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Styles de coping et niveau de stress scolaire chez des élèves de troisième et terminale à  Abidjan.


par Yaba Florence ELOYE
Centre Ivoirien d'Etudes et de Recherche en Psychologie Appliquée - Université FHB Cocody - Master 2 conseiller psychologue 2017
  

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2- Les réponses générales de coping des adolescents bien portants en situation scolaire

Quelques chercheurs se sont penchés sur l'étude du coping dans des populations générales d'adolescents en situation scolaire et ont permis de mettre en lumière certaines différences. Les stratégies de coping utilisées par les adolescents varient en fonction du type d'événement stressant, du sexe ou de l'âge. D'autres travaux montrent aussi clairement des liens entre les styles de coping utilisés par les adolescents et certaines psychopathologies, toutefois dans notre revue, nous nous en tiendrons aux études scientifiques relatives à des populations d'adolescents bien portants.

Ainsi, Stark, Spirito, Williams et Guevremont (1989) ont mené une recherche portant sur l'étude du coping de 704 adolescents de 14 à 17 ans issus d'écoles

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secondaires. Le coping a été mesuré à la fois de façon générale, et à partir d'un problème vécu au cours du dernier mois, problème qui devait être identifié par chaque adolescent(e). Leurs résultats indiquent que le choix des stratégies utilisées ainsi que l'efficacité des stratégies telle que perçue par les adolescents, varient en fonction du problème rencontré. Plus exactement, lorsque les adolescents sont confrontés à un problème impliquant leur soupirant (e), ils utilisent un plus grand répertoire de stratégies à une fréquence plus élevée que lorsque le problème concerne l'école ou un parent.

Dans une perspective similaire, plusieurs études furent menées par Seiffge-Krenke (1993) auprès de 1028 adolescents de nationalités différentes (allemande, finlandaise et israélienne), dont l'âge est compris entre 12 et 19 ans. Il ressort de ses analyses que les adolescents s'adaptent bien à leurs difficultés et utilisent surtout un coping « fonctionnel» dans les huit sphères de problèmes étudiées. Le style « coping actif » domine, suivi du « coping interne » dans toutes les sphères de problèmes. Le coping « dysfonctionnel » n'est utilisé que rarement.

Une étude australienne faite par Frydenberg et Lewis (1993) chez des adolescents démontre que le style le plus fréquemment utilisé est productif, suivi par le style non productif et, finalement, le style référence aux autres. Plus précisément, ces chercheurs notent que les stratégies les plus utilisées sont : se détendre, se divertir, travailler à résoudre le problème et faire de l'activité physique. Celles qui sont les moins utilisées sont : rechercher de l'aide spirituelle, rechercher de l'aide professionnelle et entreprendre des actions sociales. L'étude québécoise de Pépin-Filion, Pronovost et Leclerc (1999) confirme les résultats de l'étude de Frydenberg et Lewis (1993).

Les travaux de Plancherel, Bolognini et Nunez (1993), auprès d'un échantillon d'adolescents suisses-français démontrent que les adolescents utilisent surtout des stratégies « productives » comme se relaxer, s'engager et s'investir auprès d'ami(e)s

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proches. Par ailleurs, des stratégies comme la recherche d'aide professionnelle et la diversion étaient rarement mentionnées.

En 1994, Frydenberg et Lewis ont encore mesuré le coping chez des étudiants australiens âgés entre 16 et 18 ans à travers trois champs de problèmes distincts (l'accomplissement, les relations et les problèmes sociaux). D'après leurs résultats, les stratégies utilisées par les étudiants forment un style dominant de coping généralement adopté pour affronter les problèmes provenant des trois champs, avec des variations dans le choix de certaines stratégies selon la nature du problème rencontré. Par exemple, les stratégies de résolution de problème, de rechercher du soutien social, de s'accuser et de garder pour soi sont utilisées davantage pour les champs « accomplissement » et « relations » que pour le champ « problèmes sociaux », alors que la pensée magique est utilisée dans la même mesure pour les trois champs de problèmes.

Frydenberg et Lewis (1996) ont également observé en milieu scolaire, que les adolescents masculins qui utilisent un style de coping productif (par exemple, des stratégies comme « travailler fort pour réussir », « résolution de problème » et « soutien social ») sont avantagés dans leurs résultats scolaires et ont tendance à performer mieux que ne pourrait le prédire un test d'intelligence. Des stratégies comme « ne rien faire », « ignorer le problème » et « réduction des tensions » sont négativement reliées à la réussite académique des adolescents. De plus, l'acceptation, le fait de se centrer sur le positif, de s'adonner à des activités physiques seraient liés à un plus grand bien-être (Frydenberg & Lewis, 2002).

Les résultats de Parsons, Frydenberg et Poole (1996) lors d'une étude auprès d'un échantillon de garçons adolescents surdoués appuient ces résultats; les stratégies les plus utilisées visent la résolution de problème (travailler fort et travailler à résoudre le problème), la pensée positive (se centrer sur le positif) et le divertissement (se détendre, se divertir et faire de l'activité physique).

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Morin et Pronovost (1997), à partir de leur recherche, indiquent que les adolescents provenant d'une population d'étudiants québécois de niveau secondaire choisissent des modes de réponse issus d'un style de coping « productif » pour affronter leurs difficultés. Les étudiants québécois emploient surtout des stratégies comme chercher à se détendre et se divertir, travailler fort pour réussir et la résolution de problème.

Il est à noter par ailleurs que la provenance des participants est un facteur à même d'entrainer une variance dans les résultats. À titre d'exemple, Frydenberg et Lewis (1993) comparent les différentes stratégies d'adaptation utilisées par trois groupes d'adolescents: les australiens anglais, les australiens européens et les australiens asiatiques. Les australiens anglais ont tendance à utiliser davantage de stratégies visant la réduction de tension et s'inquiètent moins que les autres groupes. En revanche, les australiens européens utilisent davantage de support spirituel que les deux autres groupes d'adolescents. Pour finir, les australiens asiatiques seraient plus enclins que les autres à faire face aux situations stressantes en travaillant fort et en recherchant de l'aide professionnelle.

Dans une autre étude dont les résultats ont été publiés en 2003, Frydenberg et ses collaborateurs ont mis de l'avant qu'il existe des différences au niveau des stratégies de coping utilisées par des adolescents de différentes origines ethniques. Leur étude portait sur de jeunes Australiens, Colombiens, Allemands et Palestiniens (cité dans Bergevin, 2012). Ils ont notamment observé que les Colombiens et Palestiniens avaient davantage tendance à rechercher le support spirituel que les Australiens et les Allemands. Puisque les facteurs culturels, religieux ou ethniques amènent des différences à la fois pour les garçons et pour les filles, il se peut que lorsque ces aspects ne sont pas pris en compte, des différences entre les diverses études soient observées en ce qui concerne le genre (Plourde, 2015).

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Des recherches démontrent aussi quelques différences quant aux styles de coping utilisés selon l'âge des participants. Il semblerait qu'il y ait une proportion significative de stratégies non productives avant l'âge de 15 ans avec une augmentation dans l'utilisation de stratégies de coping tous styles confondus, entre 14 et 16 ans (Frydenberg, 2004). Seiffge-Krenke, Aunola et Nurmi (2009) ont de leur côté révélé une augmentation du niveau de stress perçu entre le début de l'adolescence jusqu'à l'âge d'environ 15 ans, pour ensuite commencer à descendre. Cela pourrait expliquer l'accroissement des stratégies d'adaptation utilisées vers l'âge de 15 ans, même si Ebata et Moos (1991, 1994) l'expliquent par une maturation qui rend possible l'usage de stratégies cognitives plus complexes.

En résumé, les travaux recensés montrent que les adolescents utilisent un répertoire varié de stratégies leur permettant de s'adapter à leurs difficultés plutôt que de privilégier une seule stratégie. La nature des stresseurs et des évènements de vie, l'âge et le sexe, influence l'utilisation des stratégies de coping. Par ailleurs, les résultats des recherches indiquent une utilisation plus grande du style productif et du style de coping référence aux autres, chez les adolescents en bonne santé, pour faire face à leurs difficultés en général. Frydenberg (1997) souligne toutefois l'importance de préciser qu'il n'existe pas de bonnes ou de mauvaises stratégies de coping en soi, tout dépend des particularités de la situation problématique.

