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La république démocratique du Congo et le défi planétaire du réchauffement climatique. Responsabilités et opportunités conventionnelles internationales.


par Matthieu MUKENGERE NTAKALALWA
Université de Kinshasa - Diplôme d’Etudes Supérieures en Relations Internationales 2018
  

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Section 5. Pistes de solution

Paragraphe 1. Réformes du secteur forestier en vue d'une bonne politique de reboisement

Pour qu'un programme ou une stratégie REDD soit efficace, des actions concrètes doivent être prises pour aborder les défauts datant et actuels des politiques forestières et des reformes en cours en RDC. Ces dernières années, de réformes du secteur forestier ont généré d'importantes leçons, tirées en majeure partie des erreurs qui ont été commises. Ces erreurs peuvent et doivent être rectifiées. En particulier, les droits et intérêts des Peuples Forestiers doivent être mis au centre des processus de réformes et de toute nouvelle initiative REDD, plutôt que d'être marginalisés comme cela a été le cas jusqu'à présent.

Afin d'avoir une véritable chance de réussir, toute initiative REDD en RDC doit être intégrée aux réformes du secteur forestier du pays, en se fondant sur les progrès effectués et les leçons apprises, tout en évitant les erreurs du passé et en corrigeant les défauts. De plus, les efforts visant à protéger les forêts doivent être fondés sur les droits des communautés des forêts, et être conformes aux normes et Accords internationaux sur l'environnement, les droits de l'Homme et le développement.

Il est à craindre que les communautés bénéficiaires ne jouent qu'un rôle marginal dans le processus de prise de décision, au mépris de leur droit à un consentement libre, éclairé et donné en connaissance de cause, outre le respect et l'application des lois en faveur des peuples autochtones, la clarification du régime foncier en RDC serait également un plus dans les efforts qui tendent à soutenir la reconnaissance des droits des Peuples Forestiers sur la terre qu'ils occupent depuis des décennies, la question de l'adoption des textes d'application des dispositions

271CAMV, Le Forestier 08, Op.cit., p.31.

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du code forestier relatives aux Forêts des communautés locales en RDC se pose donc en termes d'urgence.

C'est à cette condition que les communautés en RDC pourront participer de façon plus équitable à la lutte contre la déforestation, et contribuer ainsi à soutenir les efforts de conservation et la lutte contre le réchauffement climatique272.

Les textes juridiques nationaux et internationaux reconnaissent aux communautés locales et autres peuples autochtones certains droits qui sont nécessaires à leur survie citons entre autre le droit à la participation, le droit à une politique en leur faveur et le droit à une distribution équitable dans les, projets pilotes REDD en RD Congo. Qu'à cela ne tienne, les communautés locales et les peuples autochtones qui sont des conservateurs innés des forêts, ne sont pas associés aux réunions préparations des projets REDD en RD Congo. Les exploitants forestiers et miniers, qui détruisent les écosystèmes, y sont plus considérés273.

Article 32 « ...Les Etats consultent les peuples autochtones concernes coopèrent avec eux de bonne foi par l'intermédiaire de leurs propres Institutions représentatives, en vue d'obtenir leur consentement, donné librement et en connaissance de cause, avant l'approbation de tout projet ayant des incidences sur leurs terres ou territoires et autres ressources, notamment en ce qui concerne la mise en valeur, l'utilisation ou l'exploitation des ressources minérales, hydriques ou autre »274.

Concernant les dangers que connaît la forêt Congolaise, le reboisement vient au secours de ces dangers. Les forêts ont alors comme danger : la pratique de feu de brousse allumé par l'Homme volontairement ou involontairement pour faciliter soit l'agriculture ou la chasse ; la déforestation ; la récolte ou destruction des forêts par l'Homme d'une manière où la vocation du territoire forestier est changée ; la pollution : elle est liée à l'activité anthropique ; les séquelles de guerres (les forêts congolaises ont servi des rebellions comme milieu de refuge).

Le reboisement est donc le contraire de ces actions car celles-ci risquent d'aggraver le réchauffement climatique qui serait combattu par l'afforestation. Le laxisme de la R.D.C sur la

272 CAMV, Le Forestier 10, Op.cit., pp.57-60.

273GTCR, Op.cit., pp.51-64. 274Idem, p.6.

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forêt serait celui de planter sans fatigue partout où ses réserves forestières (bois) sont en danger. Il est évident que le pays protège ses forêts sinon, la suite sera terrible pour la génération future de l'humanité toute entière, et d'ailleurs l'accroissement de son espace forestier viendrait en réponse responsable et ferait que le pays reste l'espoir humanitaire international. Il est temps pour le gouvernement congolais de faire en sorte que sa diplomatie soit agissante. On ne connaît non plus une souveraineté sans diplomatie sinon, c'est de la purge.

