I-2- La création d'entreprise et
l'opportunité d'affaires
Ce courant de pensée s'est intéressé
à la notion d'opportunité comme une explication de
l'entrepreneuriat qui peut être définis comme une
découverte et une exploitation des opportunités d'affaires.
L'opportunité se définit selon le dictionnaire
Bordas (1972) 50: qualité de ce qui est opportun (qui
convient, favorable, V. propice)
Selon Casson (1982)51, les opportunités
d'affaires sont des situations dans lesquelles des nouveaux biens, services,
matières premières et méthodes d'organisations qui peuvent
être introduites et qui peuvent être vendue a une marge
supérieure à leur coût de production.
Ces opportunités d'affaires sont
considérées comme étant un phénomène
objectif car elles ne sont pas à la portée de tous les individus
et disponibles a toutes les périodes (Shane et Venkataraman, 2000).
Dans cette conception de l'entrepreneuriat, une
définition a été donnée par (Venkataraman, 1997):
« The scholarly examination of how, by who and with, what effects
opportunities to create future goods and services are discovered, evaluated and
exploited »52.
En effet, selon Venkataraman (1997), Shane et Venkataraman
(2000)53, l'entrepreneuriat est un champ d'étude subjectif
qui intègre deux phénomènes à la fois : la
présence d'une opportunité d'affaires d'aspect lucratif et la
présence des individus entrepreneurs qui identifient, découvrent
et exploitent cette opportunité. Selon ces deux auteurs, les fondements
de l'entrepreneuriat résident dans l'identification d'une
opportunité d'affaire, la capacité à la percevoir et
à engager les moyens de l'exploiter (référence).
Ces deux auteurs adoptent la vision de Kirzner (1973) de
l'identification de l'opportunité, qui la considère comme
étant émanante d'un dysfonctionnement dans un marché, d'un
déséquilibre économique qui peuvent être
exploités par un entrepreneur et qui par son action ramène le
marché à un état d'équilibre relatif.
50 Dictionnaire Bordas de langue française,
édition Bordas, 1972.
51 Casson, M. (1982): « The
entrepreneur», Totowa, NJ; Barnes & Noble Books , page 217
52Cité par Shane S. ; Venkataraman S. (2000); op. cit. p.
218
53Idem, p.220
L'accès à une nouvelle information sur le
marché est différent d'un individu par rapport à un autre
(un problème d'asymétrie d'information entre l'entrepreneur qui a
saisi l'opportunité et les autres parties prenantes).
A travers l'identification de la valeur d'une nouvelle
information, les individus qui sont exposés à cette information,
découvrent les opportunités entrepreneuriales.
Arenius et De Clercq (2005) 54avancent que la
raison importante qui explique cette divergence entre les individus à
l'exposition à une nouvelle information, qui les aident à
percevoir les opportunités entrepreneuriales, réside
essentiellement dans les différentes structures du réseau auquel
appartiennent les individus, ce réseau peut dépendre selon ces
deux auteurs du capital humain (éducation) ou du territoire
(environnement).
En plus, Hitt et al (2001) 55attribuent la
capacité à repérer les opportunités d'affaire
à ce qu'ils appellent, la perspective entrepreneuriale qui la
définissent comme étant l'identification et l'exploitation des
opportunités précédemment inexploitables. En effet, ils
considèrent l'action entrepreneuriale comme étant la
création des nouvelles ressources ou la combinaison des ressources
existantes dans le but :
- de développer et commercialiser de nouveaux
produits.
- de conquérir de nouveaux marchés.
- et/ou de satisfaire les besoins d'une nouvelle
clientèle.
Quand à Albert et Marion (1997)56, ils
considèrent que l'esprit entrepreneurial consiste à identifier
des opportunités et à réunir des ressources suffisantes et
de natures différentes pour les transformer en entreprises.
Ainsi, selon ces différentes affirmations, nous pouvons
considérés que la création des nouvelles entreprises est
un phénomène entrepreneurial qui se base essentiellement sur
l'identification d'une opportunité.
