4.- la place de la filière lait dans le
PNDA :
La situation peu reluisante de l'agriculture à la fin
des années 90 a induit la nécessité de s'engager sur des
solutions durables en évitant le saupoudrage. Le Plan National de
Développement de l'Agriculture est venu en réponse à
l'attente des agriculteurs et des professionnels de ce secteur.
Les objectifs arrêtés par ce plan sont le
résultat d'une analyse détaillée de la situation de
l'agriculture avec une prise en charge des insuffisances constatées au
niveau des programmes issus des politiques antérieures. Ainsi, la
filière a pu bénéficier d'un accroissement substantiel des
aides prévues par le programme antérieur de réhabilitation
et une amélioration du contenu et du suivi des actions prévues.
Durant ce plan, de nouvelles données sont apparues au
niveau économique et social. Avec la confirmation globale de l'ouverture
du marché, la libre entreprise réelle venait de naître.
L'agriculture, premier jalon de l'économie de marché, devait
connaître une mutation profonde notamment en matière de
comportement vis-à-vis de l'entreprise publique et des partenaires
sociaux. .
5.- Résultats des actions engagées au cours
du PNDA :
Tableau N°15:
Réalisations physiques des investissements à la ferme,
(2000-2003)
Désignation
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
Vaches Laitières inséminées
|
41200
|
47 000
|
58 000
|
63 000
|
dont V L inséminées primées
|
2 200
|
47 000
|
58 000
|
63 000
|
Nombre de reproducteurs
|
140
|
241
|
418
|
553
|
Investis à la ferme
|
Nombre de modules créés (unité)
|
120
|
78
|
167
|
221
|
Surface fourragère en vert (Ha)
|
9 000
|
12000
|
16 000
|
22 350
|
Source : M. Agriculture, la relance de
la filière lait (octobre 2004).
Devant l'ampleur des besoins, et malgré la cadence
soutenue, l'investissement à la ferme n'a que peu évolué
et demeure peu significatif bien que certains éleveurs aient pu
bénéficier d'incitations au titre d'autres programmes
orientés vers le développement rural (comme le PNDAR).
Tableau N°16: Evolution de la collecte, du
nombre d'éleveurs et collecteurs de lait
(2000-2003)
Désignation
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
Production Nationale
(m3 )
|
1 583 594
|
1 637 211
|
1 541 000
|
1 660 653
|
Collecte (m3)
|
100 700
|
93 500
|
129 500
|
107 471
|
dont collecte primée (m3)
|
100 600
|
86 000
|
94 000
|
89 600
|
Nombre d'éleveurs
|
6 155
|
6 974
|
8 564
|
12 873
|
Nombre de collecteurs
|
436
|
257
|
301
|
652
|
Source : MADR, La relance de la
filière lait (octobre 2004).
Malgré les efforts déployés depuis
l'année 2000, les réalisations certes ont augmenté par
rapport à la période 1995/1999, mais elles restent très
faibles. Certaines rubriques ont connu une amélioration significative
comme le déploiement des activités d'insémination
artificielle suite à leur prise en charge totale par le plan.
La collecte n'a pas connu l'essor attendu, même si la
production ainsi que le nombre des collecteurs connaissent une augmentation.
Cette situation peut être le résultat de la faiblesse voire
l'absence de réalisation des centres de collecte (aucun centre de
collecte réalisé en 2003). Ce qui induit forcément une
cassure précoce dans la filière avec des répercussions sur
tout le reste de la chaîne. Le centre de collecte reste donc un maillon
faible de la filière.
Plusieurs contraintes sont à l'origine de ces faibles
résultats :
v Contraintes techniques liées aux
systèmes d'élevage et de production du
lait :
Tableau n° 17 : Structure des
systèmes d'élevage
Type d'élevage
|
Effectif en % de l'effectif national
|
% de vaches reproductrices
|
Taille moyenne / VL / exploitation
|
Familial
|
85,9
|
57,4
|
2
|
Traditionnel
|
13,1
|
31
|
9
|
Moderne
|
0,9
|
9,1
|
45
|
Industriel
|
0,1
|
2,5
|
171
|
Source : M. Agriculture, la relance de
la filière lait (octobre 2004).
L'analyse du tableau ci-dessus indique que la dominance des
systèmes d'élevage à caractères familial et
traditionnel où les troupeaux sont de faibles tailles, rend
l'encadrement technique rapproché difficile à mettre en place et
l'introduction de l'innovation technique, imperceptible dans l'immédiat.
La pratique ancestrale d'un élevage de type familial,
(85,9%) avec deux vaches en moyenne par exploitation pour 57,4% de l'effectif
des reproductrices, constitue une entrave majeure quant à la
modernisation et l'intensification de la production laitière.
Par ailleurs, la faiblesse de technicité chez les
éleveurs dans la maîtrise et la rigueur de la conduite du
troupeau, la rationalisation de l'alimentation, l'exploitation des techniques
de reproduction, fait que les progrès enregistrés restent
limités.
Cette situation se traduit ainsi sur le terrain par une
très faible participation aux actions de développement, qui
n'offrent que de très rares possibilités d'organisation des
éleveurs, et par conséquent l'absence d'un potentiel de
négociation face aux acteurs des autres segments de la filière
notamment au niveau du marché et de l'approvisionnement.
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