CONCLUSION :
Aux termes de notre chapitre préliminaire, nous nous
sommes attelés à poser les bases de notre contribution, à
travers la présentation aussi bien du processus de modernisation des
moyens de paiement, qu'à travers l'étude du dispositif de
sécurisation des circuits bancaires et financiers de la CEMAC. A cet
effet, nous avons d'abord abordé l'étude de la dynamique
croissante que connait le secteur des paiements en zone CEMAC à travers
l'étude de la modernisation des moyens de paiement et l'examen des
enjeux qui ont motivé cette migration. Il en ressort que celle-ci s'est
effectuée progressivement au cours des deux dernières
décennies et constitue aujourd'hui un important marché dans la
sous-région. Par ailleurs, nous avons passé en revue le cadre de
lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme de
l'Afrique centrale non seulement sur le plan normatif mais aussi sur le plan
organique.
Cependant, le problème qui fonde notre analyse est
relatif à la question de savoir, quel est l'état des lieux de la
mise en oeuvre des deux enjeux de développement de la
sous-région, en vue de déterminer la nécessité de
leur combinaison.
Rendu à la fin de cette analyse, nous constatons que
tant en ce qui concerne les nouveaux moyens de paiement, qu'en ce qui concerne
la lutte contre le blanchiment et le financement du terrorisme, occupe des
places essentielles dans le processus de développement de la
sous-région. Seulement, leur cohabitation est rendue
problématique aux vues des nombreux risques auxquels les nouveaux moyens
de paiement exposent les circuits bancaires et financiers. Cependant, il
s'avère important de s'intéresser à l'influence des
nouveaux moyens de paiement sur le dispositif communautaire de lutte contre le
blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme. L'analyse de ces
risques constituera donc notre prochaine étape dans cette
contribution.
Mémoire rédigé et YONDJE SITCHEDIE Didi
Stéphane 33 | P a g e
Thème : La modernisation des moyens de paiement et
le dispositif communautaire de lutte contre le blanchiment des capitaux et le
financement du terrorisme en zone CEMAC
CHAPITRE 2 : LA MODERNISATION DES MOYENS DE PAIEMENT
EN ZONE CEMAC : FACTEUR DE FRAGILISATION DU DISPOSITIF DE LUTTE CONTRE LE
BLANCHIMENT D'ARGENT ET LE FINANCEMENT DU TERRORISME.
Mémoire rédigé et YONDJE SITCHEDIE
Didi Stéphane 34 | P a g e
Thème : La modernisation des moyens de paiement et le
dispositif communautaire de lutte contre le blanchiment des capitaux et le
financement du terrorisme en zone CEMAC
INTRODUCTION :
Comme toute activité économique, la
modernisation des moyens de paiement comporte des risques. Si elle vient
renforcer l'inclusion financière dans la sous-région Afrique
centrale, il n'en demeure pas moins que sa mise en oeuvre dans le paysage
bancaire et financier de la CEMAC, caractérisé par l'introduction
de nouveaux instruments de paiement, emporte son lot de difficultés,
notamment en ce qui concerne la protection des circuits bancaires et financiers
de la communauté. En effet, la modernisation des moyens de paiement
emporte de nouveaux risques. Non seulement, elle emporte des risques
opérationnels32, mais aussi des risques juridiques ou encore
des risques de fraudes. Mais que ce soit la lutte contre le blanchiment de
capitaux et le financement du terrorisme, ou la modernisation des moyens de
paiement, la cohabitation est plus que nécessaire. Cependant, nous
constatons à l'analyse que cette cohabitation est rendue difficile par
les risques inhérents aux nouveaux moyens de paiement. Ces
défaillances qui fragilisent l'efficacité du dispositif de lutte
contre le blanchiment d'argent et du financement du terrorisme.
Dès lors, il est intéressant de
s'intéresser aux faits de savoir quels sont ces défaillances
? Et comment est-ce que celles-ci contribuent à
amenuiser l'efficacité du dispositif de protection des circuits
financiers de la CEMAC ?
