Dans ce diagnostic, nous avons montré que la
filière possède une histoire et qu'elle accumule de
l'expérience et du savoir faire. Les tentatives d'encouragement puis
d'incitation de l'Etat pour la prise en charge par la filière de sa
propre destinée n'ont cependant pas eu l'effet escompté. Les
résultats n'ont souvent été que partiels (exemple :
encouragement au redémarrage de la production de graines en 1992) et
sans incidence majeure parce dans la plupart des cas le soutien prodigué
est resté faible et tatillon et non pas d'envergure comme faisant partie
d'un programme réfléchi avec ses étapes, ses garde-fous,
ses avantages, ses contraintes et ses solutions évaluées sur la
base de données fiables et de tendances perceptibles.
Notre constat indique que des actions positives ont
été aussi entreprises. Ces actions ont concerné la
levée du monopole au niveau du commerce extérieur et l'ouverture
vers la privatisation des entreprises publiques économiques (voir :
loi n°01-17 du21 Octobre 2001 portant approbation de l'ordonnance
n°01-04 du 20 Août 2001 relative à la gestion et la
privatisation des entreprises publiques économiques), l'acquisition de
nouvelles idées et modes de perception de l'avenir face à
l'émergence de grands ensembles à l'échelle mondiale et le
type d'organisation mise en place à cette échelle. Elles ont
visé, par ailleurs l'amélioration des méthodes de travail
et de gestion de l'entreprise par la mise à niveau, l'incitation
à l'implication des capitaux extérieurs dans les investissements
locaux, la participation à la réflexion commune sur les
méthodes d'organisation et de gestion à adopter.
Mais ce que nous enseigne le diagnostic, c'est que la
filière possède des caractéristiques qui peuvent lui
permettre de se transformer en outil économique de développement
perceptible plutôt qu'en contrainte astreignante parce que son
métier concerne un produit alimentaire de base pour la population et
auquel on reste obligé de faire face en vertu d'une certaine
responsabilité.
A.- La filière possède une histoire qui
nous enseigne que les groupes dominants de l'époque coloniale avaient
préféré faire venir de la graine et de l'huile brute
produites sous d'autres cieux pour la transformer chez nous, non pas que la
culture des oléagineux n'est pas viable dans notre pays mais parce que
d'autres cultures, comme le vignoble et le tabac,
beaucoup plus consommatrices de main d'oeuvre
faiblement rémunérée, étaient plus avantageuses
pour l'occupation des terres compte tenu de la politique et du contexte agro -
économique colonial du moment. Il est utile de mentionner que dès
que la reconversion du vignoble fut entamée, des tentatives de mise en
culture d'oléagineux ont été réalisées
(Algérie 75/023 Rapport terminal : Algérie
développement des cultures oléagineuses PNUD/ FAO). Les
priorités arrêtées en matière de
développement ont fait que les efforts consentis dans ce domaine
n'avaient que très peu de chances d'être poursuivis, devant les
facilités à l'importation des huiles brutes.
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