Les ONG et la transformation des conflits dans le territoire d'Uvira.par Christian KIKA KITUNGANO Université Officielle de Bukavu, UOB - Licence en sociologie 2016 |
IV. BREF APERCU DE LA TRANSFORMATION DES CONFLITSLa transformation des conflits est fondée sur le consensus entre les divers intervenants, conçue mutuellement, elle place la responsabilité et l'initiative entre les mains des citoyens locaux. Pourtant l'Etat conserve un rôle solide et légitime. Plusieurs résultats de recherche démontrent que la collectivité ne peut à elle seule trouver ou mettre en oeuvre des solutions sans l'approbation du gouvernement principal. Elle a également besoin de traiter avec des intérêts externes considérables et puissants, tels que les multinationales. Il y aura toujours des conflits portant sur les ressources que disposent les individus, et il est peu probable qu'on y trouve une solution permanente. La gestion de ces conflits inévitables revêt une importance économique et sociale, mérite donc le soutien des politiciens, de la population et toute autre personne physique ou morale désirant de faire amener sa contribution à la construction de la paix. Il n'y a pas de solution magique ni de solution technique rapide, le grand défi pour les acteurs consiste à l'appui des solutions mutuelles et desresponsabilités conjointes, à définir ses propres rôles au sein de ce processus. Il est donc important de mettre en place de nouveaux mécanismes et des nouvelles institutions pour gérer les conflits et les résoudre de manière productive dans l'intérêt à la fois de viabilité à long terme et de faisabilité économique à court terme. Quand on se place dans la transformation des conflits, on doit nécessairement se poser la question de savoir, quels sont les moyens pouvant être mis en jeu pour transformer le conflit ? Il est donc évident de partir avec la voie pacifique pour résoudre le conflit sans pour autant user de la violence. On ne peut pas transformer les conflits par la violence car la violence enraye le fonctionnement du conflit et ne lui permet pas de remplir sa fonction d'établir la justice entre les adversaires69(*). Il est incontournable de prétendre résoudre un conflit sans pour autant connaitre les sources ou l'origine de ce conflit, pour en découvrir, il faut nécessairement passer au dialogue70(*) à travers ses étapes à savoir : 1. Découvrir la vérité de l'adversaire et de le lui dire ; 2. Découvrir et reconnaitre la responsabilité de chacun des parties en conflit ; 3. Exposer en vérité l'injustice subie et le dire avec amour et avec respect ; 4. Ecouter l'autre ; 5. Solliciter la collaboration de l'autre et apporter des propositions constructives. Ce dialogue rend le conflit fonctionnel.S'il s'agit de ce que l'un des protagonistes mette en oeuvre des moyens qui font peser sur l'autre une menace de mort, dans ce cas, le conflit devient dysfonctionnel71(*) ; le conflit, une fois transformé ne doit pas être abandonné sans pour autant veiller sur lui. Nous devons observer le processus de paix par la gestion pacifique en adoptant un certain nombre d'attitudes proposées par Jef72(*). Cette série d'attitudes doit être prise par les acteurs qui sont en présence du conflit. Il s'agit entre autres : 1. De l'évitement, il est toujours nécessaire pour un acteur de chercher partout le moyen possible d'éviter le conflit. 2. Du sacrifice, le point de vue n'a pas d'importance, l'on doit accepter la proposition et faire en sorte que le conflit arrive au bout c'est-à-dire à la régulation car l'on craint qu'on laisse tomber. De cette façon, les différends sont escamotés, une certaine harmonie s'établit mais elle est fragile. 3. De la domination, A ce niveau, on impose le point de vue peu importe ce qu'on pense sur l'autre. Dans l'utilisation de pouvoir, l'autorité est nécessaire pour sortir vainqueur et pour atteindre l'objectif. 4. De la collaboration, il est question ici, d'accueillir la demande de l'autre et de défendre les intérêts personnels. Ici on cherche à obtenir une solution satisfaisante pour les deux parties en conflit. 5. Du compromis, on cherche à obtenir un compromis. C'est-à-dire de deux côtés, on fait des concessions. Un autre élément nécessaire à la transformation des conflits, c'est la négociation sociale. Cette négociation possède une série des dimensions73(*) lesquelles nous citons : - la dimension distributive - la dimension intégrative - et la dimension contributive. 1. Dimension distributive : permet que la négociation soit profitable pour tous et fait qu'elle soit un jeu équitable (ce que l'un gagne et l'autre perd). 2. Dimension intégrative : elle doit intégrer la problématique et la vision du litige des autres acteurs en opposition (résoudre ensemble le conflit sans gagner le maximum). 3. Dimension contributive : elle vise après une médiation à permettre aux parties de s'engager dans le soutien de l'autre partie. * 69REINHARD J.VOB, 0p.cit, p.17 * 70 JEF VLEUGLES M., Non-violence et gestion constructive des conflits, réseau de pax christi Grands lacs, 2004, p.38 * 71 JEF VLEUGLES, op.cit., p.38 * 72 Ibidem * 73 Idem |
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