7.1.b. Sur le plan morphosyntaxique
Sur le plan morphosyntaxique, il est affirmé
par des linguistes tels que Jespersen (1922) que les femmes interrompent leurs
phrases. Or les hommes sont connus par la maitrise de la complexité
syntaxique dans la mesure où ils forment des phrases assez longues. Nous
pouvons inférer que cette prédilection des hommes pour une
syntaxe plus complexe leur permet de concentrer le maximum d'informations et
les communiquer dans un rapport logique. Néanmoins, les femmes
s'empressent de parler de sorte que cet empressement les empêche de
réfléchir et de peser leurs mots. Par conséquent elles se
trouvent dans l'obligation de laisser leurs phrases inachevées. Les
chercheurs ont remarqué que les femmes utilisent beaucoup plus des
pronoms personnels, des adverbes d'intensité et de négations en
comparaison avec les hommes qui préfèrent les pronoms
impersonnels et les exclamations.
Comme les femmes apprennent plus tôt à
parler elles sont connues par leur performance linguistique de sorte qu'elles
font moins de fautes de grammaire. Par conséquent, elles articulent
mieux que les hommes qui sont plus accoutumés d'être soumis
à l'aphasie et au bégayement car les hommes se sentent assez
valorisés que les femmes dans le cadre social.
7.1.c. Sur le plan phonétique
Straka a montré au moyen de ses enquêtes
menées à Strasbourg que « les femmes articulent
plus rapidement que les hommes, nécessitent moins de temps pour la
même phrase ». (Straka 1952 :335), cité par
Baylon, 1996: 118). De ce fait, le débit de la parole chez les
locutrices est plus rapide et conditionné par la capacité
respiratoire de la moindre combinée avec une énergie
articulatoire plus faible. Ce qui entraine parallèlement
l'affaiblissement des occlusives:/p/, /t/, /d/, /k/, /b/, /g/.
Dans les études sur la variation
phonétique, le sexe du locuteur est émergé comme
étant l'un des facteurs les plus importants dans le cadre social dans la
mesure où il a un effet hétérogène sur les
variables qui représentent un changement dans le son. Labov (1976) met
en valeur les caractéristiques sociales de la voix et ses variations en
déclarant que les variables linguistiques jouent un rôle majeur
dans les changements phonétiques. De ce fait, les
Chapitre II : La variation sexolectale
différences phonétiques selon le sexe
dépendent des conséquences acoustiques et perspectives de
différentes dimensions articulatoires.
Cela dit, ces variations se sont
émergées à cause des caractéristiques anatomiques
des deux sexes. Par conséquent, les hommes et les femmes n'ont pas la
même prononciation de quelques consones telles que (/r/, /t/, /d/) ainsi
que certaines voyelles. Nous pouvons donc dire que la prononciation joue le
rôle d'identification entre les personnes. Nous allons déduire que
la correction phonologique serait donc pour les femmes un moyen pour
consolider2 leur statut social en général
inférieur à celui des hommes. Par conséquent, la
correction phonétique et grammaticale est l'apanage des
femmes.
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