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à‰volution réglementation secteur agroalimentaire. Enjeux et contraintes pour l'acheteur.

( Télécharger le fichier original )
par Louisa Boumaza
Université Paris Sud - M2 Achat 2016
  

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DEUXIEME PARTIE : L'ACHETEUR
ALIMENTAIRE, GARANT D'UN PROCESSUS
ACHAT RESPONSABLE ET CONFORME AUX
EXIGENCES DES PARTIES PRENANTES
(CLIENT-NORME-REG LEM ENT ATION)

La première partie de ce mémoire a permis d'apporter des informations clefs sur l'évolution du secteur et de la règlementation agroalimentaire. Cette première étude soulève alors d'autres interrogations : Quel est l'impact de ce cadre règlementaire sur le métier d'acheteur ? Comment s'adapte-t-il aux changements de règlementation qui le concernent ?

Les lectures pluridisciplinaires et les entretiens exploratoires ont permis de préciser la question de départ, en ciblant une obligation de synergie entre la cellule Achats et la cellule Hygiène & Qualité.

Pour rappel, notre problématique est la suivante :

Comment l'acheteur s'adapte-t-il dans un environnement juridique et normatif en constante évolution et sous la contrainte des changements du secteur agroalimentaire, du marché, des modes de consommation et sous celle de règles strictes en termes de qualité, d'hygiène et d'approvisionnement des produits alimentaires ?

De cette problématique découlent trois hypothèses :

Hypothèse 1 : La nature des achats impacte la mission de l'acheteur.

Hypothèse 2 : Une interaction forte entre les fonctions Qualité & Hygiène et Achats garantira un achat conforme aux exigences.

Hypothèse 3 : L'innovation produits ou processus est un risque pour l'acheteur alimentaire.

Ces hypothèses sont donc établies afin de répondre à notre problématique de départ. Les différents entretiens menés auprès des professionnels du secteur agro-alimentaire seront la clef pour la validation ou l'invalidation de nos hypothèses.

L'objectif de cette seconde partie est d'apporter les premiers éléments de réponse et les pistes d'éclairage essentielles à la compréhension des hypothèses.

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1 EXPLICATION DES HYPOTHESES

Hypothèse 1 : La nature des achats impacte la mission de l'acheteur.

L'acheteur, tous secteurs confondus, a une obligation auprès de sa société de fournir des produits conformes, aux normes et aux qualités souhaitées. Cela signifie qu'il doit être capable de tracer l'origine et la conformité de ses achats jusqu'aux fournisseurs de rang 2 voire au delà.

Le poids qui pèse sur les épaules de l'acheteur est d'autant plus lourd lorsque le client de l'acheteur n'est plus l'entreprise mais le client final. C'est le cas de la Distribution notamment. L'introduction dans le foyer du produit sourcé par l'acheteur accentue son degré de responsabilité. Le cas des achats alimentaires est d'autant plus criant car l'ingestion d'un aliment non règlementaire ou contaminé peut causer un réel phénomène de société et se répandre très rapidement comme les scandales alimentaires de la première partie nous l'ont montré. L'impact sur la santé des consommateurs et sur l'image de l'entreprise peut prendre une telle ampleur que l'acheteur sera directement mis en cause et probablement remercié pour faute grave le cas échéant.

Par ailleurs, les caractères fragile et périssable des denrées alimentaires contraignent la mission quotidienne de l'acheteur. La prise en compte des particularités de stockage et de transport (frigorifiés par exemple) et des dates limites de consommation rend la logistique alimentaire plus contraignante à suivre.

Hypothèse 2 : Une interaction forte entre les fonctions Qualité & Hygiène et Achats garantira un achat conforme aux exigences.

Nous avons vu précédemment que le cadre législatif qui régit le secteur agro-alimentaire évoluait rapidement et nécessitait une expertise pointue. Cette expertise est du ressort du qualiticien qui doit pouvoir assurer la conformité des denrées alimentaires que l'acheteur référence. Il semble donc logique que ces deux cellules de l'entreprise travaillent main dans la main pour le référencement de produits alimentaires conformes aux exigences règlementaires et à celle du client.

En effet, outre de connaître parfaitement les produits qu'il référence, le rôle de l'acheteur est principalement de négocier les conditions commerciales à savoir le prix, la qualité des produits et les délais et conditions de livraison. Le devoir de traçabilité est davantage du ressort du qualiticien qui grâce à l'aide de l'acheteur, auditera ses fournisseurs et leur production. C'est également lui qui connaîtra la réglementation et ses évolutions par le biais de son expérience professionnelle, de sa formation (vétérinaire par exemple) et de ses connaissances personnelles.

C'est donc un travail en équipe entre l'acheteur et le qualiticien qui devrait permettre un référencement aux normes répondant aux exigences de toutes les parties prenantes.

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Hypothèse 3 : L'innovation produits ou processus est un risque pour l'acheteur alimentaire.

Il est demandé à l'acheteur d'être capable de répondre aux besoins du consommateur que lui-même ne soupçonne pas encore. Il doit proposer une offre innovante afin de se différencier de la concurrence tout en bénéficiant de tarifs avantageux. Cela passe par un sourcing international permettant de vérifier ce que l'on trouve de différentiant sur les marchés étrangers, cela passe également par l'intégration des fournisseur dans le processus d'innovation (le fournisseur est alors perçu comme force de proposition est la stratégie à adopter est donc partenariale). Quelle que soit la stratégie adoptée, le risque est toujours présent lorsque l'on parle d'innovation. L'inconnu y est pour beaucoup. La réaction du consommateur peut ne pas être celle escomptée, la volonté d'innover peut être freinée par des problèmes règlementaires (interception de produits en douanes pour cause de non conformité aux règlementations nationales voire non autorisation de vendre les produits sur le territoire) ou encore mauvaise intégration d'une des parties (acheteur/fournisseur) dans le processus interne de l'autre qui créerait des litiges.

C'est en cela qu'il est nécessaire d'anticiper au maximum ces risques en s'informant sur le marché en question, la typologie de produits et les contraintes légales afférentes.

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"Je voudrais vivre pour étudier, non pas étudier pour vivre"   Francis Bacon