4.1.2. LE POIDS DES LANGUES NATIONALES
Les deux langues qui bénéficient officiellement
du statut de langues nationales ont la fonction de communication liée au
langage véhiculaire. Ce sont le lingala et le kituba.
Étant donné que «...tous cohabitent,
échangent produits et services au marché, dans les bureaux, dans
les écoles, à l'hôpital, dans les restaurants ; tous sont
bien obligés de se saluer, de se marier, de se connaître,
etc.31», par conséquent sont obligés de se
servir d'une langue à fonction de communication : une langue
véhiculaire. Les habitants venus de divers horizons et n'ayant pas les
mêmes langues maternelles, s'en servent. Le lingala étant la
langue la plus répandue de la zone, est la langue que les individus
choisissent pour communiquer. De plus, l'État congolais a accordé
à ces deux langues (le lingala et le kituba), le statut de langues
nationales et sont adoptées par tous. C'est pourquoi il n'est pas
étonnant que les quelques parents enquêtés (7,04%) qui ont
bien en tête ce fait n'aient pas hésité à
déclarer qu'ils transmettent ces langues parce que ce sont les
langues nationales. Ainsi, Zachée Denis Bitjaa Kody affirme
:
« Les parents ont une tendance naturelle à
transmettre à leur progéniture l'éducation qu'ils jugent
être la meilleure. Parmi les composantes de cette éducation, la
langue figure en bonne place. Nous en voulons pour preuve, la correction
quotidienne des fautes que les adultes décèlent dans le parler de
leurs enfants. Le choix de la langue que les enfants doivent utiliser au foyer
ne relève donc pas du hasard ; il est un acte conscient des parents qui,
sur la base de leur appréciation du marché linguistique de la
ville de résidence
31 Talani Nanitelamio, Émergence des
langues véhiculaires comme langues vernaculaires chez les enfants
d'Owando, Mémoire de maitrise, FLSH, Brazzaville, 2009, p.36.
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ou de l'ensemble du pays, opèrent un choix, soit
pour la transmission de la LA1, soit pour le changement linguistique en faveur
de la langue d'intégration à la ville.32
»
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