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3.4 Les acteurs du secteur
Le tourisme n'étant pas une compétence
transférée, nous pouvons quand même compter quelques
différents services dédiés au tourisme. Dans notre champ
d'étude, après une enquête sur le terrain, nous avons
constaté que les services sont plus concentrés à
Ziguinchor qu'à Djembéring. Néanmoins, les agences de
voyages, le SRT, le SITC, les hôtels avec des commodités (salles
de conférence, de réunion) sont aussi présents en nombre
assez satisfaisant dans la commune de Diembéring, mais aucune
présence sur place d'un T.O.
3.4.1 Les services du tourisme
Au plan local, on peut retrouver comme un service
déconcentré de l'Etat le SRT de Ziguinchor chargé de la
mise en oeuvre de la politique du tourisme. Cependant, ce service manque
presque de tout (transport, finance) pour ses activités dans l'ensemble
du pôle Casamance (Ziguinchor, Sédhiou et Kolda). On note en outre
la présence de services comme l'office du tourisme de la Casamance (une
initiative publique-privée) mis en place depuis 2009 et qui a un bureau
relais au niveau de Cap-Skirring, mais aussi le syndicat d'initiative et de
tourisme de la Casamance.
Tableau 5 : Implication du SRT dans la
communication
Sentiment d'implication
|
Non
réponse
|
oui
|
non
|
TOTAL
|
Profession
|
26,0%
|
15,0%
|
20,0%
|
|
domaine du tourisme
|
6,0%
|
1,0%
|
3,0%
|
61,0%
|
domaine de la communication
|
14,0%
|
8,0%
|
7,0%
|
10,0%
|
autres
|
46,0%
|
24,0%
|
30,0%
|
29,0%
|
|
TOTAL
Source : Enquête de terrain, avril 2019.
Dans ce tableau, nous avons posé des questions
relatives à l'implication du service régional en matière
de communication auprès des professionnels. 30% des acteurs du tourisme
affirment ne pas sentir ce service dans la communication touristique concernant
la gestion de la crise contre 24%. Les 46% n'ont pas donné de
réponses à cette question. Autrement dit, si nous tenons compte
des 100 interrogés après avoir éliminé les 46%, sur
les 54% qui ont soumis une réponse, 30% affirment que le SRT ne
communique pas assez au niveau local. « Nous n'avons
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pas de budget pour la communication malheureusement
», a rétorqué M. Faye cheffe de Service Régional
du Tourisme de Ziguinchor.
En effet, en janvier 2019, le premier salon international du
tourisme, des industries culturelles et de l'artisanat (SITICA) a
été annulé faute de moyens et de coordination. Il y a en
effet une absence notoire en matière de communication touristique, et
même une déconnexion entre les services de la Région. En ce
qui concerne la question de la communication, Mme Faye répond
: « Ce qu'il y a, c'est surtout les acteurs qui ont leur
réseau. L'office du tourisme est là avec son site internet qui
est un peu la vitrine de la région » ; or lors d'un entretien
(2019) avec le coordonnateur de l'Office du Tourisme de la Casamance, M.
Diabone a laissé entendre que le service n'avait plus de site internet,
faute de moyen financier. Il en profité pour rappeler les fâcheux
événements qui sont à l'origine de la fermeture
définitive du site en ces mots : « L'Office avait un
problème de 200.000f CFA pour maintenir le site, sinon ça allait
être écrasé. J'ai contacté des acteurs touristiques
mais personne n'a réagi et là il faut 1 million pour un site
internet et c'est dommage ». Cette situation démontre une
incohérence et malheureusement peu d'engagement dans la gestion
même du tourisme entre les acteurs qui ont certes des tâches
différentes. Face à la problématique du traitement de
l'information et de la communication touristique, les acteurs ne devaient avoir
qu'une cible et un seul objectif : la communication. Cependant, tout semble
disparate et désordonné dans le secteur.
Tableau 6 : Implication syndicat d'initiative en
termes de communication touristique
Syndicat d'initiative
Sentiment d'implication
|
oui
|
non
|
TOTAL
|
oui
|
24,0%
|
0,0%
|
24,0%
|
non
|
29,0%
|
1,0%
|
30,0%
|
TOTAL
|
53,0%
|
1,0%
|
|
|
Source : Enquête de terrain, avril 2019.
Dans ce tableau qui cherche à mesurer l'implication du
syndicat dans la communication touristique, nous avons jugé
nécessaire d'abord, pour ce service et les autres comme l'Office du
Tourisme et le SRT, de mesurer auprès de la population la connaissance
de ces derniers. Sur les données que nous avons eues, 53% semblent
connaître ces services. Pourtant, 30% affirment ne pas sentir leur
communication dans ce secteur et 46% se sont abstenus. Ainsi, le
Président
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du syndicat donne le justificatif de cette absence ou de la
faible communication à travers ces propos : « Le syndicat
d'initiative, c'est un syndicat d'initiative. On n'est pas là pour
prendre des dispositions ; donc y a certaines communications ce n'est pas
à nous de les faire, c'est à l'Etat ». On comprend
alors que le syndicat ne fait pas d'effort pour prendre des initiatives et pour
agir. Ce service se limite à ses objectifs primaires et dégage
toutes ses responsabilités en matière d'initiative
communicationnelle. Pour l'Office du Tourisme, nous avons obtenu presque les
mêmes résultats (voir annexe). Toutefois, ce service et les
acteurs touristiques doivent faire des efforts en matière de
communication (M. Diabone).
Ainsi, le Coordonnateur de l'Office est conscient que le
travail doit être fait au niveau de la communication par les acteurs,
même s'il reste faible et n'épargne pas pour autant les acteurs
médiatiques. De surcroît, les agences de voyages sont absentes de
ce processus et les T.O car ces derniers n'existent pas dans la région
ni de manière virtuelle ni de manière physique. Les services que
sont donc le SRT, l'Office du Tourisme et le Syndicat d'initiative, en
l'absence du l'ASPT dans la région, limitent leurs rôles à
l'accueil et à l'information une fois que le visiteur est sur place.
Quant au SRT, un service qui joue aussi le rôle d'inspectorat au niveau
des établissements touristiques et hôteliers (règlements,
fiscalité, statistique...), ne bénéficie d'aucun
financement pour mener des activités de communication de même que
l'Office du Tourisme encore moins le syndicat d'initiative. Ces services sont
donc réduits à leur plus simple expression et ne
bénéficient d'aucune forme d'accompagnement pour la communication
du territoire, même si des efforts sont consentis en ce sens. Le tourisme
reste ainsi une affaire de l'Etat et il n'existe cependant aucun
démembrement dans ces localités en charge de la promotion et
cette activité est entièrement contrôlée par l'ASPT
basée à Dakar. Nous ne communiquons pas assez dans les zones de
conflit (M. Tamba).
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