4. - Caractéristiques de l'échantillon
étudié :
Notre échantillon a été
réalisé sur la base de données obtenues aux niveau de la
laiterie de Draâ Ben Khedda qui a bien voulu nous ouvrir ses portes, en
nous fournissant les informations nécessaires pour notre étude,
avec l'aide précieuse du Contrôleur laitier de la région
(membre du CIZ de ITELV), ainsi que des agents des subdivisions agricoles. Ce
choix résulte des difficultés rencontrées sur le terrain
durant l'enquête quant à la disponibilité d'informations
fiables concernant les structures d'élevages, la répartition des
éleveurs etc., pour pouvoir établir un échantillon
représentatif de la région d'étude de manière
adéquate. Par ailleurs les difficultés quant à l'obtention
de l'accord de l'éleveur et des industries privées n'ont pas
été des moindres à surmonter.
a.- Localisation des exploitations :
Pour disposer d'une bonne fiabilité des données
à recueillir, l'échantillonnage des exploitations s'appuie sur un
circuit de contrôle laitier faisant partie d'un système mis en
place par l'ITELV pour le suivi zootechnique.
Deux pôles centraux ont été
identifiés pour les besoins de l'étude et comme point de
départ et de ralliement pour des interventions de terrain durant la
période de suivi. Dans les Dairas d'Azazga et d'Ouguenoun au niveau des
Communes respectivement de Fréha (avec 86 éleveurs en 2003) et de
Timizart, la production laitière est fortement concentrée. Ces
deux communes ont constitué les deux pôles d'intervention centraux
durant l'étude.
Tableau N°30 : Répartition des
exploitations par région et par statut juridique.
Wilaya
|
Daira
|
Commune
|
Statut juridique/Exploitation
|
Total
|
Tizi-Ouzou
|
Draâ Ben Khedda
|
Draâ Ben Khedda
|
Ferme pilote de DBK
|
18
|
Azazga
|
Freha
|
5 Fermes privées :
B.Chitti, H.Bouali, R.Arezki, M.Kaci, A.Arezki
|
Azazga
|
3 Fermes privées :
M.Saghi, L.Saadoudi, S.Zaidat
|
Ouguenoun
|
Ouguenoun
|
1 Ferme privée :
A.Ouchilli
|
Timizart
|
5 Ferme privées :
M .Ait Amar, N. Hannachi, A. Ounouh, S. Auguemat,
H. Iamerache
|
Tigzirt
|
Mizrana
|
1 Ferme privée :
A.Sidhoum
|
Aghribs
|
1Ferme privée:
D.Ouguenoun
|
Sidi Naâman
|
1 Ferme privée :
A.Abdelrahmane
|
Boumerdes
|
Naciria
|
Naciria
|
1Ferme privée :
H.Moussaoui
|
2
|
Bordj-Ménael
|
Bordj-Ménael
|
1 EAC Benghriche
|
L'échantillon retenu pour les besoins de l'étude
des élevages bovins laitiers comprend :
- Une ferme pilote ;
- Une exploitation agricole collective (EAC) ;
- 18 fermes privées.
b.- L'assiette foncière :
L'insuffisance de disponibilité en terres se pose avec
acuité pour les exploitants de l'échantillon retenu. Cette
situation est aussi valable pour l'ensemble de la zone d'étude. Elle
l'est aussi au niveau national où l'on observe parfois des
élevages hors sol et souvent des éleveurs obligés de
limiter le troupeau en fonction de la disponibilité des terres fertiles
et de l'eau.
Tableau N°31 : Répartition des terres
de l'échantillon
Désignation
|
Assiette
foncière
|
Surface louée en plus
|
Surface en fourrages
|
Surface en céréales
|
Surface fourragère irriguée
|
Surface pour autres cultures
|
Hectares
|
771, 24
|
199
|
432, 04
|
104
|
122, 80
|
39, 20
|
Sur les 20 exploitations, seulement 4 dépassent 30
hectares (parmi lesquelles la ferme pilote et l'EAC), 8 ont moins de 10
hectares, sept (7) sont des fermes de taille moyenne entre (10 et 30 ha) et
enfin l'un des exploitants laitier retenu ne possède pas de terre.
Souvent les exploitants sont contraints de se rabattre sur la
location pour combler leur déficit, palier aux fluctuations de la
disponibilité de l'aliment et sa cherté sur le marché.
Tous les éleveurs enquêtés s'accordent sur les contraintes
de disponibilité des terres, la difficulté à trouver des
terres à louer et le nombre d'hectares désiré au moment
voulu, (premier arrivé premier servi).