Au total, la revue des travaux révèle que le stress scolaire est déterminé par des facteurs tels que les classes du secondaire, le sexe, l'âge, la perception de l'école et des tâches scolaires par les élèves. En ce qui concerne les styles de coping utilisés par les adolescents, il ressort que leur ajustement face aux difficultés, est le plus souvent orienté vers le style productif et le style référence aux autres. Ces deux styles de coping sont associés au bien-être ou à une meilleure adaptation; ils apparaissent donc plus propices que le style de coping non productif à réduire le stress scolaire ou l'empêcher de s'intensifier.

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En effet, le coping productif à travers des stratégies comme « travailler fort pour réussir », « se centrer sur le positif » ou « se détendre, se divertir », canalise les efforts de l'adolescent vers la mise en oeuvre de comportements visant à résoudre les problèmes. L'élève qui a tendance à utiliser ce type de stratégies focalise son attention sur la résolution des problèmes et se montre assez actif en vue d'accroitre ses performances et sa satisfaction au travail; il est productif et sait aussi s'investir dans des loisirs et réduire ainsi le stress scolaire par des loisirs. Un tel élève devrait donc logiquement présenter un stress scolaire à un niveau moindre.

Le coping référence aux autres, démontre quant à lui, des tentatives chez l'élève pour rechercher du soutien dans l'entourage, ou imiter d'autres modèles de réactions face aux problèmes. Demander de l'aide à des personnes qualifiées par exemple, est une stratégie qui peut contribuer à baisser l'intensité du stress scolaire si l'élève obtient le soutien ou l'information recherché(e). Toutefois, entre un élève au coping référence aux autres et un élève au coping productif, le niveau de stress scolaire devrait être plus bas chez l'élève au coping productif, dans la mesure où ce dernier présente une meilleure maitrise dans son comportement d'adaptation, compte sur ses propres capacités à gérer ses difficultés et la tension émotionnelle. Il est plus capable d'envisager des solutions variées pour composer avec les problèmes quotidiens et donc de mieux évacuer le stress scolaire.

Enfin, le style non productif dénote des stratégies passives telles que « ne rien faire » ou « s'accuser, se blâmer », qui ne traitent ni le problème, ni les émotions négatives. Aussi, les efforts d'un élève qui penche pour un tel style de coping ne s'avèrent pas efficaces à trouver des solutions aux problèmes. Face au stress scolaire, l'élève ne fait rien, passe son temps à se plaindre sans chercher sérieusement à résoudre ses difficultés. Le niveau de stress scolaire de cet élève

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devrait donc être plus élevé, comparé à un autre élève au style productif ou référence aux autres. D'où les hypothèses ci-après.

3- Les hypothèses de la recherche

Hypothèse Générale

H : Il y a une relation entre le style de coping des élèves de 3ème et terminale d'Abidjan et leur niveau de stress scolaire.

Hypothèses opérationnelles

H.1 : Les élèves de 3ème et terminale au style de coping non productif expriment un niveau de stress scolaire supérieur à celui de leurs pairs au style de coping productif.

H.2 : Les élèves de 3ème et terminale au style de coping non productif expriment un niveau de stress scolaire supérieur à celui de leurs pairs au style référence aux autres.

H.3 : Les élèves de 3ème et terminale au style de coping référence aux autres expriment un niveau de stress scolaire supérieur à celui de leurs pairs au style de coping productif.

La vérification de ces hypothèses reposera sur une démarche méthodologique portant sur la caractérisation des variables à l'étude, les instruments de recueil des informations et le traitement des données collectées. Cette démarche est exposée au chapitre suivant.

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DEUXIÈME PARTIE :

CONSIDÉRATIONS MÉTHODOLOGIQUES

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"La première panacée d'une nation mal gouvernée est l'inflation monétaire, la seconde, c'est la guerre. Tous deux apportent une prospérité temporaire, tous deux apportent une ruine permanente. Mais tous deux sont le refuge des opportunistes politiques et économiques"   Hemingway