Conclusion Générale
Toute étude exige une introduction et une conclusion,
l'une définit les objectifs et l'autre résume la manière
dont ils ont été atteints et le degré de la
réussite de notre étude. En nous appuyant sur le paramètre
de sexe nous avons tenté d'écrire et analyser certains
phénomènes dans des conversations enregistrées constituant
notre corpus. L'objectif que nous avons tracé au début de cette
étude était de prouver d'une manière convaincante qu'il
existe éventuellement un manque de parité entre le parler des
hommes et celui des femmes. De ce fait, nous avons voulu traiter quelques
paramètres sociaux et linguistiques entrainant l'émergence de la
variation sexuelle.
Notre étude a été focalisée sur la
description du langage des étudiants et des étudiantes de
l'université Hassiba Ben-Bouaali- pôle d'Ouled -Farès- dans
des situations de communication différentes à caractère
in-vivo. Autrement dit, nous avons analysé les caractéristiques
du parler des hommes et celui des femmes dans une interaction mixte,
féminine et masculine afin de mettre en lumière quelques
résultats.
A travers les données analysées nous avons
démontré, d'une part, qu'il existe réellement une
différenciation linguistique basée sur le sexe du locuteur ; et
d'autre part, nous avons tiré conséquence que le langage des deux
sexes est tributaire des stéréotypes sociaux et des
éléments linguistiques qui se sont manifestés dans
l'analyse de notre corpus.
L'analyse quantitative et qualitative des parlers des femmes
et des hommes dans différentes conversations constituant notre corpus
nous ont permis de détecter un nombre de caractéristiques
relatives au phénomène de la différenciation linguistique
:
- A travers le cadre d'analyse de l'alternance codique, nous
nous sommes rendue compte qu'il existe effectivement une disparité dans
le choix de la langue par les locuteurs et les locutrices. Ces dernières
paraissent avoir recourt fréquemment à l'alternance codique
beaucoup plus que les hommes.
- En nous appuyant sur la conversation masculine, nous avons
constaté que le phénomène d'emprunt est
répété en plusieurs reprises par les locuteurs. Ces
derniers utilisent au moyen de l'emprunt un langage codifié. Quant aux
locutrices s'abstiennent à s'en servir dans leur parler de sorte
qu'elles font des phrases correctes. De plus, Les femmes, dans une conversation
mixte, se cèdent à la domination des hommes qui les interrompent
souvent en monopolisant la parole. Par ailleurs, comme
le statut des femmes en général est
inférieur à celui des hommes, leur parler est pris pour un
langage futile. Nous pouvons arguer que les stéréotypes
langagiers sont des représentations reflétant le socioculturel
des sociétés. En somme, cette différenciation linguistique
est le résultat d'une inadéquation des modèles sociaux
dominants. Bien que le nombre des locuteurs soit inférieur à
celui des locutrices dans une conversation mixte, nous avons constaté
lors de l'analyse que les hommes imposent leur domination sur les femmes.
Nous signalons que les résultats obtenus, à
travers cette enquête micro-sociolinguistique, ne peuvent être que
partiels parce que, d'une part, nous nous sommes basée sur un nombre
d'enquêtés et de locuteurs enregistrés très
limité ; et d'autre part, nous n'avons pas pu , à travers ces
analyses quantitatives et qualitatives du corpus, englober un grand nombre de
locuteurs et traiter de manière empirique d'autres facteurs tel que : le
débit de la parole et la prononciation des locuteurs et locutrices.
De manière générale, l'analyse des
données recueillies a pu démontrer que les femmes et les hommes
diffèrent par leur langage vu que le lexique, la fréquence
d'emploi de certains mots ou de certaines expressions, le mode de discours de
chacun et la manière dont les locuteurs et les locutrices pratiquent
dans des conversations amicales ont renforcé la véracité
de l'idée que la langue est sexuée.
Sachant que le champ d'étude de la sociolinguistique
est assez vaste. Le langage et la langue restent dans un constant changement et
évolution. Nous prévoyons, dans le cadre d'une enquête de
plus grande envergure, d'autres études sur le phénomène
étudié afin de dévoiler d'autres facteurs
éclipsés dans notre travail.
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