Le fourrage occupe dans la plupart des exploitations plus de
40% de leur superficie (sauf pour trois d'entre elles). Près de la
moitié des exploitations (9) pratiquent la polyculture où
l'arboriculture, le maraîchage et la vigne à côté de
l'élevage, occupent de bonnes places dans le revenu de l'exploitant
c.- Sources d'alimentation du
cheptel :
Sur les 970 ha (constituant l'assiette foncière de
l'échantillon y compris les terres en location), 550 ha sont
réservés annuellement aux cultures fourragères soit plus
de la moitié dont un peu plus des deux tiers sont destinés
à l'affourragement en vert pour la production laitière
principalement. Le foin sec récolté au printemps est
composé essentiellement d'avoine et parfois en mélange avec le
pois et ou la vesce lorsqu'ils sont disponibles sur le marché des
semences.
Tableau N°32 : L'assolement fourrager des
exploitations de l'échantillon.
Culture
|
Avoine
|
Sorgho
|
Trèfle
|
Orge
|
Ray gras
|
Luzerne
|
Total
|
Surface (Ha)
|
196
|
115.8
|
30
|
42.24
|
39
|
9
|
432.04
|
% du Total
|
45, 37
|
26,80
|
6.95
|
9,78
|
9.02
|
2,08
|
100
|
Le sorgho, le trèfle, l'orge, le ray gras et la luzerne
sont pratiqués pour une récolte en vert. L'orge est souvent
pâturée vers la fin de l'automne et pendant la période
hivernale. Le sorgho et la luzerne sont conduits à l'irriguer. La
luzerne permet souvent de réaliser au moins trois coupes et parfois
quatre espacées de 75 à 100 jours.
Si le rendement laitier est fortement lié aux
disponibilités fourragères, il n'en demeure pas moins que la
ration alimentaire distribuée quotidiennement est renforcée par
le concentré qui occupe une place plus ou moins importante selon
l'état des vaches et des saisons, (entre 1,5 à 15 kg par jour de
`VL 15' et 4 à 20 kg par jour de son gros). Ce choix d'utilisation du
concentré s'explique en partie par la faiblesse des surfaces
fourragères et leur rendement médiocre mais aussi par la
nécessité de croissance et du poids recherché des
animaux.
L'abreuvement des animaux est un facteur de
préoccupation du fait que souvent dans les élevages laitiers
enquêtés la disponibilité de l'eau est disparate et
très variable. On utilise des puits, de l'eau du robinet, des sources,
des retenues collinaires et des oueds ; on achète aussi de l'eau
en citerne...
L'abreuvement périodique semble être la
règle (60%), il varie de 1 à 2 fois par jour en hiver et 3
à 4 fois par jour en été. Il se fait à l'aide d'un
bassin collectif dont la propreté laisse à désirer.
L'abreuvement automatique est très peu utilisé. On le trouve dans
les deux exploitations les plus modernisées : la ferme pilote et
l'EAC.
Cette conjoncture est surtout le résultat d'une
insuffisance de réalisation dans les investissements publics
octroyés au niveau rural pour la mobilisation de l'eau et l'extension
des surfaces irriguées ou du moins pour l'abreuvement du cheptel au
même titre que l'eau potable pour la population. Cette dimension du
développement rural ne peut être ignorée ; elle
conditionne la maîtrise du secteur et de son environnement.
d.- Composition du cheptel de
l'échantillon :
Tableau N°33 : La répartition du
cheptel de l'enquête
Catégorie
|
Vache laitière
|
Génisse
|
Génisse pleine
|
Veau
|
Velle
|
Taurillon
|
Taureau
|
total
|
Nombre de têtes
|
366
|
156
|
103
|
68
|
94
|
92
|
31
|
910
|
% du total
|
40, 2
|
17,1
|
11,3
|
7,5
|
10,4
|
10,1
|
3,4
|
100
|
Le cheptel de l'échantillon est essentiellement
constitué à partir des races introduites Pie noire et Pie rouge.
Cependant, quelques traces du patrimoine local restent parfois observables chez
quelques descendants. Le renouvellement s'effectue par la reproduction. Cette
option a été fortement sollicitée au cours des
dernières années notamment suite à l'interdiction de
l'importation du cheptel bovin pour prévenir contre les
épidémies (USB) qui ont ravagé le cheptel en Europe.
La ferme pilote détient 22,64 % du total cheptel et
21,04 % des vaches laitières. Dans les fermes privées, la taille
moyenne des élevages est de 15 têtes. Cette faiblesse de
l'effectif est expliquée par les éleveurs comme le
résultat du manque crucial de terre et d'eau. Ces deux facteurs
contribuent fortement à la limitation du développement de
l'élevage bovin. A partir de ce niveau (15 têtes), la
rentabilité du cheptel devient dés lors peu intéressante
pour l'éleveur. Il se sentira obligé d'associer d'autres
spéculations à fortes plus values pour combler cette faiblesse et
assurer un revenu décent à sa famille.
La plupart des éleveurs sont convaincus qu'un
accroissement des surfaces agricoles et une meilleure disponibilité en
eau, contribueront à une croissance irréversible de
l'élevage aux conditions actuelles d'activité
énoncées au préalable. Il leur permettrait d'assurer un
revenu satisfaisant et de pérenniser l'élevage laitier.