En sa qualité d'acteur principal dans la lutte contre le réchauffement climatique, la RDC, est aujourd'hui en quête de la réalisation des intérêts forestiers ; c'est le pourquoi de son Programme Nationale de Forêt-conservation « PNF », il lui incombe ainsi la mission d'informer la population et les autres partenaires étrangers sur les activités nationales dans le secteur forestier et sur leur implication dans la quête d'intérêts aujourd'hui vital comme l'a fait le Brésil.

Les forêts de la RDC sont un patrimoine exceptionnel pour la population congolaise et pour l'humanité. Elles doivent être gérées dans le but de réduire la pauvreté et de protéger l'environnement du pays, les autres acteurs ne doivent que collaborer aux objectifs du Gouvernement congolais, qui naturellement il devait bénéficier.

Paragraphe 3. La certification (Certifier les bois issus de la RD Congo)

A. Définition et historique

La certification est un phénomène récent dans le bassin du fleuve Congo comme la gestion forestière. Son implication est loin d'être achevée et elle est à la fois complexe et pleine de promesse pour l'avenir.

Vers la fin des années 1990, des appels aux boycotts de la consommation des bois tropicaux ont été lancés par des ONG environnementalistes (Greenpeace, Rainforest alliance, les amis de la terre et certaines antennes nationales du WWF en R.D.C dans le but de freiner la déforestation de ses forêts.

L'argument de base était que l'exploitation industrielle et commerciale des bois tropicaux constituait la principale cause de destruction de ces forêts. Cette initiative menée à grand renfort de campagnes médiatiques est apparue au début des années 2000 comme ayant eu un résultat mitigé. Elle incita, d'autant peu, les exploitations forestières à revoir leurs pratiques alors qu'une faible partie seulement des bois exploités avait pour destination les marchés occidentaux, sensibles et qu'une bonne part de la déforestation était due à d'autres (agricultures, éleveurs, mineurs, etc.).

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L'impact de ce boycott sur l'évaluation de la ressource forestière a donc été faible et jugé incertain, voir contre produit par ses promoteurs. La réticence des sociétés forestières à la fin des années 1990 par rapport au processus de certification n'a toutefois pas empêché plusieurs Organisations d'en faire un enjeu stratégique, d'obtenir pour cela des financements substantiels et de solliciter, à bon escient, des Groupes Nationaux de Travail « GNT ».

La certification devient alors pour la société forestière, un moyen de reverdir leur image de marque, sans compter l'intérêt potentiel d'accaparer des nouvelles niches commerciales sur les marchés occidentaux. Il en va de même pour les Etats concernés qui voient en la certification une vitrine des enjeux plus larges de gestion durable et la bonne gouvernance.

Dès le début des années 2000, le nombre de labels de certification atteint un nombre élevé presque menaçant la certification de la nouvelle logique. Un groupe d'Organisations décide alors de mettre en place un système commun dans lequel les critères seraient harmonisés et un seul label de certification serait délivré.

En 2003 fut né le Forest Stewardship Council « FSC ». Par rapport au boycott sur les marché occidentaux, ces deux initiatives « certification » et « critères et indicateurs » se veulent réalistes et directes, en s'adressant aux gestionnaires et en influençant, à terme, les pratiques de terrain.

En 2007, l'ONG américaine Rainforest alliance a lancé un programme avec une autre logique. Plutôt que de boycotter les produits provenant des forêts tropicales, elle a préféré soutenir la consommation des produits issus de forêts bien gérées. Afin d'identifier ces produits, elle a développé un nouveau système : la certification.

A l'heure actuelle, aucune acceptation générique ne fait autorité et chaque Institution ou Organisme travaillant sur la gestion forestière produit sa propre définition. En fait, plusieurs considérations sont presque toujours présentes (écologiques, économiques, sociales, institutionnelles, techniques, etc.) mais leur pondération diffère et leurs formulations divergent. Ces divergences sont encore accrues quand ces efforts sont utilisés pour mettre en place une procédure de certification forestière dont les modalités procédurales, les acteurs et les finalités pratiques peuvent présenter des différences significatives.

La pression de la Communauté internationale sur l'actuelle certification des forêts s'est faite ressentir dans le bassin du Congo par l'arrivé, à partir de 2008, de nouveaux financements par nouveaux acteurs et des nouvelles coalitions.

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"Des chercheurs qui cherchent on en trouve, des chercheurs qui trouvent, on en cherche !"   Charles de Gaulle