La nouvelle donne en matière de gestion des
entreprises est révélatrice des multiples facettes qu' elles
peuvent revêtir. En effet, depuis l 'essence des sciences de gestion,
l'on s'est principalement préoccupé de la dimension <<
management >> au détriment de la dimension gouvernement.
La gouvernance d'entreprise, traduction de corporate
governance30 << est constituée du
réseau des relations liant plusieurs parties dans le cadre de la
détermination de la stratégie et de la performance de
l'entreprise >> (Caby J., Hirigoyen G., 2001, p.51). C'est donc dire que,
le conseil d'administration qui en constitue l'élément moteur est
un vecteur essentiel dans la gestion des entreprises. Cette partie va donc
vérifier la pertinence de cet argument, notamment dans le cadre des
entreprises du secteur public et parapublic camerounais.
Il s'agit en effet, par l'établissement d'un lien de
cause à effet entre les attributs du conseil d'administration et la
performance de l'entreprise, de montrer le rôle important qui celui du
conseil d'administration dans la gestion quotidienne de l'entreprise. On
pourrait alors comprendre l'attention accordée à cet organe,
depuis une décennie déjà, dans les pays
industrialisés.
Pour ce faire, le chapitre troisième (chapitre III)
sera consacré à la présentation du cadre théorique
du CA. De la littérature il ressort que le débat sur
l'opportunisme managérial est le début de la réflexion sur
cet organe. La théorie de l'agence notamment sous sa version positive
viendra en peaufiner le socle.
Une fois cela fait, nous nous acheminerons vers la
vérification empirique de nos propositions de recherche (Chapitre IV).
Aidés par un ensemble de données collectées sur une
quarantaine d'entreprises publiques et parapubliques camerounaises, notamment
sur les variables de leurs conseils d'administration, nous allons mettre en
évidence comment et dans quel sens le CA intervient dans la gestion des
entreprises de ce secteur, ceci par le biais de leur impact sur la performance
financière et économique.
30 Thiveaud J.M., (1994), Pastré O., (1994), Caby J.
et Hirigoyen G., (2001) contestent la traduction de corporate governance par
gouvernement d'entreprise qui paraît être << une
transposition abusive et dangereuse au regard de la philologie comme à
celui du droit des institutions. >> En effet, Pastré
démontre que corporate ne signifie pas entreprise, ni
governance, gouvernement ou gouvernance. La corporate governance,
particularité angloaméricaine renvoie à la question
centrale du partage des pouvoirs et des responsabilités, tandis que le
gouvernement d'entreprise, comme l'écrit Chevalier J. en 1937, est
identifié à << ... un problème administratif, qui
est celui du gouvernement et de la coordination des efforts... >>