Le niveau de 15 têtes indique que l'éleveur devra
posséder un minimum de 7 vaches laitières en lactation et leurs
descendances qui lui assurent chaque année au moins la vente de 2
taurillons et une vache réformée, le renouvellement du cheptel et
la réforme ainsi que 10 000 litres de lait. Cette situation lui
permettrait d'enregistrer une recette évaluée à
450 000 DA annuellement1 sur laquelle il dépenserait au
moins 250 000 DA pour l'alimentation de son cheptel et les soins
vétérinaires2, le reste pour sa famille et la
maintenance de son patrimoine.
e.- Les mouvements de stocks du cheptel bovin de
l'échantillon :
La variation annuelle de stock du cheptel représente
environ le tiers de l'effectif en place. Les réformes concernent en
moyenne le 1/7 des vaches laitières. Cet état de fait indique
que lorsque l'âge de la reproduction devient légèrement
aléatoire, les vaches laitières sont réformées. La
réforme des vaches (9 - 10 ans) indique aussi que la carcasse est
fortement rémunératrice. Durant la période de
l'enquête, les réformes ont concerné 57 vaches
laitières annuellement. Il semble que ce chiffre aurait
été inférieur avant l'enquête.
Tableau N°34 : la
répartition des réformes et ventes d'animaux
Catégorie
|
Veau
|
Velle
|
Taurillon
|
Taureau
|
Vache
|
total
|
Nombre de têtes
|
49
|
30
|
108
|
73
|
57
|
317
|
Les ventes d'animaux concernent les mâles
principalement ; les femelles sont généralement
placées dès leur naissance au niveau de l'exploitation ou celle
des proches et voisins pour le renouvellement des stocks en production et leur
accroissement.
L'effectif mis sur le marché pour la vente et l'achat
est fortement lié à la pureté de la race de la
mère, au gabarit et à l'héritage génétique
de la mère alors que dans les structures de suivi, il s'agit de
descendance du père...
1. Recettes =2 taurillons + vache réformée +
production lait
450 000 DA= (2*70 000DA) + 90 000DA +
(10 000 litres*22 DA/Litre).
2. Sur les 250 000 DA de dépenses : 50%
concernent la production de fourrages, 34,5% les compléments en aliments
de bétail, 5,5% en soins vétérinaires et 10% pour l'eau et
l'énergie.
f.- La production laitière de
l'échantillon retenu:
La production laitière est soumise à des
fluctuations tout au long de l'année. L'hiver, la lactation moyenne pour
les vaches de l'échantillon varie de 6 à 10 litres. Les meilleurs
rendements sont obtenus pendant la période de printemps avec la venue de
la production fourragère en vert, la lactation moyenne, varie entre 11
et 19 litres par vache laitière traitée. La durée moyenne
de production de lait, varie d'une vache à l'autre ; elle a
été de 180 jours pour les plus faibles à 335 jours pour
les plus fortes. Par contre la durée moyenne de lactation par
exploitation est plus ramassée, elle est variable entre 9 et 10 mois
(entre 265 à 300 jours plus exactement).
Tableau N°35 : La production
laitière annuelle par exploitation.
Exploitation
|
Nombre de vaches laitières
|
Production laitière (litre/an)
|
Moyenne par vache
(litre / an)
|
01
|
77
|
259 706
|
3372, 80
|
02
|
14
|
25 550
|
1825, 00
|
03
|
33
|
40 280
|
1220, 60
|
04
|
12
|
23 475
|
1956, 25
|
05
|
16
|
55 825
|
3489, 06
|
06
|
15
|
43 300
|
2886, 66
|
07
|
10
|
36 725
|
3672, 50
|
08
|
30
|
94 170
|
3139, 00
|
09
|
11
|
40 550
|
3686, 36
|
10
|
5
|
18 000
|
3600, 00
|
11
|
14
|
51 350
|
3667, 86
|
12
|
15
|
91 145
|
3645, 80
|
13
|
10
|
36 610
|
3661, 00
|
14
|
16
|
60 750
|
3796, 87
|
15
|
8
|
26 325
|
3290, 62
|
16
|
10
|
35 420
|
3542, 00
|
17
|
9
|
28 490
|
3165, 55
|
18
|
19
|
67 825
|
3569, 73
|
19
|
17
|
61 300
|
3605, 88
|
20
|
15
|
55 180
|
3678, 66
|
TOTAL
|
366
|
1 151 976
|
3147, 47
|
16 Exploitations sur les 20 retenues ont une moyenne de
production supérieure à 3000 litres par an parmi lesquelles 11
dépassent les 3500 litres / an. Ceci indique qu'un intérêt
particulier est accordé à cette activité. Pratiquement
toutes les exploitations sont à un niveau de production laitière
appréciable.
|