Les ONG et la transformation des conflits dans le territoire d'Uvira.par Christian KIKA KITUNGANO Université Officielle de Bukavu, UOB - Licence en sociologie 2016 |
2. La négociationElle est le concept central de la régulation sociale. Ici nous allons nous baser sur la négociation collective, qui s'inscrit dans un cadre plus ou moins formalisé, se met en place pour résoudre un problème partagé par les deux parties et aboutit à un accord qui est un texte provisoire qui cristallise l'engagement des protagonistes et prend place dans les accords. Cette négociation est un échange réglé qui suppose de se mettre d'accord sur des règles de telle sorte que l'échange ait lieu. La CDJP, ADEPAE, et RIO valorisent la négociation lors d'un processus de résolution pacifique des conflits et se clôture par la réconciliation entre les parties en conflit. 3. Le conflitLe conflit est une autre forme d'échange. Il met en lumière les frictions entre le travail réel et le travail prescrit. Par rapport à la négociation, le conflit présente un avantage de révéler un acteur collectif capable de s'unir pour agir. Il est considéré comme un perturbateur de l'ordre social établi, dont il convient de transformer ou d'éliminer à travers la négociation. Il est nécessairement intéressant pour le médiateur, les dialogueurs et/ou les négociateurs de transformer le conflit de son état de violence à un état non violent pour limiter les dégâts. A ce titre, plusieurs auteurs ont émis des idées sur les conflits sociaux. Selon Ralf Dahrendorf 56(*), le conflit social est considéré comme une situation de rivalité entre des individus ou des groupes pouvant être de taille très différente, dont la finalité est d'obtenir un partage différent des richesses matérielles ou symboliques en modifiant, au besoin, le rapport de forces entre les protagonistes de l'action. Nous avons donc considéré le conflit comme une menace à l'établissement de l'ordre social ; dans cet ordre d'idées la vision du sociologue Emile Durkheim57(*) de l'évolution de la société, interprète en effet le conflit social comme un phénomène résiduel révélant la présence de dysfonctionnement dans les rapports sociaux. Cet auteur considère le conflit comme une conséquence pathologique d'un affaiblissement ou d'un excès des règles sociales. En allant plus loin, Georges Simmel58(*) estime que le conflit social contribue au maintien de la cohésion sociale, dans cette optique il essaie d'établir que le conflit n'est pas un mal, un dysfonctionnement qu'il s'agit d'éliminer plus vite bien au contraire, il est un facteur de socialisation. * 56 WWW.melchior.com consulté le 14 février 2016 * 57 Ibidem * 58Idem |
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