WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Accompagnement et formation à  la transformation digitale.


par Melek BAHAR
INSPE Strasbourg - Master Ingénierie de Formation et des Compétences 2020
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

Conclusion de la thématique 3

Pour conclure sur cette thématique, nous avons pu confirmer nos hypothèses et rajouter des éléments supplémentaires dont auraient besoin les formateurs.

En ce qui concerne l'acculturation, cela commence par susciter l'intérêt de nos collaborateurs. Il faut qu'ils puissent comprendre la plus-value de ces outils digitaux dans les pratiques pédagogiques et dans leur posture de formateur.

Par la suite, la formation est évoquée par nos interlocuteurs, cette fois, ils mettent l'accent sur l'après-formation. En effet, dans la majorité des cas, les formateurs s'arrêtent à la formation de quatorze heures sur le SPOC et ne vont pas jusqu'à la journée en présentiel qui se fait hors de notre région par les administrateurs nationaux, faute de temps et de proximité. Ici, le rôle des ingénieurs de formation, est primordial. Mais faut-il déjà pas qu'ils

87

puissent être identifiés ? C'est ce qui nous a semblé difficile cette année lors de notre prise de poste.

En outre, il faut avoir conscience que la disponibilité des ingénieurs de formation, quant à elle, est tout autant nécessaire. Cela permet aux formateurs de se sentir rassuré et soutenu lors des difficultés rencontrées.

En ce qui concerne l'expérience, l'environnement numérique est aussi pointé du doigt. En effet, comme nous l'avions évoqué précédemment (hypothèse 1 - thème 1), il faut un équipement fonctionnel pour éviter une mauvaise réalité des outils. Nous savons que dans la plupart des cas, dès qu'un outil ne fonctionne pas et que nous ne savons pas où chercher la solution, nous l'abandonnons. Sur ce point, le problème est que les ingénieurs de formation ne peuvent que remonter l'information auprès de la direction des systèmes d'information, et cela nécessite aussi des contraintes en termes de budget.

3.1.4. Tableau de croissement des données sur l'hypothèse 3

Pour éclairer notre hypothèse trois, nous avons réalisé un tableau récapitulatif des réponses les plus intéressantes aux questions posées. Ce tableau va nous servir de support pour notre projet d'action.

Tableau n°7

Tableau des réponses obtenues pour l'hypothèse 3

H 3

Thématique 1

Que penses-tu de l'idée d'effectuer des ateliers de formation par niveau de maitrise et de connaissance de l'outil ?

Thématique 2

Quel intérêt pour la digitalisation de la formation de nos jours ? Pour l'évolution du formateur dans les prochaines années ?

Thématique 3

Selon toi qu'est-ce qui semble important pour avoir une bonne acculturation et une bonne expérience du numérique ?

E1

- Pour les actions de formation, avec des réunions un jour tous les mois ou tous les deux mois pour rappeler des changements.

- Suivre plusieurs groupes en même temps, diminuer les coûts de production et de formation, mettre à disposition son réseau, ses richesses et ses connaissances en ligne.

Les habitudes seront différentes, le digital sera inclue dans les formations de formateur.

- Ateliers de formation.

- Bible Mètis.

- Il faut que les gens soient formés.

 

88

E2

- Il faut les mettre par niveau (découvert, avancé ...).

- Il faut savoir de quoi on parle, on peut apprendre en même temps que ses apprenants.

- Il faut se former au numérique, faut se perfectionner.

- Maitriser les outils. - Mettre des moyens.

E3

- Intéressant, avec des réunions où on peut venir avec sa problématique individuelle.

- Appréhension d'une charge de travail supplémentaire, de polyvalence.

- Des classes virtuelles vont se développer.

- Des centres de formation où on aurait plus de stagiaires en présentiel.

- La pratique avec un soutien des ingénieurs de formation.

E4

- Oui, c'est super.

- Renouveler et avoir un suivi.

- Je pense qu'on est en plein dedans parce qu'on travaille déjà sur le numérique.

- Il faut évoluer avec son temps je veux dire, sinon on disparaitra comme le reste quoi.

- il faut déjà que ça t'intéresse.

- il faut avoir un moment d'échange, une réunion tous les deux trois mois.

E5

- Pourquoi pas.

- Pas d'intérêt.

- J'ai peur, je vois bien que c'est la distance qui va prendre le dessus, je le vois bien mais après voilà.

