WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

La constitution tchadienne du 04 mai 2018 et la consolidation de l'état de droit.


par Keumaye Tchiakika
Université de Dschang Cameroun - Master 2 en droit public 2020
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

Conclusion du chapitre 2

En dehors de l'indépendance discutable du juge qui limite considérablement la protection des droits et libertés fondamentaux au Tchad, il y a d'autres éléments qui viennent encore s'ajouter.

Premièrement, la protection non juridictionnelle à travers la CNDH se trouve limitée. Cela s'explique par plusieurs raisons notamment l'indépendance incertaine du cadre institutionnel, le caractère non obligatoire des décisions de celle-ci. Il ressort des dispositions314 de l'ordonnance n°024/PR/2018 portant attributions, organisation et fonctionnement de la Commission Nationale des Droits de l'Homme que l'institution formule à titre consultatif au Gouvernement des avis et recommandation concernant les libertés fondamentales et droits de l'homme. Cet état de chose n'augure pas une efficacité avérée de la Commission qui devrait jouer un rôle important dans la garantie des droits fondamentaux.

Deuxièmement, certains actes des autorités ainsi que les autorités elles-mêmes sont immunisés. Ainsi, l'administration se trouve immunisée dans la prise de certains de ses actes. De plus, les autorités politiques telles que le Président de la République et les parlementaires bénéficient des immunités juridictionnelles permettant leur protection dans l'exercice de leurs fonctions. Cette protection constitutionnelle des autorités est aux antipodes du principe de l'égalité des citoyens devant la loi.

98

314 Article 7 de l'ordonnance n°024/PR/2018 précitée.

99

CONCLUSION DE LA SECONDE PARTIE

En tout état de cause, la Constitution tchadienne du 04 mai 2018 présente des obstacles persistants à l'émergence d'un véritable État de droit. Alors, quelques aspects importants ont retenu notre attention. Il s'agit bien évidemment de l'indépendance discutable du juge dans la garantie des droits fondamentaux et d'autres limites de la protection de ces droits fondamentaux au Tchad.

Le juge est un acteur incontournable dans la garantie des droits fondamentaux et ipso facto, il devient indispensable dans un État qui se réclame l'étiquette d'un État de droit. Cependant, il se trouve confronté à certaines difficultés qui ne favorisent pas la meilleure protection des droits des citoyens. Ces difficultés ne sont rien d'autres que la question de l'indépendance de celui-ci (le juge) dans l'exercice de sa mission. Le statut du juge ne paraît pas assez confortable pour qu'on puisse parler d'une indépendance certaine. Les juges constitutionnel, administratif et judiciaire subissent des pressions venant soit du pouvoir exécutif soit de la hiérarchie. Ces injonctions ne sont pas de manière à mettre le juge dans une position d'indépendance totale lorsqu'il joue son rôle de protecteur des libertés des citoyens.

Outre l'indépendance incertaine du juge, certains obstacles persistants viennent limiter la protection des droits fondamentaux. Si le pouvoir public a entendu constitutionnaliser la CNDH qui avait une existence législative, c'est pour renforcer l'État de droit à travers les missions assignées à cet organe. Mais force est de constater que cet organe, constitutionnalisé, ne dispose pas véritablement des moyens juridiques conséquents pour la mise en oeuvre des missions à lui confiées. Ainsi, la protection de droit de l'homme se trouve limitée. Elle est également limitée par la protection des certaines autorités politiques qui bénéficient des immunités dans l'exercice de leurs fonctions.

100

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Enrichissons-nous de nos différences mutuelles "   Paul Valery