6.2.Les stéréotypes dans le parler masculin
et féminin
Le parler masculin est orné de virilité
ce qui nous permet d'admettre que les hommes utilisent de l'argot et des
expressions détournées dans le cas où ils abordent des
sujets à connotation sexuelle ou ironique. Cela dit, les hommes ont
souvent tendance à se servir d'un style communicatif indirect et
détourné notamment quand ils parlent des femmes tout en
décrivant leurs corps ou leurs aventures avec elles. Ce leur permet
d'avoir la possibilité
Chapitre II : La variation sexolectale
d'avoir un champ libre pour créer
« un vocabulaire sexué » (Ucciani,
2008:7) propre à leur langage. Le discours des hommes est pris pour un
discours logique, concis et traitant des sujets sérieux sauf que leur
discours ayant une particularité exprimant la dominance.
Quant au parler féminin : il est moins naturel
et plus maniéré que celui des hommes. Selon les études
sociolinguistiques effectuées par Labov (1976) : « les
femmes, ont tendance, dans les situations formelles et, donc, aussi sans doute
les situations expérimentales à modifier leurs pratiques
linguistiques en fonction des attentes dominantes » (Pillon
1987 :14).
Les femmes sont beaucoup plus douées que les
hommes pour exprimer les manifestations émotionnelles ; raison pour
laquelle leur discours est trop émotionnel : «
L'intonation des femmes est chargée d'émotion,
plus expressive que celle des hommes, plus « cool ».»
(Ucciani, 2012 : 6).
De plus, les femmes ont une préférence
raciale pour avoir un niveau de langue beaucoup plus correct comme a
signalé Labov (1973) dans ses recherches par conséquent, les
femmes surveillent leur langage et évitent les jurons parce qu'elles
apparaissent plus conservatrices que les hommes. Le discours des femmes est, en
outre, mieux articulé. Elles traitent des sujets triviaux portant sur le
mariage, la cuisine, la mode vestimentaire en vogue, etc. Elles évitent,
cependant, de parler des sujets tabous et d'aborder des sujets si abstraits car
elles se sentent incapables.
Nous signalons que nombreux sont les sociolinguistes
qui aperçoivent que les femmes sont plus bavardes. Entre autres, les
femmes ont des stratégies de conversation en présence des hommes:
« Les femmes sont connues comme bavardes, futiles, frivoles
et indiscrètes » (Bailly, 2009 :35).
Comme il est connu, à priori, dans les
sociétés que les hommes monopolisent la parole mais les femmes,
dans certaines situations de communication, procèdent aussi à la
coupure de la parole. Elles procèdent ainsi parce qu'elles n'ont pas un
rôle dominant dans une conversation mixte et elles se sentent sous la
domination masculine. En revanche, dans la plupart du temps, ce sont les hommes
qui leur coupent fréquemment la parole : « Elles n'ont
pas un rôle dominant dans la conversation, elles sont plus souvent
interrompue que leurs partenaires masculins et choisissent moins
fréquemment les sujets de conversation. » (Gadet, 2003
: 13).
Chapitre II : La variation sexolectale
Comme les femmes sont beaucoup conservatrices, elles
ne se permettent pas d'avoir plus de créativité avec la langue.
Elles évitent l'usage des mots tabous. En conséquence, elles
veillent à se conformer à l'image de la féminité
comme elles sont vues par leur entourage. Néanmoins, les hommes, leur
discours est sérieux et caractérisé par l'utilisation d'un
langage familier orné de l'argot ainsi qu'ils parlent avec assurance et
une grande confiance comme a souligné Bailly: « Les
hommes sont perçus comme plus froids, moins communicatifs, moins
expressifs et plus discrets, plus sérieux, plus importants et moins
bavards. » (2009 : 35).
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