Cette question est intéressante, dans la mesure
où sur un point juridique, son analyse pourra nous conduire à
mettre en lumière les insuffisances du cadre juridique des nouveaux
Moyen de Paiement en Afrique centrale.
L'analyse de cette question nous conduira d'abord à
démontrer la fragilisation du dispositif de protection des circuits
financiers de la CEMAC par les Nouveaux Moyens de paiement Bancaires
(Section 1), Avant de présenter ensuite, les risques
inhérents aux nouveaux moyens de paiement para Bancaires
(Section 2).
32 Probabilité de réalisation d'un
évènement conduisant à une perte, et consécutive
à la défaillance ou à l'inadéquation des personnes,
des systèmes, des procédures ou des évènements
extérieurs. Art.2 Règlement COBAC R2016/04.
Mémoire rédigé et YONDJE SITCHEDIE Didi
Stéphane 35 | P a g e
Thème : La modernisation des moyens de paiement et
le dispositif communautaire de lutte contre le blanchiment des capitaux et le
financement du terrorisme en zone CEMAC
SECTION 1 : CARTOGRAPHIE DES RISQUES DE BLANCHIMENT
D'ARGENT ET DE FINANCEMENT DU TERRORISME INHERANTS AUX NOUVEAUX MOYENS DE
PAIEMENT BANCAIRES
La modernisation du système de paiement en Afrique
Centrale à favoriser le développement de la Monnaie
électronique. Cette nouvelle forme de monnaie, fruit du maillage entre
la finance et les innovations technologiques, est essentiellement émise,
en zone CEMAC par les Etablissements de crédit.
Cependant, force est de constater que l'introduction de ce
nouveau moyen de paiement bancaire, dont les principaux instruments de
fonctionnement sont les cartes prépayées et le mobile money,
constitue un facteur de risque à l'égard du dispositif
communautaire de lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du
terrorisme. Dès lors, il devient intéressant d'analyser tout
d'abord les risques inhérents aux cartes prépayées (P1),
avant d'examiner ceux afférents à l'utilisation du mobile money
(P2).
P1er : LES RISQUES INHÉRENTS AUX CARTES
PRÉPAYÉES
Au terme de l'article 1er du
règlement CEMAC N°02/03/CEMAC/UMAC/CM relatif aux systèmes,
moyens et incidents de paiement en zone CEMAC, la Carte
Prépayée se définit comme « un
ensemble de signaux enregistrés dans une mémoire informatique
incorporée dans une carte nominative fournie par un émetteur
à un porteur ». Dérivée de la carte de
débit, la carte prépayée se distingue de cette
dernière par le fait qu'elle n'est pas liée à un compte
bancaire. C'est un porte-monnaie électronique qui offre la
possibilité à son titulaire d'accéder à des
services tels que las paiements, les transferts d'argent et même des
retraits en espèce auprès des guichets automatiques.
Instrument support de la monnaie électronique, son
introduction et son utilisation dans la sous-région, bien que
guidé par des ambitions de développement, recèle encore
des éléments d'inquiétude sur le plan sécuritaire.
Comme analysé précédemment, l'impact économique de
ce nouvel instrument de paiement dans la zone CEMAC est plus que satisfaisant
et présente un intérêt croissant pour les populations, qui
hier étaient exclu du système bancaire traditionnel. Cependant,
l'analyse de l'impact de son utilisation en en Afrique Centrale, nous a permis
de relever un certain nombre de risque sécuritaire, notamment en
matière de blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme.
