Paragraphe 3. Difficultés spécifiques
à la certification dans le bassin du Congo
Elles sont de nature liée aux contraintes propres au
pays, à la prise en compte des aspects sociaux et, à
l'évolution probable.
- Des contraintes propres au pays
La rénovation de Code forestier en 2002 a
instauré l'obligation de procéder à des plans
d'aménagement durable des forêts avant leur exploitation. Cette
prescription d'aménagement forestier détaillé constitue le
préalable à toute certification puisque celle-ci doit se plier
aux réglementations nationales. Or, si ces réglementations
forestières sont relatives, générant ainsi peu de
discrétion, elles diffèrent largement de celles appliquées
dans d'autres bassins comme le Brésil (exemple de la R.D.C sur la
gestion forestière).
Ces difficultés s'expriment clairement quand il s'agit
de déterminer des référentiels nationaux sur la base des
systèmes internationaux de certification. A ce jour, aucun
référentiel national n'a été établi au
Congo. Les audits ne sont possibles que sur la base de
référentiels développés spécifiquement par
les bureaux accrédités à partir de
référentiels internationaux ou sous régionaux.
- De la difficulté de prise en compte des aspects
sociaux
L'attention portée aux exploitants dans les
systèmes actuels de certification se constate avant tout par la place
restreinte accordée aux considérations socio-économiques
locales. Ainsi, comme on peut notamment le voir, dans l'application des cahiers
des charges, il suffit de justifier d'une faible production de bois d'oeuvre
pour qu'il soit libéré de toute obligation
socio-économique vis-à-vis des populations rurales. Et pourtant,
c'est précisément la réalisation de lettres « oeuvre
sociales » qui constitue, aux yeux des communautés, un
élément essentiel d'une gestion durable de la forêt.
La faible implication des communautés locales dans la
définition et application des règles de gestion durable explique,
sans doute partiellement, le nombre limité de forêts
certifiées en RDC.
En simplifiant quelques-uns, on pourrait attribuer les
difficultés d'implantation de la certification d'une part, aux
caractéristiques particulières des plans d'aménagement, et
d'autre part, à la stratégie d'implication locales des principaux
systèmes de certification.
Les activités d'abattage des sociétés
d'exploitation du bois sont tout sauf durables. Ces entreprises travaillent
à un rythme effréné sans aucune planification à
long terme, sans un plan de
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Sur le plan large, il serait indispensable de mieux
préciser les rôles respectifs de l'Etat et des concessions
forestières dans le développement de communautés locales.
Pour mémoire, les redevances forestières ont été
sensiblement relevées depuis quelques années et une partie de
cette manne financière est, en principe, destinée à
l'enjeu forestier pour le développement local. En pratique, relativement
peu arrive au niveau des collectivités villageoises et celles-ci
attendent des exploitations forestières. Le développement d'un
pays n'est simplement dans le siècle présent l'affaire de la
croissance économique, il est devenu le concours de plusieurs
facteurs.
En RDC, pays aux diverses ressources nécessaires
pouvant développer l'ensemble du pays, le secteur forestier n'est pas
épargné de la liste de potentialités que compte cette
puissance écologique. Bien que les forêts de la R.D.C soient
très riches en biodiversité, beaucoup de leurs ressources ne sont
pas complètement exploitées notamment les produits forestiers non
ligneux « fruit, écorce, viande de brousse »,
produits pourtant essentiels pour la substance des populations dépendant
de la forêt et ayant en plus de leur attrait économique ou
alimentaire, une importance dans la quête du développement de la
R.D.C.
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