4 .3. Niveaux d'analyse
On ne peut mieux saisir et expliquer les comportements des
acteurs des relations internationales africaines dans leurs interactions que si
l'on comprend les fondements de la théorie générale des
relations internationales à l'aide de « schéma grammatical
». L'inversion de cette grammaire peut se lire comme l'arbre » de la
théorie des relations internationales.
[24 ]
Fig. 3. La compréhension par l' « arbre
»
Source : Nguway Kpalaingu, K., Une introduction aux
Relations Internationales Africaines, Paris, L'harmattan, 2007,
p.30.
Le Professeur Jean Barrea a dégagé, dans un
schématisme théorique, trois niveaux auxquels on peut situer
l'analyse des phénomènes des R.I.
4 .3.1. Premier niveau
Le premier niveau d'analyse est celui de la politique
étrangère que le Prof Philippe Biyoya dans son arbre
d'études des Relations internationales appelle racine (niveau national)
; il s'agit d'étudier unilatéralement l'Etat dès lors
qu'il s'engage dans la quête d'exister, d'agir et de réagir dans
son environnement par rapport aux autres Etats. Il s'agit d'étudier de
façon unilatérale, l'Etat dès lorsqu'il s'engage dans la
quête d'exister, d'agir et de réagir dans son environnement par
rapport aux autres Etats.
Le concept principal à ce niveau et la défense
de l'intérêt national, concept phare et chère chez les
réalistes.
Le premier niveau du schéma de la théorie
générale des relations internationales est constitué des
Acteurs Unitaristes du Pouvoir. Ce sont les Etats. Ils prennent des
décisions unilatérales soit sur la politique intérieure,
soit sur la politique internationale. La décision
26 Kadony Nguway, K., Une
introduction aux Relations Internationales Africaines, L'harmattan, Paris,
2007, p.30.
[25 ]
unilatérale prise à l'intérieur des
frontières nationales et ayant des ramifications sur les autres acteurs
est dite décision de politique étrangère.
Cette décision est prise en vertu de la
souveraineté nationale sans consulter d'autres puissances. Ce sont ces
décisions qui permettent aux acteurs d'établir des relations de
puissance. Ces interactions sont bilatérales ou multilatérales
sans structure préétablie26.
4.3.2. Deuxième niveau
Le deuxième niveau est celui de l'analyse de relations
des puissances ; on s'occupe des questions de frontalité des Etats et
l'articulation des stratégies pour infléchir la volonté
des autres Etats. C'est le niveau de l'analyse de l'analyse de relation de
puissance on s'occupe questions de la frontalité des Etats et de
l'articulation des stratégies pour infléchir des Relations
Internationales volonté des autres Etats. C'est le niveau par excellence
des Relations Internationales caractérisé. Il s'agit, en fait, du
niveau de l'interaction des Acteurs (A). C'est à ce niveau que les
acteurs qui ont pris chacun une décision unilatérale de politique
étrangère, entre en relation (R). Cette relation est
principalement celle de puissance (P).
La puissance est entendue comme la capacité d'un Etat
d'imposer sa volonté à un autre Etat dans le processus
d'interaction. Les Etats entrent l'interaction au deuxième veau pour la
défense de l'intérêt national « IN ». Son contenu
n'est pas précis. L'intérêt national englobe les
éléments matériels et immatériels suivants :
prospérité nationale, identité nationale,
sécurité nationale, prestige national, population,
idéologie, territoire national, aspirations de 1'Etat, etc.
L'intérêt national peut être aspiration
d'Etat selon que l'on veut, de manière téléologique,
atteindre un objectif. Il peut être opérationnel selon que l'Etat
met tout en oeuvre, de manière fonctionnelle, en vue d'atteindre un
objectif. Les théories scientifiques ne cherchent plus la
rationalité des décisions de politique étrangère
Jans l'intérêt national, c'est-à-dire la finalité de
la décision.
Elles cherchent plutôt les causes qui éloignent
parfois les décisions de leur rationalité en termes
d'intérêt national. Ces causes sont multiples. Elles sont d'ordre
interne et externe, d'ordre institutionnel ou psychologique Les théories
scientifiques proposent trois grands schémas d'analyse : un
schéma général (sociologique), un schéma cognitif
(perceptuel) et un schéma institutionnel (saisissant `le processus
décisionnel lui-même en tant que cause de décision).
[26 ]
A titre indicatif, on peut noter l'importance de la sociologie
dans l'étude des relations internationales. C'est à juste titre
que la théorie sociologique de James Roseneau cherche la
rationalité des décisions de politique étrangère
dans les cinq variables : individuelle, gouvernementale, de rôle,
sociétale et systémique. Le graphique ci-dessous nous montre
comment les interactions des acteurs (A), à partir de leurs
décisions unilatérales, s'opérationnalisent.
Fig. 4. Opérationnalisation des interactions
des acteurs à partir des décisions
unilatérales.
Source : Kadony Nguway, K., Une Introduction
aux Relations Internationales Africaines, Paris, L'harmattan, 2007,
p.31.
C'est par leur décision de politique
étrangère que les acteurs (A) entrent en interaction. Cette
relation (R) est volontariste. Elle est conséquente, ou mieux
l'attribut, de la souveraineté nationale. Le côté positif
(÷) du graphique au niveau de la relation (R) indique L'aboutissement
heureux de la rencontre des décisions unilatérales des acteurs.
En d'autres termes, l'aboutissement heureux de la rencontre des volontés
des deux acteurs, exprimées par la décision unilatérale de
politique étrangère, donne lieu à des accords
bilatéraux ou multilatéraux, qui se traduisent en termes de
convention accord, traité, pacte, charte, etc. Ces accords constituent
les fondements juridique systémique structuré ou non (aS). Un
Etat peut aussi entrer en relation avec un système. Les peuvent conclure
des accords (S).
Le côté négatif (-) de la relation indique
l'aboutissement (malheureux de la rencontre des décisions
unilatérales des acteurs. Cet échec est la source des conflits et
des guerres entre les nations. Dans le domaine des relations (internationales,
les solutions militaires n'ont jamais imposé une paix définitive
et durable entre les belligérants. Les pays partis à un
différend se mettent du côté positif de la relation ils
reprennent les négociations afin de faire rencontrer leur
[27 ]
décisions unilatérales (b). De nos jours, les
organisations internationales jouent de plus en plus un rôle important
dans ces négociations. Elles interviennent dans les conflits entre les
Etats en amenant les belligérants à la table des
négociations (Sc). Aujourd'hui, les organisations internationales jouent
un rôle de plus en plus important dans la résolution des conf1it
intra et interétatiques. Elles prennent parfois des décisions qui
s'imposent aux Etats (dA)27.
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