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La république démocratique du Congo et le défi planétaire du réchauffement climatique. Responsabilités et opportunités conventionnelles internationales.


par Matthieu MUKENGERE NTAKALALWA
Université de Kinshasa - Diplôme d’Etudes Supérieures en Relations Internationales 2018
  

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Paragraphe 4. Non prise en compte des besoins des populations locales

L'Etat dans l'exercice de ses attributions en matière de gestion des forêts semble ne pas impliquer effectivement les communautés locales et encore moins les peuples autochtones car, dès le départ, la consultation de ces derniers n'avait pas été prise en considération pour l'élaboration du Code de 2002, comme le souligne la plainte des associations de défense des peuples autochtones à la Banque Mondiale.

Ensuite, pour la création des réserves naturelles et parcs nationaux et l'attribution de concessions d'exploitation, la participation des communautés locales n `est pas recherchée comme il se doit selon les prescrits de la Loi de 2002, pourtant la consultation préalable est prévue dans la procédure de création de ces espaces et pourrait diminuer le risque des conflits entre d'une part, l'administration forestière et les communautés locales et d'autre part, entre les exploitants forestiers et les communautés locales.... 269

Il faudrait que l'exploitation intensive, abusive des ressources qui frisent Les pillages des ressources soient atténuées en fonction des affectations des espaces qui devrait définir le droit de propriété, ou d'occupation. Ici les forêts de communautés locales ne doivent pas être entrainées en remorque sans issue il faudra faire aboutir la question des textes sur ces forêts. L'accès à ces ressources forestières et à la participation de ces populations locales et autochtones à la gestion durable d la forêt. Doit être pris en compte.

Les forêts congolaises illustrent le paradoxe entre abondance des ressources et la pauvreté des populations. Des décennies d'exploitation industrielle ne contribuant pas aucunement au développement local des promesses non honorées à répétition, des intimidations, des arrestations

269 CAMV, Le Forestier 09, Op.cit., p.26.

[256 ]

et des mauvais traitements réservés aux membres de la communauté locale qui osent dénoncer au non-respect des engagements et les infractions au Code forestier.270

En résumé, les menaces peuvent être directes ou indirectes :

? Menaces directes

Parmi celles-ci, nous pouvons citer :

Le braconnage et le commerce de viande de brousse ;

L'agriculture ;

L'exploitation du bois ;

La chasse et la pêche (en RDC, on estime qu'environ 75% des protéines animales

proviendrait de la chasse, régulièrement pratiquée autour des villages et le long des voies

de communication) ;

L'exploitation minière (celle-ci, lorsqu'elle est pratiquée à ciel ouvert sur de grandes

superficies, est préjudiciable au maintien de la biodiversité) ;

La pratique de feu de brousse (celle-ci est la pire de déforestation que connaissent les forêts

de la RDC, le feu est l'outil privilégié des agriculteurs traditionnels pour l'instauration de

leurs champs après défrichement de la fort par l'éleveur, celle-ci facilite l'apparition de

jeunes repousses de gammes vivaces, très appréciées par le bétail. La forêt craint surtout

le feu et les insectes ravageurs tels la chenille...)

L'exploitation du pétrole et du gaz ;

Les maladies ;

Les conflits armés et la pollution.

? Menaces indirectes

Il y a, entre autres :

Les changements climatiques ; L'urbanisation ;

Les conflits armés et déplacements des populations ;

La croissance démographique ;

Les bonnes intentions du Gouvernement congolais se limitent pour la plupart au niveau des textes. Elles ne se font pas suivre par une réalisation effective au niveau du terrain. Il en est

[257 ]

Le défaut de bonne gouvernance ;

L'absence de capacité institutionnelle ;

L'insuffisance des financements à long terme ;

Le manque de compréhension des problèmes d'échelle ;

Le manque de capacité des ONG et organisations communautaires locales de suivi et

d'évaluation des activités entreprises sur les forêts.

Bref, l'industrialisation de bois, la pratique de feu de brousse et parmi tant d'autres qui sont les causes de déforestation. Notons que, selon les chiffres fournis par la FAO en 2010, en moyenne 104 Millions d'hectares des forêts ont été annuellement ravagés par des incendies, des insectes, des maladies, des sécheresses voire des inondations.

La moitié de la surface totale des massifs forestiers tropicaux d'Afrique se trouve en République démocratique du Congo. La biodiversité exceptionnelle des forêts congolaises, qui abritent de nombreuses espèces endémiques telles que le bonobo, le gorille des montagnes et l'okapi, a motivé l'inscription de cinq aires protégées de l'Etat partie sur la liste du patrimoine mondial entre 1979 et 1996. Confrontés à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur leurs valeurs de patrimoine mondial, ces cinq sites ont été inscrits sur la liste du patrimoine mondial en péril entre 1994 et 1999.

En 2000, le Centre du patrimoine mondial de l'UNESCO initie le programme « Conservation de la biodiversité en zones de conflit armé : préserver les sites du patrimoine mondial en République démocratique du Congo », afin de préserver l'intégrité des cinq sites congolais dans un pays en situation de conflit prolongé. L'objectif du programme est d'éviter la perte de la valeur universelle exceptionnelle des sites et de réunir les conditions favorables à leur retrait de la Liste du patrimoine mondial en péril.

Le programme est mis en oeuvre avec l'Institut Congolais pour la Conservation de la Nature « ICCN », organisme chargé de la gestion des aires protégées, sous la tutelle du ministère de l'Environnement, de la Conservation de la Nature et du Tourisme, et le concours actif des ONG de conservation partenaires de l'ICCN. Face à cette situation, le cadre juridique international relatif aux forêts est loin de donner des signaux de convergence, dans la mesure où il ressemble encore à « une terre de contrastes ».

[258 ]

ainsi de la mise en place effective du Conseil consultatif national ainsi que ceux provinciaux pouvant permettre aux autochtones pygmées de participer à la gestion des forêts congolaises, de même la mise en place du cadastre forestier qui se fait toujours attendre. La politique forestière nationale sur la base de laquelle tout le régime forestier du pays devait être basé n'a toujours pas été élaborée. Toutes ces défaillances font penser que seule la volonté gouvernementale manque pour La mise en place et le démarrage sans encombre du processus de réforme en RD Congo271.

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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote