2.1.3. Séquence E3
Nous passons à analyser des séquences
appartenant à l'enregistrement de la conversation féminine
(E3)
Séquence : 01
LF2 : [ ana ki natnarva
mça] mon mari (moi, quand je m'énerve à
cause de) mon mari.
Nous remarquons que la locutrice a fait recours au code mixing
de sorte qu'elle a intégré un mot français emprunté
à l'arabe dialectal tout en gardant la même signification aussi
bien en français qu'en arabe. Il s'agit du mot « natnarva »
dans lequel elle a fait l'élision de manière qu'elle a
supprimé le son /e/ en le remplaçant par le son /a/. Ainsi
qu'elle a utilisé un substantif de l'arabe dialectal « na »
qui exprime la première personne du singulier « je » et la
lettre « t » c'est un pronom complément renvoyant au sujet .
Il s'agit de la forme pronominale. Elle a aussi introduit dans ce mot le
suffixe « a » exprimant la désinence du verbe de la
première et la troisième personne du singulier selon le
système de la conjugaison de l'arabe dialectal.
Chapitre IV : Analyse des données résultant
de l'enquête par enregistrement
Séquence : 02
LF1 : « la jifférence
[kifah] entre le début [wfi] la fin1' (Quelle
est la différence entre le début et la fin?)
Nous constatons que la locutrice LF1 a prononcé «
jifférence »= [ 3ifer~s] le mot « différence ». Ce
qui nous permet de signaler qu'il s'agit d'un défaut de prononciation.
C'est phénomène relevant de la phonétique très
répandu dans le langage des femmes qui sont connues par leur attitude
prestigieuse afin d'affirmer leur statut de « femmes modernes
» (Taleb-Ibrahimi ,1997 :114).
Séquence :03
LF3 : la période, la période [chaba kamal ki tk
3 ni ] fiancée
[ombaçd]. La période, la période (la plus belle
quand tu serais) fiancée (après)
LF4 : [hadik] la plus belle période !1' (cette)
période est plus belle 1'.
LF3 : psq [had kamal] les
rêves [wkamal mor zwaj] ce qui compte [draham w lmasaouliya
w +++] parce que (tous) les rêves (après le mariage) ce qui
compte (c'est l'argent et la responsabilité et ++++).
Nous constatons que les trois locutrices utilisent
exclusivement dans leurs parlers la langue française et l'arabe
dialectal. La locutrice LF3 passe du français à l'arabe dialectal
pour décrire la période des fiançailles. Quant à la
locutrice LF4 utilise l'arabe dialectal pour désigner et utiliser le
pronom démonstratif [hadik] (cette). Ajoutons aussi que la
locutrice LF3 a alterné la langue française avec l'arabe
dialectal en utilisant aussi le pronom démonstratif [hadok]
(ces) pour désigner les rêves.
Nous pouvons dire que les femmes ont souvent tendance à
utiliser les pronoms que ce soit démonstratifs ou personnels car ce
phénomène fait partie de leur usage linguistique puisqu'il
apparait chez elles comme un caractère langagier.
Chapitre IV : Analyse des données résultant
de l'enquête par enregistrement
Chapitre IV : Analyse des données résultant
de l'enquête par enregistrement
Chapitre IV : Analyse des données résultant
de l'enquête par enregistrement
Séquence :04
LF3 :[rjal yabgho tfol] (les hommes aiment le
garçon ).
LF4 : [hadi kanat barki] + actuellement [nas
rahi] cultivé (cette idée était auparavant)+
actuellement (les gens sont ) cultivés.
LF2 : [saH], c'est vrai. (oui), c'est vrai.
Nous remarquons que les locutrices LF4 et LF2 utilisent
respectivement l'alternance intradiscursive de sorte qu'elles passent de
l'arabe dialectal au français. La locutrice LF4 a commencé par un
pronom démonstratif [hadi] (cette) pour décrire la
situation culturelle des gens actuellement vis-à-vis la
progéniture masculine et féminine. Or, la locutrice LF2 a
commencé par l'expression de confirmation [saH] (oui) pour
partager l'idée de son interlocutrice LF4.
Séquence : 05
LF3: [basaH] pour moi, je préfère
[roH] avec lui véhiculée / c'est mieux que
[roH] [f] transport'
(Mais) pour moi, je préfère [partir avec lui] en
voiture/ c'est mieux que [je pars] par transport'.
LF1 : ce n'est pas toujours, toujours , toujours, nonJ1
LF2 : Moi/ mon mari [maçandouch] ( ) voitureJ1
donc [lazam nroH][f] transport [kifach ndir]?J1
Moi/ mon mari (n'a pas (de) voiture) donc (il faut que je
parte)(par) transport (que dois-je faire)?J1
Nous soulignons que les locutrices LF1 et LF2 ont
utilisé deux langues dans leurs discours pour parler de leurs
problèmes de transport.
Nous pouvons tirer conséquence à travers cette
analyse de ces trois séquences que les femmes, dans une conversation
féminine et intime, utilisent beaucoup l'alternance codique de type
intradiscursive. En conséquence, nous adaptons l'idée
affirmée par les études
sociolinguistiques que les femmes se servent dans leurs
parlers de l'alternance codique avec plus de fréquence.
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