4. Le contexte sociolinguistique de la recherche
Avant d'étudier le phénomène de la
variation linguistique et de comprendre les raisons pour lesquelles il existe
une différenciation linguistique entre les hommes et les femmes, nous
devons donner un aperçu sur la sociolinguistique en Algérie ainsi
que sur les approches qui lui renvoient.
4.1 .Un aperçu sur le statut de la sociolinguistique
en Algérie
Avant de parler du statut de la sociolinguistique, nous allons
bien la définir brièvement. La sociolinguistique a pour but de
traiter de différents phénomènes qui se rapportent au
langage et à la langue selon les usagers et leurs usages dans la
société. Elle s'intéresse aussi à
l'interprétation des jugements que les communautés linguistiques
portent sur leurs langues. Elle a pour tâche d'étudier les
différentes variétés coexistant au sein de la
communauté linguistique en les mettant en rapport avec les structures
sociales. Autrement dit, elle réunit pratiquement toutes les
représentations langagières dans leur contexte social.
L'Algérie est un pays qui est connu par sa richesse au
vu de la présence simultanée de diverses langues à statut
officiel et non officiel utilisées par les sujets parlants.
Eventuellement, l'Algérie se caractérise par une situation
linguistique très importante de sorte qu'il est monologue sur le plan
formel. L'arabe classique est considéré comme une langue
officielle mais ce monolinguisme n'a pas empêché d'autres langues
et dialectes à se manifester dans la société
algérienne. Néanmoins, les pratiques langagières par
lesquelles s'est identifié l'Algérie font partie du patrimoine
culturel du pays. Il s'agit de : l'arabe dialectal, le tamazigh, l'arabe
standard.
Le contact de l'arabe classique avec l'arabe dialectal suscite
l'émergence du phénomène de la diglossie. Le premier
sociolinguiste qui a adopté le concept c'est Charles Fergusson (1959)
qui le définit comme une situation dans laquelle deux
variétés d'une même langue sont en usage dans un même
territoire dans la mesure où ces deux variétés sont
complémentaires bien qu'elles n'occupent pas les mêmes fonctions
sociales. L'une de ces variétés est considérée
« haute », raison pour laquelle son usage est remarquable dans des
situations d'oralité formelle et à l'écrit notamment dans
l'enseignement. Quant à l'autre est considérée comme
« basse ». Elle est réservée à l'oral de la vie
quotidienne. Cette diglossie est selon Fergusson(1959):
Une situation linguistique relativement stable dans laquelle,
outre les formes dialectales de la langue qui peuvent inclure un standard, ou
des Standards régionaux, existe une variété
superposée très divergente, hautement Codifiée (souvent
grammaticalement plus complexe) véhiculant un ensemble de
littératures écrite vaste et respectée...), qui est
surtout étudiée dans l'éducation formelle, utilisée
à l'écrit ou dans un oral formel mais n'est utilisée pour
la conversation ordinaire dans aucune partie de la communauté.
(Cité par Moreau ,1997 :25)
Chapitre I : Outils méthodologiques et contexte
sociolinguistique de la recherche
En revanche, l'arabe dialectal est privilégié
dans les productions artistiques comme les feuilletons, le théâtre
notamment dans les séries humoristiques. Nous soulignons que la
réalité linguistique en Algérie est plurilingue. La
communauté algérienne utilise dans la société :
l'arabe, le français et le berbère ou bien un mélange de
deux langues (français /arabe, français/berbère ou
arabe/berbère).
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