5.2. Les principaux freins et obstacles de changement
Toutefois, des obstacles sont rencontrés face à
l'avancée de ces changements dans le monde du travail. Si quelques
acteurs parties-prenantes sont désireux d'améliorer leurs
capacités professionnelles, d'autres vont être critiques et
distants face à ces nouvelles utilisations. De l'expérience
professionnelle au sens que donne le formateur à son activité
professionnelle, ces freins cachent de nombreuses raisons.
5.2.1. Environnement numérique
L'environnement de travail de l'apprenant-salarié doit
être propice à l'accueil de ces nouveaux outils digitaux
(plateforme de formation ...) et de ces nouveaux équipements
(smartphone, tablettes...). Dès lors que l'organisme lance un projet de
changement vers le e-learning, il doit mettre en oeuvre les conditions
nécessaires à son déploiement et à son
intégration par l'acquisition d'équipements informatiques plus
performants. En effet, comme le souligne A.B.Youssef (2004), il faut revoir les
services mis à disposition des salariés (qualité du
débit, réseau, poste informatique ...). À savoir que les
premières approches de l'apprenant sont le poste informatique et
Internet. Dès lors, qu'un de ces deux moyens n'est pas en mesure de
prendre efficacement l'e-learning en charge, des bugs et des
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ralentissements surviennent, ce qui peut provoquer une
sous-utilisation et une mauvaise expérience de la part des
salariés, d'après C. Baujard (2005).
5.2.2. Perception du numérique
« La machine remplace l'homme », c'est une utopie
qui est pensée par plus d'un. Cette perception que l'ordinateur va
remplacer le salarié est très courante dans les projets de
changement.
Pour le formateur, il est vrai que les nouvelles
modalités d'apprentissage le retirent, dans certains cas, de sa fonction
en face-à-face pédagogique, et d'après V. Duveau-Patureau
(2004) « c'est en se tenant devant ses stagiaires que le formateur
construit son identité ». Aujourd'hui, le métier de
formateur tend à réinventer les contenus pédagogiques
à travers les mutations sociétales et technologiques dans le but
de répondre au mieux au besoin du marché actuel. Ces nouvelles
méthodes pédagogiques font apparaitre des craintes chez le
formateur, ils perçoivent l'intégration du digital dans leurs
pratiques comme une obligation à mettre en oeuvre des formateurs en
totale distance. En effet, « ils ont beaucoup de mal à distinguer
les moments de formation à laisser en présence ou en alternance
» (V. Duveau-Patureau, 2004). Ces nouvelles modalités se
répandent de plus en plus et conduisent à reconfigurer les
compétences, les ressources internes et le cadre organisationnel dans le
but de développer des dispositifs qui visent l'autonomie.
Néanmoins, dès lors que les formateurs n'ont pas disposé
de suffisamment de préparation et d'information sur ces
nouveautés, ils perçoivent le recours à ces
équipements informatiques comme une perte de liberté : « il
y a cette peur et cette inquiétude de flicage, de perdre son emploi ou
de perdre sa technicité », selon Marie Benedetto-Meyer (2019).
C'est pourquoi, les projets de changement nécessitent d'adopter des
stratégies efficaces en cohérence avec les attentes des
salariés, sachant que les risques d'incompatibilité peuvent
entrainer des comportements imprévisibles.
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