés, Presse de l'Université Libre des pays des Grands Lacs, Goma, 2005, p. 25.

(2) PERRIN E.R., Les grands problèmes internationaux, Masson, Paris, 1994, p. 164.

(3) GUGGENHEIM P., Traité de droit international public, 2e éd., T.1, Presse de l'Université Georges et Cie, S.A, 1967, pp. 296-297 ;

SIORAT L., Le problème des lacunes en droit international, L.G.D.J., Paris, 1958, p.9.

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