En effet, de par leur nature virtuelle, les Cartes
prépayées constituent d'énormes facteurs de fragilisation
du dispositif de prévention et de répression du blanchiment
d'argent et du financement du terrorisme en zone Cemac et à plusieurs
titres. Ces risques nouveaux, sont des défaillances de nature à
rendre obsolète notre système communautaire de lutte contre le
blanchiment de capitaux et du financement du terrorisme et son
énumérés ci-après :
Mémoire rédigé et YONDJE SITCHEDIE Didi
Stéphane 36 | P a g e
Thème : La modernisation des moyens de paiement et le
dispositif communautaire de lutte contre le blanchiment des capitaux et le
financement du terrorisme en zone CEMAC
+ Le Risque lié à la
présence de plusieurs intermédiaires dans la chaîne de
fonctionnement et de gestion des cartes
Prépayées :
En effet, les la production et le fonctionnement des cartes de
paiement ne font pas l'objet d'une entière maitrise du processus par les
banques. La modernisation des moyens de paiement, si elle présente
beaucoup d'avantages, requiert l'expertise de plusieurs autres actes non
bancaire. A ce titre, nous avons pu constater en Afrique Centrale, à
travers les enquêtes du GABAC que cinq catégories d'acteurs
entraient en jeu dans le fonctionnement des cartes prépayées :
· L'émetteur de la carte, qui
est agréé auprès d'une autorité de contrôle
et endosse la responsabilité vis à vis de cette autorité.
Il est également responsable du bon fonctionnement de la carte vis
à vis des utilisateurs ;
· Le réseau (MASTERCARD, VISA,
UNIONPAY...), qui gère les autorisations de transactions.
L'appartenance de la carte à un réseau permet à celle-ci
d'être acceptée dans les points de vente affiliés au dit
réseau
· Le « Processeur », qui
gère les données relatives aux transactions entre la carte, les
Guichets automatiques de Billets ou les Terminaux de paiements, et les serveurs
de la Banque, à partir de la plateforme monétique de la
banque, et qui est administrée par une autre entreprise
tierce
· Le « Program manager » qui
se charge des aspects liés au marketing, packaging, conformité,
logistique, gestion pratique du produit, services à la clientèle.
Il peut s'agir de banques, d'acteurs sur des marchés
spécialisés, de bureaux de change, de petites
sociétés, etc. ;
· Le distributeur, qui commercialise la
carte et est en contact direct avec la clientèle (buralistes, enseigne
de distribution, commerces de proximité). C'est ainsi qu'il est revenu
au groupe de travail33 qu'Orange Cameroun, bien que sous le
contrôle de la BICEC, émet de la monnaie électronique via
son produit « carte visa orange money » sans que les autorités
de la BEAC ou du GIMAC n'en aient été informées et sans
probablement que les risques de blanchiment d'argent et de financement du
terrorisme inhérents au dit produit n'aient préalablement
été évalués par les deux parties.
Toute cette chaîne d'intermédiaire constituant
à chaque maillon, un risque non maitrisé par les banques
émettrices, qui sont ici seules assujetties aux obligations de vigilance
et de déclaration de soupçons prévu par la
règlementation en matière de lutte anti-blanchiment.
+ Les Risques liés à la faible
formation des employés de ces établissements de crédit
relativement aux questions monétiques :
Le caractère relativement récent de cet
instrument de paiement et même de la monétique en
générale, recèle encore pour beaucoup de banque
émettrice ainsi que pour leurs employés, une certaine
opacité quant- aux spécificités techniques et surtout
à l'égard des procédures de contrôle des
opérations y relatives. Ce qui ne permet pas ces établissements
de crédit, premier rempart du
33 Les nouveaux moyens de paiement face aux défis de la
lutte anti blanchiment et contre le financement du terrorisme dans la zone
CEMAC AOÛT 2017
Mémoire rédigé et YONDJE SITCHEDIE Didi
Stéphane 37 | P a g e
Thème : La modernisation des moyens de paiement et
le dispositif communautaire de lutte contre le blanchiment des capitaux et le
financement du terrorisme en zone CEMAC
dispositif d'avoir une bonne maitrise des risques de
blanchiment d'argent et de financement du terrorisme relatifs à cet
instrument, fragilisant ainsi l'efficacité le dispositif sous
régional de protections des circuits bancaires et financier.
