VII.- CONCLUSION DE LA SECONDE PARTIE
Dans cette seconde partie, l'inventaire des étapes
traversées par l'élevage bovin laitier a été
réalisé. Cet inventaire fait le point sur les politiques
laitières menées et les résultats obtenus. Une analyse
fondée sur les données disponibles à chaque étape a
permis de constater que beaucoup d'insuffisances subsistent notamment en
matière d'actions visant le développement réel de
l'élevage laitier.
L'idée maîtresse autour de laquelle a
été fondée toute l'industrie de transformation par
l'installation d'usines « clés en mains »
fonctionnant sur la base d'importations de poudre de lait a - t - elle encore
cours de nos jours, à l'entrée imminente dans la zone de libre
échange ? Le lait comme source de protéines à
moindre prix est - il encore un produit stratégique au sens d'un produit
de base indispensable pour l'alimentation de la population sans autre
alternative ?
Il est indéniable que l'Etat a déployé
des efforts considérables compte tenu de la situation
socio-économique du pays. Néanmoins, les résultats de
développement du bovin laitier sont restés souvent
imperceptibles, parce que les habitudes de consommation de ce produit font
partie du quotidien qu'il est difficile de changer, au même titre que la
facilité d'importation et de transformation.
L'Algérie produisait environ 200 millions de litres
(dont 40 millions étaient livrés aux centrales laitières
existantes) et importait 15 millions de litres de lait cru, soit 21,5 litres
par habitant pour les 10 millions d'Algériens de l'époque.
Aujourd'hui il est mis sur le marché 1,66 milliard de litres dont
environ les deux - tiers sont produits sur place et à partir desquels,
il est collecté environ 110 millions de litres pour la transformation
qui réalise environ 1 milliard de litres.
L'Algérie consomme environ 105 litres de lait /
habitant et par an, aujourd'hui.
Devant les termes de cette équation, il est inopportun
de dire que peu de choses ont été réalisées.
Toutefois, il reste un tiers de la consommation en lait qui n'est pas produit
par le bovin laitier local qu'il faudrait combler dans les conditions
actuelles.
Plus le temps passe, plus il faudra intégrer de
nouveaux paramètres d'incertitude, la vitesse d'urbanisation,
l'amélioration du niveau de consommation, le pouvoir d'achat, qui, au
fur et à mesure influeront de manière décisive sur la
nature et le contenu des politiques laitières à entreprendre.
C'est au niveau du volume de production du bovin laitier
local qu'il faudrait réfléchir dorénavant. Les surfaces en
vert qui lui sont réservées sont passées de 40 m²
équivalent luzerne/ vache laitière à 200 m²,
aujourd'hui. Il en faudra 10 fois plus au moins pour satisfaire les besoins de
l'alimentation animale laitière et partant la consommation en lait
humaine à un niveau de développement moyen.
Ceci se traduit par la mise en valeur à
l'irrigué d'une surface de 220 000 hectares à
réserver au bovin laitier. Comme cette activité est
déterminante des systèmes de cultures des exploitations
lorsqu'elle devient présente, l'intensification de la production
laitière au niveau de ces exploitations, ne peut s'effectuer que par la
création ou l'extension de périmètres irrigués et
des superficies fourragères, l'encadrement technique des éleveurs
et l'appui financier adéquat par un système de crédits
efficient.
Le programme de réhabilitation de la filière
lait initié à partir de 1995 constitue un premier jalon ;
les améliorations apportées à partir du début de ce
millénaire sont intéressantes à plus d'un titre mais
restent insuffisantes. La profession considère que l'appui physique et
financier est trop limité qu'il s'agisse de mise en valeur,
d'acquisition de cheptel ou d'équipements. La vitesse de
réalisation est très faible pour résorber le retard
considérable accumulé depuis l'Indépendance dans ce
domaine d'activité. Des efforts considérables restent à
déployer pour agencer les besoins réels de la filière aux
objectifs de consommation.
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