En plus, certains auteurs concilient l'entrepreneuriat comme
un phénomène d'identification d'opportunité a celui de la
création des nouvelles entités « An entrepreneur
54 .
Aremus P. ; De Clercq D. : « A Network-based Approach on
Opportunity Recognition»Small Business
Economics (2005) 24: 249-265, p.252
55 Hitt M. A.; Ireland R. D. ; Camp S. M. ; Sexton
D.L ( 2001) : « Guest editor's introduction to the special issue strategic
entrepreneurship : Entrepreneurial strategies for wealth creation»
Strategic Management Journal , Vol. 22, Juin -Juillet
56 Albert Ph., Marion S. (1997): « Ouvrir
l'enseignement a l'esprit d'entreprendre », Les Echos 19 /20, Septembre
1997, p.34
Cliapitte 3 - ftumation deo uc~ial~eo explicatiueo
enui~annemenialeo de rinien~ien de méet une Stout-
u.p : dano une app~adie empi~ique
is someone who perceive an opportunity and create an
organisation to pursue it » (Bygrave, Hofer, 1991, p
14)57.
Shapero (1975)58 avance que l'empressement futur de
l'entrepreneur pour agir et commencer à créer sa propre
entreprise est déterminé conjointement par une opportunité
d'affaire et une expérience antérieure. Cet empressement devient
une prédisposition pour commencer à créer une entreprise
lorsque certaines expériences individuelles deviennent un
événement précipitant (tel que: le licenciement).
Cependant, cette prédisposition tourne à
l'action seulement lorsque l'individu perçoit une opportunité
convenable et peut rassembler les ressources financières
exigées.
Mais certains auteurs considèrent que l'entrepreneuriat
vu comme une opportunité d'affaire ne reflète pas uniquement la
création des nouvelles entreprises.
En effet, Stevenson et Jarillo (1990)59
définissent l'entrepreneuriat comme étant : « un processus
par lequel des individus, soit en leur nom, soit à l'intérieur
d'organisations existantes, poursuivent des opportunités sans tenir
compte des ressources qu'ils contrôlent couramment ».
En plus, Shane et Venkataraman (2000)60
considèrent que l'entrepreneuriat peut être exercé dans des
organisations existantes dans la mesure où certaines opportunités
découvertes peuvent être exploitées pour le compte d'autres
individus ou pour le compte d'autres organisations existantes.
Cette approche supporte plusieurs lacunes, le premier
problème posé est que l'objectivité des
opportunités, de fait qu'elles sont supposées existantes dans la
nature, en tant que telles, et qu'il suffit d'avoir une capacité
à la reconnaître pour les évaluer et les transformer en
nature.
57 Bygrave W.D; Hofer C.W (1991): « Theorizing about
entrepreneurship » Entrepreneurship Theory and Practice, Vol.16,
n°2.
58 Shapero A. (1975): « The displaced
uncomfortable entrepreneur » Psychology Today, p.133.
59 Stevenson H.H., Jarillo J.C. (1990), « A
paradigm of entrepreneurship: Entrepreneurial Management », Strategic
Management Journal, Vol. 11, p. 17-27.
60 Shane S. ; Venkataraman S. (2000); op. cit. p. 218
En Effet, Fayolle (2003)61 pense que
l'opportunité entrepreneuriale se construit au cours du processus de
création de l'activité et non pas qu'elle en est le point de
départ, élément "objectif" qu'il faut découvrir du
processus entrepreneurial.
Le second problème que pose cette approche, est
lié au fait qu'elle préconise de se focaliser sur un processus
d'exploitation d'une opportunité qui va être résultante de
la création d'un produit ou d'un service.
De ce fait, certains auteurs considèrent que
l'innovation des nouveaux produits ou services et des nouvelles méthodes
de travail est la caractéristique fondamentale de l'émergence
d'une nouvelle organisation.
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