? Le Risque de Contrôle et de
Supervision :
En effet, l'absence de la Centralisation des données
relatives aux porteurs des cartes de paiement dans la sous-région ne
favorise pas un contrôle et une supervision efficace du régulateur
communautaire. En effet, comme l'a relevé le Groupe de
travail du Gabac lors de leur enquête sur les cartes
prépayées34, il n'existe aucun moyen de
vérifier le nombre de carte en circulation dans la sous-région,
les informations qu'ils ont pu difficilement obtenir des cartes
prépayées, ne proviennent que des déclarations des
établissements de crédit. Cette situation contribue
à fragiliser le dispositif de lutte anti-blanchiment en zone CEMAC. Car,
il n'existe pas des mécanismes de centralisation des données
relatifs au nombre de cartes prépayées en circulation, encore
moins celles relatives à l'identité des porteurs desdites cartes.
Ce qui rend presque impossible le contrôle par le régulateur, des
dispositions réglementaires telles que le respect des plafonds relatifs
aux instruments de monnaie électroniques, la traçabilité
des opérations ainsi que le contrôle des flux financiers qui
transitent rapidement par ces cartes prépayées. C'est donc
là un risque important pouvant profiter à des organisations
criminelles qui voudraient blanchir des fonds ou financer des activités
terroristes.
Par ailleurs, l'utilisation des cartes prépayées
peut favoriser le financement du terrorisme à travers la facilitation du
déplacement des fonds, d'un pays à un autre35 et tout
ceci sans une réelle possibilité de contrôle. A cet effet,
le Gabac nous révèle dans un de ses rapports produit en 2017, sa
difficulté à pouvoir accéder aux informations relatives
aux cartes prépayées dans la zone CEMAC.
? Les risques liés aux
défaillances technologiques et à sa non maitrise :
En effet, l'activité monétique est fortement
tributaire d'une bonne connexion internet. Cependant, le constat dans la
pratique nous permet de relever de nombreuse défaillance dans le
fonctionnement de cette activité, consécutive à la
qualité médiocre des connexions internet offerte dans la
sous-région, qui se caractérisent par leur manque de constante et
par de multiples interruptions. Cet état de chose constitue ainsi un
risque majeur à l'égard des mesures de lutte contre le
blanchiment et le financement du terrorisme, car les transactions
effectuées sur les guichet et terminaux automatiques, ne sont plus
transmises en temps réel aux structures de contrôle des banques
émettrices. Ce qui amenuise considérablement l'efficacité
du contrôle à priori.
? Le risque lié à la Non
automatisation des processus de contrôle des transactions de cartes
prépayées :
Au cours de nos investigations, il est apparu que les
établissements de crédit n'ont pas toujours la maitrise de la
gestion et du contrôle des flux relatifs aux cartes
prépayées. Ce qui rend difficile
34 Rapport du séminaire sur les NMP face au
défi de la LAB et du FT en Afrique Centrale, p23.
35 Les cartes prépayées sont
généralement affiliées aux divers réseaux
internationaux tels que MASTERCARD, VISA (...), ce qui leurs garanti la
possibilité d'effectuer des opérations aussi bien à partir
du GAB d'une autre banque, que à partir d'un guichet automatique ou d'un
GAB se trouvant dans un autre Pays.
Mémoire rédigé et YONDJE SITCHEDIE Didi
Stéphane 38 | P a g e
Thème : La modernisation des moyens de paiement et le
dispositif communautaire de lutte contre le blanchiment des capitaux et le
financement du terrorisme en zone CEMAC
les taches de contrôle, au regard du volume des
transactions journalières et de leur rapidité. Le personnel
n'étant pas toujours bien formé à la maitrise des
processus monétiques, l'absence d'automatisation dans le contrôle
de cette activité accentue le risque de fraude et expose les Banques
à des sanctions pour non-respect de la règlementation.
Il est arrivé à titre d'illustration dans une Banque
de la sous-région, que ce soit après chargement d'une carte
prépayée, au-delà du plafond règlementaire, que la
banque découvre qu'elle ne dispose d'aucun moyen pouvant lui permettre
de bloquer les dépassements de chargements des cartes
prépayées.