E6

- Je trouve ça très intéressant, j'aurais besoin de venir avec ma problématique pour qu'on puisse y répondre.

- Incontournable et du fait du métier de la culture du métier.

- On parle depuis des années de multimodalité pédagogique, donc il faut aussi qu'on soit dans des pratiques un peu plus actualisées.

- La pratique avec un soutien.

E7

- Oui oui bien sûr, ça c'est c'est toujours dans l'évolution et dans la marche du temps.

- Se mettre à page, parce que c'est quelque chose qui est rapidement utilisé un peu partout, c'est important. - J'espère qu'il y aura toujours un formateur, c'est-à-dire un être humain qui est capable de former.

- La formation, la sensibilisation et puis certainement le fait que les gens pensent que ça apporte quelque chose d'un côté, de l'autre côté que les personnes aient les prérequis.

 

3.1.5. Crise sanitaire : Évolution rapide de la digitalisation

Il est annoté que les entretiens ont été fait avant la crise sanitaire débutant le seize mars deux mille vingt. Cette situation épidémiologique a entrainé de nombreux bouleversements au niveau économique, impactant le quotidien des organismes.

En ce qui concerne l'AFPA, leur plateforme de formation Mètis a été d'un grand secours. Des formations rapides digitales ont alors été activement planifiées pour former les

89

formateurs n'ayant pas été formés à la plateforme. Les ingénieurs de formation de toute la France se sont alors mobilisés pour la préparation, l'organisation et l'animation de ces formations. L'idée était d'organiser des ateliers de formation à travers des formats d'une demi-journée.

Si nous nous basons sur les chiffres du Grand-Est, nous avions auparavant, moins de cent collaborateurs formés sur la plateforme. À travers les formations rapides, une centaine de collaborateurs ont été formés par ces ateliers de formation rapides, ce qui double le nombre de formateurs formés en peu de temps.

Cette situation a intensifié l'utilisation des outils digitaux et a fait évoluer les modes de pensée des plus réfractaires. De plus, le marché de la formation s'est développé par des demandes de formation partiellement ou totalement à distance auprès des organismes de formation.

Ce que nous pouvons souligner est que l'AFPA a fortement devancé ses concurrents et sa plateforme numérique a représenté, jusqu'à ce jour, un incontournable atout.

4. DISCUSSION

Sur le marché de la formation, de nouveaux acteurs entrent en jeu, présentent des coûts de structure moins élevée et se modernisent par la digitalisation. Les organismes de formation déjà présents n'ont plus d'autre choix que d'opter pour cette nouvelle tendance du digital pour pallier la concurrence.

En ce qui concerne l'AFPA, à l'interne elle a mis en oeuvre des projets de changement de pratiques de ses formateurs, notamment dans le remplacement de leurs pratiques traditionnelles au profit de la nouvelle plateforme de formation, Mètis. Le but était de proposer un produit, l'enrichir de ressource et le servir de support pour des actions de formation à différentes modalités

Aujourd'hui, la digitalisation est considérée comme une évidence pour l'avenir de la formation. Certes, ces dispositifs ont été assez convaincants, à l'image d'un avenir prometteur et indiscutable qui profitera au plus grand nombre. Néanmoins, pour qu'un projet soit efficace il faut que toutes les « parties prenantes » soient de la « partie ».

90

Rappelons que lors de notre enquête et de notre analyse des données, nous avons interrogé les formateurs de l'AFPA sur la mise en place de la plateforme numérique Mètis. Tous les formateurs n'ont pas changé leurs pratiques pédagogiques, non pas parce qu'ils n'en avaient pas les capacités car le métier de formateur demande de s'adapter continuellement, mais d'autres causes entraient en jeu et orientaient les prises de position. Notre enquête, nous a permis d'en élucider quelques-unes...

Cause 1 : environnement de travail

En premier lieu, toute conduite de projet doit passer par un changement de l'environnement de travail. L'environnement est lui-même un facteur essentiel à réorganiser. Cette réorganisation doit être en lien avec le bien-être des salariés et les contenus de leurs missions. De ce fait, l'environnement de travail doit être propice pour accueillir de nouveaux produits.

