III METHODE
1. Population
1.1. Le lieu
La recherche s'est déroulée à Vanves, une
ville de vingt-cinq mille habitants située dans les Hauts-de-Seine (92),
dans la banlieue sud de Paris. Ce département est plutôt
considéré comme « privilégié ».
La population est donc assez aisée, même si de nombreuses
nationalités sont présentes.
Les expériences se sont déroulées dans le
cadre scolaire en raison de son aspect familier pour les enfants et son lien
avec les apprentissages. En effet, ce lieu est bien connu des enfants et il ne
nécessite donc pas de phase d'adaptation. De plus, cet endroit est
propice aux apprentissages. C'est un lieu dans lequel les enfants restent dans
une dynamique d'apprentissage, nécessaire au bon déroulement du
conflit socio-cognitif. Comme il a été mentionné
précédemment, les enfants doivent rechercher activement la
solution pour que les interactions aient un effet. Il s'agit alors de les
intégrer dans une dynamique d'apprentissage.
Comme la recherche fait intervenir des enfants
âgés de quatre à cinq ans, elle s'est passée dans
une école maternelle. L'école choisie comporte cinq classes.
L'étude a été réalisée dans la classe III,
comprenant vingt-cinq élèves au total, répartis entre la
petite et la moyenne section ; soit vingt élèves de moyenne
section et cinq enfants inscrits en petite section. Seuls les
élèves de moyenne section ont participé à la
recherche.
Une salle de dortoir annexée à la classe,
reliée à celle-ci par une porte, nous a été mise
à disposition. Cette proximité nous a permis de travailler en
petit groupe sans être dérangés par le bruit produit par le
reste de la classe, tout en restant à proximité de la
maîtresse qui proposait régulièrement à des
élèves de venir nous voir les deux premiers jours. La salle de
dortoir comprend quelques petits lits et une table ronde avec des chaises.
1.2. Description de la population
Pour valider les différentes hypothèses
émises, nous avons choisi de mener notre recherche sur une population
composée de dix-neuf enfants des deux sexes, âgés de quatre
à cinq ans, scolarisés dans la même classe de moyenne
section en maternelle. La population se limite à des enfants de cet
âge car à ce moment-là de leur existence, ils
possèdent déjà quelques compétences en
théorie de l'esprit. C'est une sorte de période charnière
dans la mesure où ils reconnaissent l'existence de divers points de vue
pour une même réalité. Il leur est donc dorénavant
possible de considérer un fait selon de multiples points de vue mais
uniquement alternativement. Mais ces difficultés de coordination peuvent
peut-être être surmontées plus facilement par un
entraînement lors d'interactions telles que le conflit socio-cognitif.
Même si beaucoup d'élèves sont d'origine
française, d'autres viennent d'Amérique du Sud, de l'Europe de
l'Est, du Maghreb, et d'Asie. En revanche, leurs parents vivent en France
depuis de nombreuses années, voire depuis plusieurs
générations, et tous parlent et comprennent bien le
français mis à part C.. Pour cette raison, cet enfant n'a pas
participé à la seconde partie de la recherche.
Comme la recherche s'est déroulée en fin
d'année scolaire, tous les enfants se connaissent bien. Les
élèves qui ont participé à cette expérience
ont comme point commun d'habiter dans les Hauts-de-Seine et de suivre les cours
dans la même salle de classe. Mais chaque enfant comporte
déjà un passé bien particulier, une histoire
personnelle qu'il convient de mentionner afin de mieux situer et comprendre les
résultats obtenus par chacun aux tests. Ces informations sur une partie
des élèves ont été transmises par leur
institutrice. Les autres n'ont pas particulièrement attiré son
attention comme leur parcours scolaire se déroule de façon
ordinaire.
Pour garder l'anonymat des enfants, seules des initiales ont
été utilisées pour les nommer. La scolarisation de F
nécessite l'assistance d'une personne en plus de l'ATSEM (agent
territorial spécialisé de l'école maternelle) en raison de
problèmes respiratoires et du comportement violent qu'il a eu envers ses
camarades en début d'année scolaire.
C, quant à lui, est originaire du Sri Lanka. Il a
été scolarisé en petite section à l'école
Marceau l'année dernière. Ensuite, il est parti vivre huit mois
au Sri Lanka avec sa famille. Il n'est revenu en France qu'au mois d'avril.
Comme ses parents ne parlent quasiment pas français, il n'a pas
l'occasion de parler français à la maison. Cet enfant
éprouve de grosses difficultés de compréhension et de
vocabulaire. Par exemple, lorsque nous lui avons demandé son
prénom, il l'a donné en chuchotant mais quand nous lui avons
demandé de donner son âge, il a redit son prénom. De
même, lors de la première partie de la recherche, nous lui avons
demandé de nommer les formes du Tangram qui se trouvaient devant lui,
mais il répondait systématiquement et en chuchotant par des noms
de couleurs. Nous lui avons donc montré du doigt le contour de la forme,
mais il a continué de donner des couleurs.
B. est une fille qui a fêté ses quatre ans au
début de l'année 2007. Elle a débuté l'année
scolaire en petite section et a sauté une année dans le courant
de l'année scolaire.
O. est un garçon dont le développement se
déroule de façon hétérogène. Il peut avoir
le niveau d'un élève de grande section dans certains domaines
alors qu'il éprouve de grosses difficultés dans d'autres
où il se retrouve plus au niveau d'un enfant de petite section.
P. a de la peine à se concentrer.
K. éprouve des difficultés scolaires en
règles générales.
|