? Le Risque lié à l'anonymat des
porteurs :
L'anonymat des porteurs constitue également une faille
dans la stratégie de protection des circuits bancaires et financiers de
la zone CEMAC, dans la mesure où, les cartes prépayées
sont des instruments de paiement à qui on assigne une mission
d'inclusion financière. Les clients qui y souscrivent ne disposent
généralement pas de comptes bancaires dans les
établissements émetteurs desdites cartes, échappant de ce
fait aux procédures K.Y.C36, instituées en
règle par ces établissements de crédit pour
l'identification de tout souscripteur de compte bancaire.
Généralement, les porteurs des cartes bancaires
prépayées, remplissent juste un formulaire de souscription et
fournissent juste une copie de leur pièce d'identité.
A cet effet, il a été relevé
par le site la
tribune.fr
que, les attentats de paris du 13 Novembre 2015, n'auraient pas
coûté plus de 30 000 Euros37, et auraient
été financés au travers de cartes bancaires
prépayées, affirme le ministre des Finance français de
l'époque M. Michel SAPIN. En France, le plafond des cartes
prépayées utilisable sans vérification d'identité
s'élève à 2500 Euro et chaque porteur peut en
posséder plusieurs.
Lorsqu'on effectue le parallèle avec la zone CEMAC,
nous pouvons faire le constat selon lequel, la recrudescence des actes
terroristes dans la sous-région et notamment au Cameroun et au Tchad
correspond à la période de vulgarisation des nouveaux instruments
de paiement. C'est donc aussi un risque important en matière de lutte
contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme en zone
CEMAC.
? Le Risque lié à
L'interopérabilité des cartes et l'inter
transférabilité des fonds :
L'interopérabilité des cartes
prépayées, qui se caractérise par l'affiliation
des banques émettrices au réseau EMV
(Europay, Visa, MasterCard) expose le dispositif de lutte
contre le blanchiment de la zone CEMAC. Elle signifie que, Les réseaux
Visa et Mastercard sont interconnectés à l'international et que,
quel que soit le réseau d'appartenance de la carte bancaire, elle doit
être acceptée partout. Cet atout pour les porteurs de cartes
prépayées constitue un risque majeur de blanchiment dans la
mesure où, une carte peut être acheté dans une
zone où les plafonds sont plus élevés que celle de la
CEMAC et être utilisé dans un des Etats de la CEMAC, alors qu'elle
n'obéit pas à la règlementation en vigueur. Ce qui
pourrait par exemple permettre à des criminels, de faire entrer
frauduleusement dans la CEMAC d'énormes sommes d'argents blanchis,
provenant des
36 K.Y.C : Know Your Customer, c'est un sigle qui
fait référence aux diligences devant être effectuées
par les établissements de crédit en vue de la collecte d'un
minimum d'information relatif à l'identification de leurs
clientèle
37 D'après le Michel Sapin, ministre
français de l'Economie et des finances.
Mémoire rédigé et YONDJE SITCHEDIE Didi
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Thème : La modernisation des moyens de paiement et le
dispositif communautaire de lutte contre le blanchiment des capitaux et le
financement du terrorisme en zone CEMAC
Etats où la règlementation en
matière de lutte-anti blanchiment est plus souple, afin de financer des
activités terroristes.
Par ailleurs, l'intertransferabilité des fonds contenus
dans ces cartes prépayées signifie que la possibilité est
offerte aux porteurs par les banques émettrices de recevoir des
virements d'autres cartes et même des comptes bancaires. Ce qui offre une
possibilité aux criminels de déporter les produits de leurs
activités criminelles sans avoir à être
contrôlé.
? Les risques liés à l'absence de
limitation du nombre de souscription par porteur :
L'une des défaillances du dispositif de protection des
circuits financiers de la CEMAC se trouve dans la liberté laissé
aux usagers de banque, de souscrire autant de carte prépayée que
voulu. Cette situation est de nature à rendre inefficace les mesures de
sécurités règlementaires, à l'instar de
l'instauration des plafonds pour les instruments de paiement. Car il serait
plus que facile de contourner par exemple les limites de chargement
imposé par le régulateur communautaire en souscrivant à
plusieurs cartes prépayé. Ce qui constitue une autre
défaillance du dispositif communautaire de lutte anti blanchiment et du
financement du terrorisme.
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