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Accompagnement et formation à  la transformation digitale.


par Melek BAHAR
INSPE Strasbourg - Master Ingénierie de Formation et des Compétences 2020
  

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PREMIÈRE PARTIE : LA PROBLÉMATIQUE

1. LE CONTEXTE

Selon J-M Devaud (2001), la formation professionnelle se définit comme étant « un moyen à double objectif qui sont interdépendants : d'une part elle participe à l'amélioration de la performance de l'entreprise et de l'autre elle permet l'évolution professionnelle des individus ».

Nous allons dans cette partie, nous intéresser aux contextes historiques, politiques, économiques et sociales que recouvre ce domaine tant convoité.

1.1. Le contexte historique et politique du marché de la formation

La formation est un domaine qui, au fur et à mesure des changements qu'apporte l'histoire, évolue. Bien que son année marquante ait été en 1971 avec la loi Delors1, l'existence de la formation remonte déjà à l'époque révolutionnaire du dix-huitième siècle à travers l'apprentissage corporatif2.

1.1.1. Du XXème siècle ...

Nous allons évoquer l'histoire de la formation professionnelle par les débuts du XXème siècle. A la suite de la première guerre mondiale. En rentrant chez eux, les acteurs de l'armée (les soldats, les officiers, les sous-officiers) se sont trouvés en grande difficulté pour trouver du travail. En outre, sur le marché était constaté un réel besoin de main d'oeuvre

1 Tanguy, L. (2001). Les promoteurs de la formation en entreprise (1945-1971). Travail et emploi, 86.

2 Troger, V. (2011). Une histoire de l'éducation et de la formation. Sciences Humaines.

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dans certains secteurs d'activité notamment ceux touché par les mutations techniques et commerciales (métallurgie, chimie, assurance...). La diversité des intérêts des entreprises a conduit à adopter la formation comme facteur de régulation des problématiques d'emploi et d'apprentissage. Pour palier à ces manques, l'État a mis en place le certificat de capacité professionnel en 1911, qui devient le certificat d'aptitude professionnelle (CAP) à travers la loi Astier votée en 1919. Les CAP correspondaient à des cours professionnels et obligatoires qui permettaient de valider des qualifications liées aux métiers. Ainsi, nous constations le début des formations « en alternance » hors de l'entreprise par des contenus plus théoriques, et en entreprise par des contenus techniques. En s'appuyant sur ce dispositif, certaines entreprises ont commencé à ouvrir leurs propres écoles d'entreprises. Néanmoins, ces dispositifs conduisant à des différences marquantes entre les besoins de l'entreprise et du salarié. La volonté d'uniformiser les contenus des examens pour certains CAP a abouti aux circulaires du 3 juin 1926 et du 8 avril 1927 qui ont permis le « regroupement de 112 métiers industriel en huit familles imposant un règlement général d'examen » et distinguant les métiers à caractère général de ceux à caractère local et régional3. Pendant cette période, l'État luttait pour garder le monopole de la formation, tandis que les entreprises occupaient de plus en plus de place.

Durant la Seconde Guerre Mondiale, entre 1941 et 1943, les centres de formation professionnels sont apparus à la demande de la direction de l'enseignement technique, pour lutter contre le chômage des jeunes. En ce qui concerne le contexte-post de la Seconde Guerre Mondiale, la situation de la France est urgente, un plan de reconstruction de la France est mis en oeuvre avec la création de la FPA (Formation Professionnelle des Adultes). Des formations voient alors le jour pour répondre aux besoins de main-d'oeuvre et de qualification. Le principe était d'apporter des nouvelles qualifications aux personnes sans emploi ou déjàÌ en emploi mais qui souhaitent se former. Cependant, les tâches qu'effectuent les ouvriers ne nécessitent pas un savoir-faire important. De ce fait, l'État va mettre en place une loi-cadre qui permettra aux travailleurs d'évoluer dans le cadre d'une formation et de favoriser la promotion sociale. Ainsi, en 1959, la loi Debré est adoptée et repose sur le conventionnement et la promotion sociale4.

3 Brucy, G. (2012). La légitimité du CAP : une conquête de haute lutte. Revue française de pédagogie. Recherches en éducation, (180), 9-18

4 Benoist, P. (2004). Michel Debré et la formation professionnelle 1959-1971. Histoire de l'éducation, (101), 35-66.

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Le constat est qu'à la fin des années 50, le métier de formateur n'est pas encore reconnu mais le besoin y est éprouvé5.

Au cours de la période des Trente-Glorieuses (1945-1973), nous sommes dans un contexte socio-économique assez critique avec une multiplication des chômeurs et de population vivant avec le SMIG (salaire minimum interprofessionnel garanti)6 qui accompagne le plan de reconstruction de la France. En 1966, pour sortir de cette crise, on assiste à un accord signé entre le patronat et le syndicat qui aboutit aux congés de formation. En 1970, il serait désormais possible de se former sur son temps de travail grâce à l'accord ANI7 (accord national interprofessionnel) qui permet aussi d'instaurer le congé individuel de formation (CIF) : les salariés pourront se former sur leurs périodes de travail mais sans rémunération en contrepartie, et la formation devra se dérouler post-travail.

Désormais, avec la montée des organismes, la loi Delors du 16 juillet 1971 introduit la notion de formation professionnelle continue qui devient une obligation nationale (loi Jules Ferry8). Il serait alors à la charge des entreprises de plus de 10 salariés, une obligation de dépense de formation à un taux de 0,80% de la masse salariale brute. Cela aboutit à un marché de la formation de plus en plus privé reposant sur les modalités d'offre et de demande.

Avec l'amplification des textes sur la formation, le métier de formateur commence à se consolider9.

À la fin du XXème siècle, le contexte économique fait paraître qu'il est nécessaire d'élargir l'accès à la formation pour un plus grand nombre d'employés. En effet, face à l'amplification des organismes de formation, la loi met en place « un droit de consommateur et également un droit à la qualification » (OPQFC10) pour les organismes de formation.

5 Laot, F. F., & de Lescure, E. (2006). Formateur d'adultes. Entre fonction et métier. Recherche et formation, (53), 79-93.

6 Paugam, S. (2002). Chapitre premier. Les «trentes-glorieuses» et la pauvreté. Quadrige, 27-50.

7 Luttringer, J. M., & Seiler, C. (2005, août). Les négociations sur la formation: la branche devient le cadre privilégié de définition des politiques de formation (publication n°31.1). Dares.

8 Benoist, P. (2004). Michel Debré et la formation professionnelle 1959-1971. Histoire de l'éducation, (101), 35-66.

9 Laot, F. F., & de Lescure, E. (2006). Formateur d'adultes. Entre fonction et métier. Recherche et formation, (53), 79-93.

10 L'Office professionnel des qualifications des organismes de formation et des conseils qui devient l'ISQ (Qualification des Services Intellectuels)

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En 1991, toute entreprise a pour obligation de financer la formation. En 1993, la formation est réorganisée et les OPCA (organismes partiaires collecteurs agrées)11 sont créés. Cette réorganisation permet aux salariés de pouvoir se former durant leur temps de travail compris dans le plan de formation de l'entreprise.

Selon M.Monville et D.Léonard (2008), « l'intérêt de la formation s'est accentué dans les années 1990 » par l'importance accordé à l'innovation et au renouvellement des connaissances permanentes.

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