L'Association Fiscale Internationale définit la double
imposition comme »le résultat d'un chevauchement d'impôt
réclamé par deux Etats au moins"70. Selon le
Comité Fiscal de L'OCDE le phénomène de double imposition
est défini de façon générale comme `' le
résultat de perception d'un impôt comparable dans deux ou
plusieurs Etats auprès d'un même contribuable sur une même
matière imposable et pour une même
période"71.
Le phénomène de double imposition survient lors
de la vérification de la comptabilité d'une entreprise.
Dès lors qu'elle procède à la rectification des prix des
transfert qui ont été à la base établis de
manière arbitraire, sans avoir recours à une méthode
définie et appliqué de manière cohérente et qui
puisse être justifié. Cette double imposition entraîne une
surcharge de l'impôt pour le contribuable, ce qui pourrait nettement
affecté la trésorerie de l'entreprise qui a subit une double
imposition. Car la double imposition économique est synonyme de paiement
de l'impôt par l'entreprise redressée pour une même
opération deux fois par des Etats différents ; soit à
l'Etat ou est située l'entreprise mère, soit l'Etat ou est
située l'entreprise qui est sous contrôle.
Ce phénomène de double imposition en plus
d'affecter la trésorerie des entreprises, est également un
véritable inconvénient dans le processus de développement
des pays. Le Cameroun qui est un pays en demande de capitaux pour son
développement, qui est un Etat à la recherche des investisseurs
étrangers notamment des entreprises ayant un secteur d'activité
international, la double imposition contribuerait à pénaliser et
décourager les investisseurs étrangers ou les opérateurs
économiques qui exercent des activités dans divers pays.
Le Cameroun et son administration fiscale en voie de
développement, dans le but d'éliminer cette double imposition
économique, a signé des conventions72 fiscales avec
des pays développés pour l'élimination de la double
imposition. Notamment avec la France73 signé le 21 octobre
1976, entré en vigueur le 19 juillet 1978 et modifiée par les
avenants du 31 mars
70 Association Fiscale Internationale (AFI) est
une organisation non gouvernementale fondée en 1938, et situé au
Pays-Bas, dont l'objectif poursuivi est la promotion et l'étude du droit
international et du droit comparé en rapport avec les finances publiques
et plus spécifiquement le droit fiscal international et le droit
comparé.
https://fr.m.wikipedia.org
71 Comité des Affaires Fiscales de L'OCDE,
www.ocde.org
72Ministère des finances, Direction
générale des impôts, conventions
www.impots.cm 73 Art.3 de
la convention fiscale France-Cameroun du 21 octobre 1976
1994 et du 28 octobre 1999, le dernier entrer en vigueur le
1er janvier 2003 ; avec la Tunisie74 signé le 26
mars 1999 et entré en vigueur le 1er janvier 2008 ; avec
l'Allemagne signé le 24 août 2017 ; avec le Canada75
signé le 26 mai 1982 et entré en vigueur le 1er
janvier 1988 ; mais également avec d'autre Etats comme le Maroc, la
Suisse et les Emirates Arabes Unis.
55
74 Art.5 de la convention fiscale Tunisie-Cameroun du
26 mars 1999 entrée en vigueur le 1er janvier 2008
75 Art.5 de la convention fiscale Canada-Cameroun du
26 mai 1982 entrée en vigueur le 1er janvier 1988
CONCLUSION DU CHAPITRE
56
La mise en pratique des règles modernes applicables en
matière de prix de transfert par la législation fiscale
camerounaise se basant sur les normes internationales OCDE. Lors du
contrôle de l'anormalité desdits prix de transfert par les agents
de l'administration fiscale camerounaise, ces agents sont confrontés
à des difficultés, résultants non seulement de leur propre
administration fiscale qui ne dispose d'assez d'informations devant servir
à comparer les données des entreprises par rapport au principe de
pleine concurrence, mais également des entreprises pratiquant les prix
de transfert qui se servent illégalement de ces failles ou lacunes de
l'administration fiscale camerounaise pour faire des montages illicites.
Rendant quelque fois complexe le contrôle de leur anormalité, et
entraînant également des conséquences tant sur les recettes
fiscales de l'administration que sur les résultats des entreprises une
fois redressés par l'administration fiscale qui engendre une double
imposition.
De ce constat, il paraît nécessaire pour une
meilleure maitrise et un bon encadrement des prix de transfert de proposer des
perspectives pour une fiscalisation efficiente et pratique
régulière des prix de transfert non seulement à
l'administration fiscale camerounaise, mais aussi aux entreprises pratiquant
ces prix de transfert.