§2- Les dotations financières
On peut avoir les meilleurs textes législatifs,
disposer des meilleurs dispositifs administratifs avec du personnel
qualifié, mais ne rien en faire s'il n'existe pas de moyens financiers
qui accompagnent ces structures. En effet, c'est par les dotations
budgétaires que l'on peut véritablement mettre en acte tous les
autres dispositifs.
La question ne se pose pas en termes de quantité des
moyens affectés à tel ou tel Ministère, mais plutôt
en termes d'orientation des moyens dont on dispose et de recherche
d'efficience
Or on constate que les budgets des Ministères qui
oeuvrent de près à la réalisation des droits de l'enfant
ne cessent de connaître un recul par rapport au pourcentage des
dépenses globales de l'Etat. Ainsi, il ressort de l'analyse que les
dépenses budgétaires du Ministère de la Santé qui
étaient à 7% du budget général en 2002, accusent
une baisse pour atteindre 3% en 2006.
Ce budget réduit fait que toutes les politiques de
santé publiques initiées par le gouvernement n'induisent pas un
effet considérable. La dotation budgétaire joue aussi de
manière non négligeable sur la politique de recrutement et de
formation du personnel sanitaire.
Au niveau du ministère de l'Education Nationale, les
difficultés des structures d'accueil, et de personnel trouvent leurs
origines dans la part du budget allouée à ce département
ministériel. En effet, comme pour la Santé, le département
de l'éducation fait partie des secteurs clés du pays. A cet
égard, il mérite une attention particulière même si
le pays traverse une crise économique.
Or cela ne semble pas véritablement être le cas
du Tchad depuis 2003, date à laquelle le pays commence à
exploiter son or noir avec une entrée importante de devises.
Paradoxalement, c'est depuis cette date que le pourcentage du budget du
département de l'éducation régresse de manière
considérable dans le budget de l'Etat. Il est passé de 12% en
2003 à 5% en 2006. On ne comprend pas cette évolution au moment
où le Tchad semble se préoccuper de la protection de l'enfance
en ratifiant différentes conventions et en élaborant
différentes politiques de lutte contre l'analphabétisme.
Mis à part cette baisse
généralisée du budget du département de
l'éducation, nous ne disposons pas de données plus
précises sur la répartition budgétaire, notamment entre la
Direction de l'enseignement élémentaire et celle de
l'enseignement de la petite enfance.
Mais au regard des difficultés (problèmes de
personnel, manque de salles de classes) que connaissent ces directions, il est
permis de penser qu`elles ne disposent que d'une infime partie des dotations
budgétaires.
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