Lors des opérations des prix de transfert, qui sont
des opérations susceptibles de donner lieu au paiement d'un prix, les
entreprises multinationales qui fixent les prix des opérations en
fonction de l'environnement, sont soupçonnées de fixer des prix
devant fausser le montant d'imposition des sociétés
camerounaises, dans le but de transférer indirectement le surplus de
bénéfices généré vers d'autres pays
où de minorer le prix des marchandises lors de leur vente aux
entreprises du même groupe situées dans d'autres Etats, affectant
directement les recettes fiscales. L'administration fiscale camerounaise dans
le but accroître ses recettes, de renforcer sa fiscalité, a
adhérée à la convention ONU-OCDE. Cette convention
prône le principe de pleine
49 Article 8 ter - 1 du Code Général
des Impôts camerounais édition 2020
37
concurrence comme règle devant être
appliquée pour contrôler le prix des transactions
opérés par les entreprises multinationales. Cette convention
invite les Etats membres à se baser sur cette règle pour encadrer
le prix des transactions fixé par les entreprises multinationales. Et
pour y arriver, l'OCDE propose des méthodes de détermination du
prix des opérations qui s'assureront si le prix pratiqué sur le
marché par les entreprises multinationales est conforme à
celui de pleine concurrence. Ces méthodes sont celles
traditionnelles fondées sur les
transactions qui consiste à
comparer si les conditions commerciales et financières des entreprises
multinationales sont des conditions de pleine concurrence, ces méthodes
ont pour objet de mesurer soit un prix en partant des transactions sur le
marché libre, soit un coût soit une marge brute. Et comme
différentes méthodes traditionnelles fondées sur
transactions on en distingue trois (03), la méthode comparable sur le
marché libre, la méthode du prix de revente, la méthode du
prix de revient majoré. Et aussi les méthodes transactionnelles
de bénéfice qui consistent à prendre en compte les
bénéfices réalisés par les entreprises
associées lors de leurs transactions ; et comme méthodes
transactionnelles fondées sur les bénéfices on en
distingue deux (02) à savoir la méthode de partage de
bénéfices et la méthode de la marge nette.
Il revient donc aux Etats membres de choisir des
méthodes en fonction de leur environnement devant leur servir pour
déterminer le prix de pleine concurrence. Ce choix de méthodes
est fait en fonction des résultats de `'analyse
fonctionnelle`'50 qui consiste pour une entreprise de
s'interroger sur sa place et rôle au sein du groupe, de déterminer
ses fonctions exercées, les risques encourus et les actifs corporels et
incorporels utilisés ; mais aussi ceux de `'l'analyse de
comparabilité`'51
L'administration fiscale camerounaise ayant
adhérée à l'OCDE, privilégie des méthodes
sur lesquelles se baseront les filiales camerounaises et ladite administration,
pour déterminer le prix de pleine concurrence. Compte tenu de
l'environnement des affaires dans son pays, la loi de finances 2007
privilégie les méthodes traditionnelles fondées sur les
transactions, sur lesquelles l'administration fiscale camerounaise se basera
pour déterminer le prix de pleine concurrence lors des opérations
des entreprises intra-groupes. Ces méthodes pourraient être
adaptées à l'environnement camerounais parce que les transactions
sont plus fiables et plus faciles à appréhender, et vue qu'elles
portent directement sur un prix.
50 Convention OCDE sur les principes
applicables en matière de prix de transfert à l'intention des
entreprises multinationales et des administrations fiscales,
édition OCDE Paris 2017 Glossaire, p.27
51 GUIDE OCDE 2017,
p.26
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Ces méthodes traditionnelles fondées sur les
transactions consistent à comparer si le prix des transactions
pratiqué sur le marché par les entreprises intragroupes est le
même que celui pratiqué pour les mêmes transactions sur le
marché par les entreprises indépendantes. On en distingue trois
:
· La méthode du prix comparable sur le marché
libre
· La méthode traditionnelle du prix de revente
· La méthode traditionnelle du prix de revient
majoré
Ces méthodes visent à sécuriser les
recettes fiscales du Cameroun en évitant le transfert illicite de
bénéfices des entreprises associées, et le
législateur fiscal camerounais dans la loi de finances 2007,
renchérit en ces termes `' Je vous invite par conséquent à
vous approprier ce nouveau dispositif et a vous assurer le cas
échéant que les transactions intragroupes ne pèsent pas
nos recettes fiscales par une minoration frauduleuse du bénéfice
imposable `'52.