III- LES PREMIERES ORIENTATIONS DES POLITIQUES
LAITIERES
1.- Les actions au niveau de la ferme :
Les faiblesses de la production de lait, celle des cultures
fourragères, le manque d'infrastructure d'élevage et le peu de
technicité disponible au cours de ces premières années de
l'Indépendance ont été à l'origine des nouvelles
orientations du plan quadriennal 70/73. Pour surmonter les difficultés
rencontrées, on retrouve :
Ø La nécessité d'accroître le
nombre de têtes bovines (peuplement des étables) par l'importation
de 30 000 génisses.
Ø La construction d'infrastructures d'accueil pour le
bétail.
Ø L'introduction de techniques modernes pour
l'alimentation et la reproduction.
Ø La réduction de la jachère et son
remplacement par un important développement de la production
fourragère.
Les résultats du plan de repeuplement des
étables se résument à :
Ø Une augmentation du cheptel de 16 000 vaches
laitières importées ;
Ø La création d'infrastructures de logement
pour 20 000 génisses ;
Quant aux autres objectifs de maîtrise des techniques
d'alimentation et de résorption de la jachère, les
résultats escomptés sont restés très
limités. A partir de ces données les orientations du
deuxième plan quadriennal (1973/1977) ont mis l'accent sur
l'intensification de l'élevage bovin laitier dont les objectifs
étaient les suivants pour la production laitière :
Ø La production laitière commercialisée
en zone urbaine devait passer de 200 000 tonnes en 1973 à 280 000 tonnes
en 1977 (production des vaches sélectionnées) ;
Ø La production laitière auto -
consommée en zone rurale (vaches locales) devrait passer de 30 000
tonnes en 1973 à 380 000 tonnes en 1977.
Ø Les importations de lait devraient atteindre les 440
000 tonnes en 1977 par rapport aux 350 000 tonnes en 1973.
Les résultats de ce plan se sont soldés par une
augmentation de l'effectif bovin, qui est passé de 872 000 têtes
en 1973 à 1 130 160 têtes en 1977 (Boulahchiche.N 1997).
Cette augmentation est en majeure partie due à l'accroissement des
importations en aliments du bétail et en génisses pleines. Les
autres objectifs sont restés très éloignés des
résultats escomptés.
A partir de 1977 la population algérienne s'est
fortement accrue ; les orientations vers l'importation pour combler le
déficit alimentaire vont conduire à une forte dépendance
en matière première incitant à de nouvelles orientations
pour la réalisation des plans de 1980/1984 et 1985/1989.
Pour augmenter la production laitière et réduire
la dépendance vis à vis de l'extérieur, de grands axes de
développement ont été retenus pour le moyen terme. En
matière de production
du lait, on peut noter :
Ø Le développement du cheptel bovin par la mise
en place de structures d'accueil modernes au niveau des unités de
production, la généralisation de l'insémination
artificielle et l'importation de bovins à haut potentiel
génétique.
Ø L'amélioration des conditions
d'approvisionnement des producteurs en fourrages et aliments concentrés
ainsi que l'assouplissement des procédures de commercialisation du
lait.
Les résultats attendus pour 1984
étaient :
Ø 930 millions de litres de lait et
dérivés, soit 30% de plus qu'en 1979 ;
Ø Prés de 900 millions d'unités
fourragères pour l'alimentation du cheptel bovin laitier et bovin
à viande.
Malgré les actions entreprises par l'Etat la
dépendance s'accentue d'avantage (une demande solvable importante
s'était installée durablement). L'amélioration de la
production laitière est restée très insuffisante au regard
des besoins de la population qui n'a cessé d'exprimer une demande de
plus en plus, forte compte tenu de son modèle de consommation.
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