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La modernisation des moyens de paiement et la lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme en zone CEMAC.par Didi Stéphane YONDJE SITCHEDIE Université de Yaoundé 2 - Master professionnel en droit de la banque de la microfinance et les assurances 2017 |
B. LES ORGANES NATIONAUXSur le plan national, la lutte contre le blanchiment s'organise aussi bien à travers l'ANIF (1), qu'à travers les institutions d'enquêtes et de poursuite qui en assure la répression (2). Mémoire rédigé et YONDJE SITCHEDIE Didi Stéphane 29 | P a g e Thème : La modernisation des moyens de paiement et le dispositif communautaire de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme en zone CEMAC
A la base du dispositif communautaire de lutte contre le Blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme, nous avons les établissements de crédit et les autorités de poursuite. En fait, ces organes opérationnels sont en première ligne de cette lutte, dans la mesure où ils sont directement au contact des auteurs de ces infractions. a. Les Etablissements de Crédit 28 http://www.minfi.gov.cm/index.php/organismes-sous-tutelle/anif 29 Le Groupe Egmont est un forum international, créé en 1995 à l'initiative de la CTIF (Belgique) et de FinCEN (Etats-Unis), qui réunit, au niveau mondial, les services chargés de recevoir et de traiter les déclarations de soupçon de blanchiment et de financement du terrorisme. Mémoire rédigé et YONDJE SITCHEDIE Didi Stéphane 30 | P a g e Thème : La modernisation des moyens de paiement et le dispositif communautaire de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme en zone CEMAC S'agissant des établissements de crédit, ils sont au coeur du dispositif de lutte anti-blanchiment dans la sous-région. En effet, dès le début de cette lutte, le régulateur communautaire s'est focalisé sur eux, au regard de leur rôle central dans la circulation des flux monétaires, lorsqu'il a adopté en 2003, le règlement relatif à la prévention et à la répression du blanchiment de capitaux et du financement du terrorisme, et en 2005 lorsqu'il se dote du règlement relatif aux obligations des établissements de crédit en matière de lutte anti-blanchiment et de financement du terrorisme. Ainsi, ces obligations portent sur l'identification de la clientèle, l'obligation de surveillance particulière de certaines opérations, la déclaration des opérations suspectes, le traitement des opérations des personnes listées, la conservation et communication des documents et pièces, la désignation des correspondants de l'ANIF et de la COBAC ainsi que la mise en place d'une organisation et des procédés internes appropriés. Par ailleurs, il faudrait relever que les organes communautaires chargés de la coordination de cette lutte, s'appuient sur ces institutions financières que sont les établissements de crédit pour l'évaluation de l'efficacité du dispositif afférant à cette lutte. C'est ainsi que La Commission bancaire effectue son contrôle sur pièces sur la base d'un questionnaire dénommé « ASTROLAB30 » (Aide à la Surveillance et au Traitement de la Réglementation et de l'Organisation de la Lutte Anti-Blanchiment) adressé périodiquement par le Secrétariat Général de la COBAC aux établissements de crédit. Pierre angulaire de cette lutte, les établissements de crédit compte au premier rang des assujettis ayant effectué le plus grand nombre de déclaration de soupçons. Comme l'Anif dans son rapport31, les établissements de crédit sont l'un des plus grands piliers du dispositif de lutte anti blanchiment en Afrique centrale. Le tableau ci-après est la synthèse de l'activité de déclaration de soupçons enregistré par l'Anif entre 2006 et 2012. TABLEAU DE SYNTHESE DES DECLARATIONS PAR ANNEES ET DECLARANT
30 ASTROLAB : c'est un instrument d'information de la COBAC destiné au contrôle de la mise en oeuvre des diligences relatives au dispositif de prévention du blanchiment des capitaux et du financement du terrorisme. Son fonctionnement est organisé par l'instruction COBAC i-2006/01. 31 Rapport de Synthèse des activités de l'Anif en 2012, P 5 Mémoire rédigé et YONDJE SITCHEDIE Didi Stéphane 31 | P a g e Thème : La modernisation des moyens de paiement et le dispositif communautaire de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme en zone CEMAC Source : Rapport de synthèse des activités de l'Anif en 2012 Ainsi, on peut aisément constater que sur une période de 6 ans, l'Anif a enregistré un total de 886 Déclarations de soupçons. Sur ces 886 déclarations, 820 proviennent des établissements de crédit, soit 92.6 % de l'ensemble des déclarations. b. Les Autorités de Poursuite Pour ce qui est des Autorités de Poursuite, elles constituent le bras répressif du dispositif de lutte anti blanchiment en zone CEMAC. Qu'il s'agisse des Magistrats, ou des forces de l'ordre que sont la Gendarmerie et la Police, les autorités de poursuite sont des éléments essentiels dans le dispositif communautaire de lutte anti-blanchiment et financement du terrorisme, dans la mesure où ils sont les destinataires des dossiers, au terme du traitement des déclarations de soupçon par l'Anif, lorsque celle-ci estime que lesdits soupçons sont avérés. A ce titre, les autorités de poursuites constituent un maillon essentiel du dispositif, dont dépend l'efficacité de la lutte dans la sous-région. Mémoire rédigé et YONDJE SITCHEDIE Didi Stéphane 32 | P a g e Thème : La modernisation des moyens de paiement et le dispositif communautaire de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme en zone CEMAC |
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