Cependant à l'unanimité, les formateurs interrogés nous ont fait part des contraintes et des freins qu'ils rencontraient dues aux postes informatiques d'anciennes générations, au réseau de mauvaise qualité et aux matériels inadaptés à leurs actions. Il est à savoir que l'organisme de formation, l'AFPA, est en pleine crise financière pendant la durée du projet. La réalité de l'environnement est que l'achat de nouveaux matériels et d'équipements a pu être non envisageable pour cette dernière.

Cause 2 : La méthode de départ du projet de changement

Hormis la problématique de la réorganisation de l'environnement de travail des formateurs, la méthode de départ adopté par l'organisme pour promouvoir sa plateforme de formation Mètis n'a pas semblé être un grand succès. Tous les formateurs n'ont pas été convaincu de cette plateforme tant révolutionnaire sur le marché de la formation, permettant la mise en place de la multimodalité au grand besoin des entreprises et d'un public demandeur. Certes, la plateforme représentait de nombreux atouts, mais en notre sens, l'approche de l'organisme auprès des formateurs n'a pas été persuasif.

91

La mise en place de la plateforme d'e-learning dépassait les paradigmes traditionnels de l'acte formatif. Les formateurs interrogés étaient tous conscients des enjeux des nouvelles technologies pour l'organisme de formation et pour leur posture. Néanmoins, ils avaient déjà leurs habitudes, ils n'y voyaient pas l'intérêt, ça leur faisait peur ... et encore d'autres raisons qui peuvent être compliquées à gérer. Pour l'une de nos personnes interrogées, la transformation digitale signifiait la distance qui signifiait l'oubli de l'humain, et ça faisait perdre le sens de son activité.

Nous partons du constat que l'organisme doit repérer en amont les attentes de ses collaborateurs et ne pas les laisser dans un contexte d'incertitude forte. Dès le départ, les décisionnaires devaient aller à la rencontre des formateurs pour leur proposer ce nouveau produit et les différentes fonctionnalités qu'elle permet, en appuyant sur l'intérêt qu'ils pouvaient y tirer dans le cadre de leur activité.

Cause 3 : Le défaut de formation

Un autre besoin évoqué plusieurs fois par les formateurs a été le manque de formation. Nous rappelons l'existant des modalités de formation à la plateforme numérique Mètis, se fait en deux temps. Un premier temps par un SPOC de quatorze heures à distance, et un deuxième temps en présentiel de sept heures, par l'ingénieur de formation.

Nous sommes convaincus que la formation représente un intérêt majeur pour les formateurs, et nous comprenons les frustrations de se sentir seul « face à l'inconnu » durant quatorze heures de formation derrière son poste informatique. Cette modalité nous semble possible pour les formateurs ayant une aisance informatique, mais pour d'autres c'est une série de contraintes, de frustrations et de freins.

Nous partons du constat que ces modalités de formation ne sont pas la meilleure solution. D'après nous, elle devra différer selon les besoins, les attentes et les spécificités individuelles de chacun. Pour cela, nous avons proposé des ateliers de formation par niveau.

Le rôle de l'ingénieur de formation sera d'écouter, d'expliquer les différentes fonctionnalités de l'outil, et de former les formateurs pour les rapprocher des intérêts qu'ils peuvent en tirer. Cette proposition a réjoui les formateurs car avant de mettre en oeuvre l'utilisation de la plateforme de formation, il était primordial pour eux de passer par une formation qui répond à leurs besoins.

92

Cause 4 : Le manque d'accompagnement

Les formateurs ont exprimé le souhait d'avoir un suivi régulier de la part des ingénieurs de formation.

L'accompagnement semble être nécessaire pour gérer au mieux les mutations induites dans les pratiques des formateurs. Nous sommes conscients qu'il doit être quasi personnel, en individuel ou en petit groupe, dispensé par les ingénieurs de formation sur le terrain.

Nous demanderons comme qualité aux ingénieurs de formation, de la bienveillance, de la patience et de la réactivité pour répondre au mieux aux attentes des formateurs.

En parallèle, ils doivent aller à la rencontre des formateurs pour les informer, les guider et les former en appuyant sur ce qui peut « donner du sens » à leur activité. Ces occasions d'échanges peuvent, en notre sens, convaincre les formateurs d'intégrer la plateforme dans leur pratique. En outre, ces derniers se sentiront moins seuls mais plus motivés, impliqués et engagés.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Des chercheurs qui cherchent on en trouve, des chercheurs qui trouvent, on en cherche !"   Charles de Gaulle