1.1.3 LES ACHATS ALIMENTAIRES RESPONSABLES
Les achats dits « responsables » sont une des
composantes d'une démarche de responsabilité sociétale
d'entreprise. D'après l'ISO 26000 « Lignes directrices relatives
à la responsabilité sociétale (RS) », la RS se
définit comme : « La responsabilité d'une organisation
vis-à-vis des impacts de ses décisions et de ses activités
sur la société et sur l'environnement, se traduisant par un
comportement transparent et éthique qui : - contribue au
développement durable y compris à la santé et au
bien-être de la société ; - prend en compte les attentes
des parties prenantes ;
- respecte les lois en vigueur et est compatible avec les
normes internationales,
- est intégré dans l'ensemble de l'organisation
et mis en oeuvre dans ses relations. »
En contribuant à la vision durable dans laquelle
l'organisation s'inscrit, les achats responsables s'intègrent donc dans
un projet de l'entreprise. Ils sont définis de la manière
suivante par l'ObsAR (Observatoire des Achats Responsables) :
« Tout achat intégrant dans un esprit
d'équilibre entre parties prenantes des exigences, spécifications
et critères en faveur de la protection et de la mise en valeur de
l'environnement, du progrès social et du développement
économique. L'acheteur recherche l'efficacité,
l'amélioration de la qualité des prestations et l'optimisation
des coûts globaux (immédiats et différés) au sein
d'une chaîne de valeur et en mesure l'impact. ».
Les achats responsables s'appuient donc sur les trois
mêmes piliers que ceux du développement durable économie,
environnement, social. Ils recherchent une performance globale,
intégrée à la stratégie même de l'entreprise.
De quelle manière ?
Environnement : cette partie concerne d'une part les
performances environnementales du fournisseur, en particulier sa
capacité à limiter son impact lors de son activité :
utilisation d'énergie, bilan de gaz à effet de serre,
émissions de carbone, préservation de l'eau..., mais aussi les
performances environnementales du produit lui-même ou de la prestation
tout au long de son cycle de vie.
Economie : cet aspect apparaît comme le plus
évident. La recherche du meilleur prix est au centre de
l'activité de l'acheteur. Cependant, c'est le coût global d'un
bien qu'il convient de prendre en considération. Ce coût comprend
le prix d'achat, mais aussi les coûts d'exploitation, de fin de vie ainsi
que le coût des risques associés à la ressource que l'on
approvisionne. La partie économique recouvre aussi le fait de s'assurer
de la santé économique de son fournisseur et ainsi de sa
capacité à fournir les quantités demandées.
Social : ce pilier s'intéresse aux conditions de
travail de ceux qui fournissent l'entreprise, réalisent une prestation,
fabriquent une marchandise. Ce pilier intègre la formation des
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employés, l'équité de traitement,
l'absence de discrimination, le respect des droits de l'homme, l'insertion des
personnes en difficulté. On y associe souvent un aspect sociétal
avec, en ligne de mire, le souci de soutenir ou développer
l'activité économique d'un territoire et notamment l'emploi.
Les différents types d'achats
responsables
Les éco-achats ou achats verts
c'est-à-dire les achats plus respectueux de l'environnement ; la
démarche consistant à sélectionner des produits aux
impacts les plus faibles sur l'environnement (écolabel européen,
marque NF Environnement...).
Les achats solidaires qui sont les achats
auprès de structures employant des personnes en difficulté :
public éloigné de l'emploi (insertion professionnelle par
l'activité économique) et per- sonnes en situation de
handicap.
Les achats éthiques qui prennent en
considération des préoccupations d'ordre social ou moral ; la
démarche se référant à la responsabilité
sociale et sociétale des acheteurs notamment en matière de droits
de l'homme.
Les achats équitables qui prennent en
compte l'aspect économique dans les relations entre les
opérateurs économiques (notion définie récemment
par décret, dépassant ainsi la vision historique du commerce
Nord-Sud, par exemple sous l'angle de la rémunération plus juste
des producteurs de base).
Les enjeux pour la filière
agroalimentaire
Les achats revêtent des enjeux spécifiques dans
le milieu agroalimentaire et donc pour les coopératives agricoles et
leurs filiales. La maîtrise de la chaine d'approvisionnement est cruciale
pour pouvoir rassurer les clients de l'artisanat, qu'ils soient des
industriels, des acteurs de la RHD (Restauration hors domicile) ou de la
distribution ou encore des consommateurs finaux.
La fluctuation du prix des matières premières,
notamment agricoles, fragilise le processus achats. Les récentes crises
sanitaires ou fraudes, également relayées par les médias,
ont rendu les uns et les autres de plus en plus méfiants et avides de
transparence vis-à-vis des acteurs du monde agricole et
agroalimentaire.
Qu'il s'agisse de sécuritéì
des aliments, d'utilisation de produits phytosanitaires, de présence
d'OGM dans les denrées alimentaires ou dans les aliments pour animaux,
de gestion de la fraude - affaire de la viande de cheval vu
précédemment par exemple -, autant de sujets qui tiennent
l'agro-industrie en alerte pour se prémunir contre une crise.
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