2. Portée des
résultats
2.1. Intérêt de la recherche
De multiples recherches ont été
réalisées pour tenter d'expliquer le développement de la
théorie de l'esprit chez l'enfant. Un grand nombre de ces travaux s'est
concentré sur un seul facteur explicatif comme le lien avec la culture
ou l'autisme, etc. D'autres auteurs ont été conduits à
envisager la théorie de l'esprit selon son aspect
développemental, et ont étudié son évolution au fil
du temps.
De la même manière, le conflit socio-cognitif et
les différentes « variantes » de résolution
de problème à deux (tutelle, co-élaboration,
guidance,...), ont donné lieu à de nombreux écrits, se
penchant sur divers aspects tels que la symétrie, le degré
d'expertise, les oppositions... D'autres se sont appliqués à
rechercher les prérequis nécessaires ou encore les effets de ce
dernier sur le développement cognitif.
Nous avons souhaité inscrire notre réflexion
dans ce courant de pensée, à partir d'un facteur
déjà étudié mais en l'envisageant sous un angle
nouveau. Les effets mutuels que peuvent avoir le conflit socio-cognitif et la
théorie de l'esprit n'ont jamais été traités. Le
premier intérêt de ce travail de recherche consiste donc en
l'élargissement du champ observé.
Le second intérêt de notre recherche
réside dans ses applications scolaires possibles. Comme il avait
été mentionné précédemment, cette
résolution de problème à deux peut être
utilisée dans de nombreux domaines comme complément de
l'enseignement transmis par le maître. Son utilité intervient
lorsque des élèves ont terminé des exercices longtemps
avant d'autres, alors que certains ne parviennent pas à le
résoudre malgré les multiples explications données par
l'enseignant. Ce type de situation pourrait alors être utilisé en
proposant aux élèves de travailler ensemble, sans
forcément créer des interactions de tutelle. Ce type
d'interaction pourrait être bénéfique en regroupant des
enfants forts ensemble et des enfants plus faibles ensemble. Développer
ce type de pratique peut, dans un premier temps, faciliter la gestion de la
classe, et, dans un second temps, multiplier les aides sous des formes
variées, et développer les compétences de chacun en
résolution de problème.
Enfin, si le conflit socio-cognitif a effectivement des
répercussions positives sur les compétences en théorie de
l'esprit, et que les résultats sont généralisables suite
à une autre recherche réalisée sur un échantillon
plus vaste, cette pratique serait également intéressante pour
introduire et développer une réflexion sur autrui et favoriser
l'apprentissage de la vie en commun dans le cadre scolaire, un des objectifs de
l'école maternelle. Ce mode de travail serait d'autant plus efficace que
c'est grâce aux multiples confrontations avec son environnement social
que le développement cognitif se réalise (Vygotsky, 1934). Il
aurait donc des effets bénéfiques tant du point de vue cognitif
que social.
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