III. Intérêt et choix du sujet
L'épineuse question de la succession ou encore de la
protection du conjoint survivant est une affaire de tous d'autant plus que tous
à un certain moment de la vie nous sommes confrontés directement
ou indirectement au problème de l'héritage, car personne n'ira
toujours à l'enterrement des autres.
Le choix de ce sujet nous est venu du constant macabre de la
réalité sociale qui ronge notre pays en matière
successorale. Nous assistons à des scènes pitoyables après
la mort de l'un des conjoints. Une famille équilibrée qui sombre
suite au non-respect des règles successorales, un conjoint survivant qui
se retrouve cabossé, traumatisé, triste parce qu'il n'a plus
rien, sa belle-famille a tout pris par égoïsme ou encore par
mauvaise foi.
La présente étude présente un
intérêt à la fois d'ordre théorique que pratique.
Sur le plan théorique, ce travail nous permet de
ressortir avec beaucoup d'acuité l'ensemble des droits que le
législateur du code de la famille met à la disposition du
conjoint survivant en vue de le protéger contre tout le danger des
autres héritiers.
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Sur le plan pratique, la présente étude
constitue une véritable idoine réponse aux multiples
difficultés que le conjoint survivant rencontre dans la pratique
congolaise.
IV. Méthodes et techniques de recherche
La méthode peut être définie comme un
ensemble de principes qui guide les scientifiques pour élaborer de
nouvelles théories et pour procéder à l'analyse critique
des théories existantes8. La doctrine juridique quant-elle
appréhende la méthode comme la manière dont les juristes
organisent leur raisonnement pour parvenir à une solution
juridique9. Pour Marie-Anne COHENDET, la méthode constitue un
instrument juridique ou un moyen et pas une fin en soi. Elle est
l'équipement élémentaire nécessaire aux diverses
modalités du travail juridique10.
En outre de la méthode, il sera fait mention de
l'approche dans cette étude. Elle est élucidée comme une
démarche intellectuelle, surtout une attitude comportant souplesse,
prudence, et caractérisée par un état à la fois de
grande vigilance et de grand respect pour l'objet étudié selon le
professeur Jean-Marie MBOKO DJ'ANDIMA11. GRAWITZ ajoute que
l'approche n'est que la méthode et la technique en
pointillé12. Enfin, l'approche juridique est essentiellement
exégétique et contentieuse13.
Dans ce travail, nous allons recourir à la
méthode juridique ou exégétique, qui consistera en une
analyse des dispositions légales sur les dispositions protectrices du
conjoint survivant en République Démocratique du Congo. La
méthode historique aussi aura une part belle dans cette étude.
Ne
8 R. BOURDON et R. FILLIEUR, Méthodes en
sociologie, Paris, 2e éd, PUF, 2002, p. 68.
9J-M, MBOKO Dj'ANDIMA, Droit congolais des
services publics, Louvain-la-Neuve, Academia-L'Harmattan, 2015, p. 21.
10 M-A. COHENDET, « Les épreuves en
Droit public », Paris, 4e éd, LGDJ-Lextenso
éditions, coll, in Les méthodes du droit, 2009, pp.
12.
11 J-M. MBOKO DJ'ANDIMA, op.cit, p. 21.
12 M. GRAWITZ, Méthodes des sciences
sociales, Paris, Dalloz, 10e éd, 1996, n°227, p.
319.
13 J-M. MBOKO DJ'ANDIMA, Principes et usages en
matière de rédaction d'un travail universitaire, Kinshasa,
CADICEC, 2004, p.22.
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dit-on pas que l'histoire est un point de passage
obligé de tout effort de théorisation des questions
juridiques14. La méthode sociologique sera aussi
utilisée dans ce travail pour confronter la théorie et la
pratique telle que vécue au pays.
En vue d'améliorer l'originalité du droit
national et de mettre en lumière les points faibles de celui-ci, la
méthode comparative fera partie intégrante des outils
méthodologies de la présente recherche.
Enfin, nous allons recourir à la technique
documentaire, qui nous permettra de consulter les ouvrages, documents,
arrêts, jugements, notes de cours, ayant trait à l'objet de la
présente étude.
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