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Accompagnement et formation à  la transformation digitale.


par Melek BAHAR
INSPE Strasbourg - Master Ingénierie de Formation et des Compétences 2020
  

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5. LE CONCEPT DE CHANGEMENT

« Le monde déteste le changement, c'est pourtant la seule chose qui lui a permis de progresser. » (Charles F. Kettering).

Il est essentiel de lier les besoins de l'organisation aux besoins des salariés. Il y a des objectifs qui ne sont pas associés à la formation mais qui apportent une réponse au changement organisationnel.

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D'après la définition de S.Nurcan, J.Barrios et C.Rolland (2002), « un changement organisationnel est un processus de transformation qui amène une organisation d'un état actuel vers un état futur souhaitable. L'établissement de ce qu'il faut changer dans l'organisation actuelle pour atteindre cet état futur souhaité ».

Dès lors qu'il y'a un clivage entre les besoins de l'organisation et ceux des salariés, des désaccords peuvent se manifester entre les deux parties. Dans cette perspective, la question de « résistance » est souvent employée par de nombreux auteurs. Au fond, nous partons du principe que la résistance n'existe pas, mais en réalité, c'est la préparation au changement et l'intérêt qui s'y apporte qui sont à mettre en évidence. D'après Y.Schwartz et L.Durrive (2003), « parler de résistance au changement, c'est éluder les vraies questions que posent ce changement ». J. Duraffourg (1991) vient confirmer ces faits en soulignant la réalité que derrière chaque position de réfractaire, il y'a une raison explicite. En effet, d'après M.Durand (1996) le changement est inhérent à l'homme et donc sa distance par rapport à ce changement va dépendre du sens qu'il lui donne, de l'horizon temporel et de son expérience. « Le sens » signifie prendre conscience de la renormalisation des pratiques adoptées et de la capacité de la personne. Cela vient à interroger comment la personne se découvre dans un univers contraint et quelle est sa capacité à s'adapter face au caractère évolutif.

Au fond, notre expérience nous fait acquérir un certain nombre de savoirs dont nous n'avons pas conscience. Cette conscientisation a un double effet : le bien-être et le développement de la personne. Durand (1996) étaye l'idée qu'à « chaque niveau temporel, il y'a des préoccupations sensiblement différentes : « comportement » et « ordre » à court terme, « travail » à moyen terme, « apprentissage » et « développement » à long terme. ».

5.1. Les apports de l'ergologie et de la didactique professionnelle

5.1.1. L'apport de l'ergologie

D'après nos enseignements sur l'ergologie, la démarche ergologique établit un lien entre « l'activité » (ce que l'on est entrain de faire) et la connaissance (les savoirs que je dois

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mobiliser pour comprendre ce que je vis)48. L'ergologie nous intéresse car nous nous trouvons dans une étape de développement socio-économique qui fait que l'avènement des technologies prend une place dominante dans l'activité des individus.

Le changement a un caractère systématique, la place que les individus lui donnent dépend de « leur histoire, leur itinéraire, leur vie personnelle dans toute leur complexité » d'après J.Durrafourg (1991). Les valeurs et les normes de l'individu vont venir orienter inconsciemment son action : Schwartz appelle ces valeurs « en dehors du travail-même ». Dès lors que les individus disposent des pratiques pédagogiques « qui fonctionnent bien », il peut être difficile de devoir s'adapter à des nouveaux changements qui impacteront leur activité tant sur du long terme, sur du moyen terme et sur du court terme. Le processus d'intégration devrait être accompagné pour assurer son accomplissement. Il est du devoir des ergonomes « de changer de regard », c'est-à-dire d'arrêter de raisonner sur le travail à partir de l'objet, mais regarder le travail du point de vue de la personne pour se rendre compte de la priorité des valeurs qui oriente son action.

Pour pouvoir s'adapter au mieux à ces changements, cela implique de créer les conditions favorables à son déploiement. Les caractéristiques de la situation de travail ainsi que la spécificité des personnes sont en corrélation et peuvent provoquer ainsi des effets sur l'adoption de ces nouvelles pratiques. Les personnes prennent des initiatives à travers les contraintes (le « déjà là »). D'après Y. Schwartz et L.Durrive (2003), « d'abord, le changement à un coût et il est diffèrent selon l'âge et l'anciennetéì de la personne. Ensuite, ses effets dépendent des caractéristiques de la situation de travail dans lequel il est introduit. Enfin ce n'est pas qu'une question de moyens ni de bonne volontéì ». Il peut également être en cause le débat d'inégalité des compétences numériques, une personne maitrisant aisément les outils numériques peut être plus amène à les accueillir dans son activité qu'une personne n'étant pas familière. Cela « déstabilise les habitudes de travail ». Ce qui est à prendre en compte est donc l'individu dans son entièreté.

48 Lors d'un cours de M. L. Durrive, Master IFC, Unviersité de Strasbourg, 2019-2020

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams