PARAGRAPHE 2 : LE DECLIN DE L'IDEE DE DROIT EN
MATIERE FINANCIERE PUBLIQUE
Ce déclin s'illustre au premier plan pour ces Etats, au
lieu de lutter contre l'opacité financière, ils pratiquent
plutôt la transparence qui est un précepte du budget programme. Au
second plan, il nous convient de se poser avec Docteur NNANGA sylvestre
Honoré la question : existe-t-il une science des finances publiques
?84 La réponse est forcément nuancée. Car
l'opacité vécue toujours de manière endémique dans
les activités financières. Le budget programme peut-il
l'éradiquer ?
Toutefois, les finances publiques n'ont pas bonne
publicité. Elles ploient sous le joug des préjugés. Ces
blocages s'identifient par des préjudices défavorables à
la finance publique, de même que par des obstacles historiques et
factuels.
Pour le premier, l'imagerie populaire fait que les finances
publiques soient une discipline aride. Elles s'appliquent sur les disciplines
compliquées souvent archaïque. De même que, les personnels
des administrations des finances publiques de l'Etat ressemblent souvent
à de véritable épouvantail. De plus en plus, l'approche
globale est mise en exergue. Elle permet de saisir le phénomène
financier public dans son environnement et le traiter dans sa
globalité.
En ce qui concerne les obstacles historiques et factuels,
Docteur NNANGA pense qu'ils tournent autour de trois éléments :
d'abord, la consécration et l'acceptation difficultueuse de
l'enseignement des finances publiques dans les facultés de droit.
Ensuite, au sujet des blocages techniques, il faut souligner
qu'il est difficile de lever les facilités dans les dossiers de finances
publiques.
Enfin, on dénombre une absence
d'homogénéité des finances publiques, c'est-à-dire
ces dernières sont particulièrement le produit d'interaction de
tous ordres faisant intervenir une variété des structures et
d'acteurs, ce qui les rendent très sensibles aux transformations qui
s'opèrent au sein des sociétés.
84 Nnanga (S.H), cours de finances publiques,
université de Ngaoundéré.
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LE BUDGET PROGRAMME ET ETAT DE DROIT AU CAMEROUN
CONCLUSION DU CHAPITRE
La République du Cameroun s'est engagée depuis
plusieurs années dans un vaste processus de réforme de la Gestion
des Finances Publiques couronné par l'adoption de la loi n°
2007/006 du 26 Décembre 2007 portant régime financier de l'Etat
(LRFE) qui est entré en vigueur dans la totalité de ses
dispositions le 1er janvier 2013. L'ambition de la LRFE est de procéder
à une modernisation du processus de préparation,
d'exécution et du suivi du budget, et à l'intégration de
la gestion axée sur la performance dans l'administration à
travers la budgétisation. Mais, cette budgétisation par programme
présente néanmoins quelques limites à l'instar de celle
relative à son organisation, du fait de sa complexité et une
« culture managériale » peu adaptée. De même que
celle relative à la faiblesse juridique et au déclin de
l'idée de droit en matière financière publique.
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