B-LA COMPLEXITE DU BUDGET PROGRAMME RELATIVE A LA
GESTION
PREVISIONNELLE
La gestion prévisionnelle apparait comme la projection
dans le futur, est un exercice très difficile dans le cadre du budget
programme surtout pour des personnes qui n'y sont pas préparées.
Au point où cela devient une affaire des spécialistes.
Ainsi au Cameroun, à la suite du constat relevant la
nécessité de reformer la gestion des finances publiques,
plusieurs responsables du ministère des finances (MINFI), ont
été envoyés en formation et en mission en France pendant
près de 5 ans pour s'approprier les fondements et le mécanisme de
fonctionnement de la loi organique en France (la LOLF) afin adapter ce
modèle au contexte camerounais. Les seuls à avoir suivi une
véritables formation à ce sujet, à mieux comprendre le
langage utilisé et à pouvoir transmettre les connaissances
adéquates. Les autres sont simplement jugés d'imposteurs dans ce
« territoire privé ». De ce fait, la maîtrise du budget
programme relève encore d'une certaine élite administrative.
La complexité du budget programme relative à la
gestion prévisionnelle, vient de ce que cette budgétisation par
programme impose au moins deux exercices de prévision : la
prévision des programmes et la prévision des
budgets80. Dans le cadre du Cameroun, les deux prévisions
ci-dessus sont doublées d'une prévision en matière de
passation de marchés.
En effet, il existe un ministère des marchés
publics spécialisé dans la passation des marchés de toutes
les administrations dont la commande est supérieure à un milliard
de francs
78 Folsher A. (2012), « Expérience des
pays en matière de réformes relatives aux budgets- programmes et
aux budgets axés sur la performance : 6 mini-études de cas,
Elaborer un budget basé sur les résultats ; vers une
budgétisation axée sur les performances », 8ème
Séminaire du CABRI.
79 Vivianne (O. B), op.cit., p. 151.
80 Idem.
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LE BUDGET PROGRAMME ET ETAT DE DROIT AU CAMEROUN
CFA. Cette programmation est adossée non pas sur des
fonds disponibles, mais sur des prévisions budgétaires qui
peuvent s'avérer incertaines81.
Ainsi, l'harmonisation du travail entre toutes les parties n'est
pas évidente.
En somme, les Etats africains en général ont
initié l'adoption des budgets programmes, tantôt en vue de mettre
sur pied des stratégies de croissance économique, tantôt
pour s'arrimer à la déclaration de Paris et davantage aux
directives sous-régionales. De ce fait, le budget programme
apparaît complexe au vue de sa nomenclature et de la gestion
prévisionnelle. Toute foi, il convient de questionner les
difficultés relatives à la gestion administrative des budgets
programmes.
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