PARTIE II
LES POLITIQUES LAITIERES
I.- INTRODUCTION :
Dès les premières années
d'indépendance, l'Algérie a amorcé quelques tentatives
dans le but d'améliorer l'élevage laitier et assurer la
consommation en lait du fait de l'apport consistant de protéines
animales à moindre prix. Toutefois, les efforts déployés
par l'Etat n'ont pas donné les résultats escomptés.
L'Algérie reste un pays tributaire des importations ; les
politiques de développement du bovin laitier, jusque-là
engagées par l'Etat, certes ont contribué à maintenir une
production locale, mais qui reste très en deçà des
résultats attendus et des efforts consentis.
Dans les conditions socio-économiques de cette
époque (les deux premières décennies de `l'après
Indépendance'), l'Etat avait mis en place des industries de
transformation du lait et dérivés et un système de
distribution urbanisé de grande envergure de sorte que la population
puisse être approvisionnée de manière uniforme. Ces grands
ensembles de transformation et de distribution du lait fonctionnant presque
à 100% sur la base d'une matière première importée,
cette situation a conduit à une industrie extravertie. Le maintien en
place de cette politique a été soutenu par des prix relativement
bas sur les marchés extérieurs et des prix administrés
à l'intérieur du pays dont les conséquences sont encore
influentes de nos jours.
Cet état de fait a entraîné la
filière lait vers une situation critique (l'augmentation des prix sur le
marché international et la faiblesse de l'offre locale)
nécessitant de manière impérative un programme de
réhabilitation que l'Etat a engagé en 1995. Ce programme qui est
une résultante du constat d'échec des politiques laitières
depuis l'indépendance a été consolidé par le Plan
National de Développement de l'Agriculture (PNDA) en vue de faire
basculer la situation actuelle vers une meilleure tendance de la production
locale, son intégration dans le circuit du marché de la
consommation et de la transformation.
Dans cette seconde partie, nous tenterons de cerner, puis
d'identifier les différentes actions entreprises depuis 1969 pour
améliorer la filière lait et faire le point des politiques
antérieures et leurs conséquences ainsi que les nouvelles depuis
1995 et leurs résultats. A partir de ce diagnostic des politiques
laitières, nous essayerons de dégager les forces et les
faiblesses qui ont été à l'origine de la situation
actuelle, décrite dans notre première partie.
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