PARTIE III
ANALYSE DES POLITIQUES LAITIERES
I.- INTRODUCTION :
Dans les deux premières parties de l'étude le
diagnostic de la situation de l'élevage bovin et de la production
laitière, le descriptif des politiques antérieures et nouvelles
et le mode de perception des effets du marché international ont conduit
à l'identification d'insuffisances à différents niveaux.
Ces insuffisances se traduisent auprès de l'exploitation par un manque
à produire et par conséquent à gagner significatif dans la
mesure où les objectifs retenus n'ont jamais pu être atteints
malgré les différentes formes de soutien et d'encouragement
initiées.
Dans la partie II, il est souligné que le
modèle d'approche introduit par le principe du renforcement des
investissements à la ferme et l'implication des services d'appui
à la filière a eu des effets sensibles mais encore insuffisants.
La vitesse de réalisation est un paramètre incontournable dont il
sera nécessaire de tenir compte à l'avenir pour mesurer le
degré de progression dans le développement de l'élevage
laitier.
La perception des effets dus à cette vitesse de
réalisation des actions liées aux politiques
laitières engagées; ne peut avoir lieu qu'au niveau de
l'exploitation ; c'est là, qu'il est utile de la mesurer et
d'analyser les incidences sur le revenu, son environnement
socio-économique et notamment sur les perspectives du marché de
la consommation.
II.- MATERIELS ET METHODES :
1.- Objectif :
Il s'agit de déterminer l'incidence des effets des
politiques laitières à travers un échantillon
d'exploitations pratiquant l'élevage en vue de la production
laitière comme activité principale.
Pour réaliser cet objectif, les coûts de
production des produits laitiers et la prise en compte des aides de l'Etat
constituent les éléments - clés sur lesquels s'appuie tout
le dispositif de détermination et d'analyse.
Pour la conduite des analyses des politiques laitières
engagées, on a eu recours à l'utilisation de la Matrice d'Analyse
des Politiques (MAP) développée par l'Institut Harvard pour le
Développement International.
2.- Méthodologie :
La méthodologie de travail est
fondée sur des critères de choix de la zone d'étude et de
confection d'un échantillon d'exploitations retenues à cet effet.
En matière de choix de la zone d'étude, la
représentativité de la distribution géographique et de la
concentration de l'élevage bovin laitier dans la partie Nord du pays
constitue le critère fondamental. En ce qui concerne la structure de
l'échantillon, les différents types d'exploitations
d'élevage rencontrés ont guidé la composition de
l'échantillon.
a) Choix de la zone d'étude :
L'étude a été menée durant les
années 2003 et 2004 dans la zone géographique formée par
les Wilayas de Boumerdes et de Tizi -Ouzou. La superficie totale est de 395
747 ha, pour une population estimée à 1 767 521 habitants au
31/ 12 / 99 et regroupant 99 Communes ainsi que 29 Dairas. La zone
d'étude est limitée à l'Ouest vers Alger par la plaine de
la Mitidja, à l'Est vers Béjaïa par la plaine de la Soummam,
au Nord par la mer Méditerranée sur environ 200 Km et au Sud,
vers Bouira, par la chaîne des Bibans. Elle se caractérise par
cinq types de formations morphologiques distinctes :
- L'alternance de coteaux et de collines le long de la partie
maritime de la zone d'étude avec une pluviométrie
élevée de plus de 750 mm. (Boumerdes - Tigzirt)
- Les massifs montagneux souvent enneigés, culminants
parfois à plus de 2000 m d'altitude avec des pentes supérieures
à 12% vers la partie Est et Sud de la zone d'étude. (Djurdjura)
- Les dépressions vallonnées et vallons
intérieurs le long des réseaux hydrographiques dans la partie
centrale de la zone d'étude. (Dra El Mizan)
- Les piémonts forestiers et arboricoles avec quelques
espaces pentus de pâturages naturels entre 500 et 1500 m d'altitude
(Yakouren).
- Les plaines de l'Oued Isser et du Sébaou. On retrouve ces cinq types de formations morphologiques dans toutes
les zones de concentration de l'élevage laitier dans la partie Nord du
pays.
La zone d'étude regroupe 61 700 têtes de
bovins qui représentent environ 7% de l'effectif national.
b) .- Echantillonnage des exploitations
d'étude
L'échantillonnage de type aléatoire a
été réalisé au début de l'année 2003,
parmi 277 éleveurs, fondé sur des enquêtes auprès de
ses derniers, de la zone d'étude et de l'industrie de transformation
(DBK) qui réceptionne leur production laitière. Le choix retenu a
donc porté sur 20 exploitations, totalisant un effectif de 910
têtes, dont 366 vaches laitières. Toutes les exploitations
retenues ont la particularité d'adhérer au contrôle
laitier, ce qui permet une double vérification des données
recueillies et de leur niveau de fiabilité.
Vingt exploitations à dominance élevage laitier
ont été retenues. Les critères de base sont :
* L'accord de l'éleveur.
* Le cheptel sain et son appartenance à la
catégorie de bovin laitier.
* La possibilité d'accès, de mesure et de suivi
du troupeau laitier.
* La position géographique de l'exploitation par
rapport aux formations morphologiques décrites.
* La nature juridique et l'importance de l'exploitation.
c).- Collecte de l'information :
La collecte des données a été
effectuée à l'aide d'enquêtes auprès des
éleveurs sur la base d'un questionnaire (annexé à
l'étude) et d'interviews répétés grâce
auxquels la traduction en termes économiques des informations obtenues a
été possible.
Auprès de l'industrie de transformation, il a
été possible d'obtenir les informations retraçant son
activité durant la période d'étude et l'évolution
de la collecte auprès de l'usine du Groupe GIPLAIT de Draa Ben Khedda
qui réceptionne contractuellement la production laitière de la
zone et partant des éleveurs concernés par l'étude.
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