Dans tous les cas de figure, le formateur doit contribuer
à l'enrichissement de son parcours de formation sur sa plateforme de
formation pour dynamiser l'apprentissage de ses stagiaires. En
parallèle, ces nouvelles missions de conseil, d'accompagnement et de
support impliquent une meilleure adaptation et appropriation de l'outil.
D'après I. Ben Zammel, F.
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Chichti et J.E. Gharbi, l'objectif est de « garantir un
usage efficace de la plateforme » pour qu'elle garantisse une «
flexibilité et des contenus pertinents pour expliquer les cours ».
Les TIC sont désormais des incontournables de nos jours, les formateurs
doivent pouvoir se renouveler, revoir leur enseignement, et expérimenter
de nouvelles pratiques.
Néanmoins, tous ces enjeux ne peuvent être mis
en pratique seulement si nous donnons assez de temps aux formateurs pour qu'ils
puissent se former, s'approprier et se renouveler aux fonctionnalités
des outils digitaux.
Thématique 3 :
L'année 2017 a été l'année du
commencement du projet de transformation de l'organisme de formation vers le
digital. Des diffusions d'informations se sont envolés dans les
boîtes mails des formateurs pour les tenir informés de la toute
nouvelle plateforme de formation propre de l'AFPA, Mètis. Beaucoup
d'atouts ont été attribué à cette plateforme, si
des formateurs ont été curieux de la découvrir d'autre
n'ont pas forcément prêté attention aux
fonctionnalités qu'elle offrait.
Nous avons interrogé les formateurs sur les
pressentiments concernant la diffusion d'informations et la mise en place des
premières formations à la multimodalité et à
Mètis.
Notre formateur de 32 ans d'ancienneté a
répondu sur sa non-volonté de suivre ces formations, il nous
explique : « parce que tout simplement je ne savais pas et on m'avait
pas convaincu. Pour convaincre quelqu'un, il faut donner tous les arguments, il
faut l'aider, il faut l'écouter, il faut l'accompagner, il faut prendre
en compte son niveau et puis il faut que ça soit quelque chose qu'il est
obligé de faire » (E7, annexes, lignes 2430-2433).
Notre deuxième formatrice avec 16 ans
d'ancienneté avait effectué les premières formations :
elle nous explique les raisons qui ont fait qu'elle n'a pas utilisé la
plateforme de formation jusqu'à l'année dernière :
« Moi j'ai participé à une formation Mètis en
lien avec un SPOC, quand on nous parle de classe virtuelle etc, c'est un autre
pas quoi, on a quand même pas les stagiaires en face c'est vraiment une
autre pratique, c'est une pratique qui n'était pas envisageable pour moi
y'a 35 ans quand je suis rentré à l'AFPA (E3, annexes,
lignes 858-860) [...] on était très mal équipé
avec pas suffisamment de réseau, pas suffisamment de temps pour
s'imprégner, nous en tant que formatrice, du contenu
métis,
80
voilà donc ce qui fait que ça a
été un grand frein pour l'appropriation » (E3, annexes,
lignes 763-765).
En parallèle, les formateurs nous ont à nouveau
évoqué leur besoin de formation à cet outil, nous
ressentons de réelles frustrations de leur part durant leur
auto-formation à la plateforme : « Nous les formateurs, il faut
qu'on soit formé à la plateforme au fonctionnement donc c'est pas
toujours évident parce que quand on arrive enfin moi je connaissais pas
Mètis avant l'été dernier donc je suis passé dessus
et y a rien qui fonctionnait » (E1, annexes, lignes 198-200), mais
aussi « l'AFPA ou ailleurs c'est pareil partout il faut former tes
gens si tu veux qu'ils utilisent les produits que tu mets à leur
disposition quoi » (E4, annexes, lignes 1280-1283).