7. Les particularités linguistiques des deux
parlers
7.1.L'utilisation de la langue
Nous soulignons, au sein d'une même
société, que les femmes et les hommes partagent une langue
commune mais nous devons réellement parler de styles engendrant des
discours différents. Par ailleurs, nombreux sont les chercheurs qui
affirment qu'il y'ait une différenciation linguistique réelle
entre les hommes et les femmes de sorte que cette réalité est
liée aux différents domaines tels que : le domaine lexical,
morphosyntaxique et phonétique.
7.1.a. Sur le plan lexical
A l'instar des mots utilisés dans le domaine
linguistique de raffinement, de politesse et d'incertitude que nous avons
déjà cités en haut, Jespersen , key et Lakoff affirment
l'existence de différenciation lexicale portant sur des
éléments lexicaux employés particulièrement par les
femmes.
Les chercheurs ont signalé que les femmes
utilisent des termes propres à elle. Le seuil qualitatif dans la
sélection du lexique est plus élevé car elles utilisent
certains lexiques par préférence, comme a expliqué
Muller:
Ses tâches d'éducatrice, en effet, lui
donnent conscience de servir de modèle linguistique à l'enfant
qui doit s'insérer dans la communauté ; par ailleurs , son
infériorité physique et le rôle , conditionnée par
la maternité , qu'elle remplit dans la famille aux cotés de
l'homme , lui valent une certaine retenue naturelle .Elle évite en
particulier les mots vulgaires et obscènes et affiche plus de
réticence à employer les mots « tabous » , les
lexèmes « équivoques », les associations
gênantes. (Muller (1985: 176), cité par Baylon, 1996:
119)
Chapitre II : La variation sexolectale
À l'instar, du choix scrupuleux des mots, les
femmes utilisent certains mots qui mettent en évidence une
différenciation entre le discours masculin et leur discours tels que
l'usage des adjectifs, des formes emphatiques et des diminutifs.
Selon lakoff (1973), le comportement linguistique des
femmes est truffé des adjectifs d'admiration exprimant
l'exagération telle que « adorable », «
mignon », « délicieux ». Le parler des
hommes est, cependant, rempli des adjectifs neutres, par exemple:
« simple », « cool », « magnifique
». De plus, les femmes n'utilisent pas des mots jurons dans
leur parler, elles veillent à contrôler leur lexique.
Les femmes ont tendance à employer des formes
emphatiques dans la mesure où elles ont un gout d'augmenter
excessivement la vérité parce qu'elles préfèrent
l'usage des adjectifs d'extravagances.
A l'instar des caractéristiques
suscitées du parler féminin, il existe un autre trait lexical qui
engendre l'émergence du phénomène de
différenciation. Il s'agit de diminutifs qui sont galvaudé dans
le parler des femmes qu'à celui des hommes comme elle a bien
affirmé Morsly (2002)
Dans les représentations des locuteurs les
diminutifs sont considérés comme portant en eux une forte charge
de féminité. Les hommes s'abstiennent à utiliser les
adjectifs exprimant la diminution car à un certain âge, les jeunes
garçons, lorsqu'ils veulent proclamer leur masculinité, refusent
d'être appelés par un petit nom Cependant, les femmes
préfèrent conserver leur « petit-nom » par lequel elles
veulent être appelées.
Morsly (1997) a cité quelques adjectifs de
diminution connus dans notre dialecte algérien. Elle explique que les
femmes utilisent plus que les hommes les diminutifs tels que : «/fnidjel/
«petite tasse » ,/sRiwer/ «petitou« , /kwijes/ «petit
verre« ; /tbisi/ «petite assiette«.
Nous expliquons que l'utilisation du diminutif est
considérée comme une spécificité du parler
féminin. Ce qui fait que l'emploi de ces diminutifs par des hommes est
fortement stigmatisé. Nous pouvons déduire que le lexique des
femmes est souvent moins précis que celui des hommes. Ces derniers
savent toujours trouver « le mot juste ».
Chapitre II : La variation sexolectale
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