WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Le cautionnement bancaire en droit ivoirien.

( Télécharger le fichier original )
par BONY HUGUES LEKPO
UNIVERSITE METHODISTE DE COTE Dà¢â‚¬â„¢IVOIRE - Master 2 2015
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

B. De la possibilité d'écarter le principe de solidarité du cautionnement

bancaire

Cette possibilité se déduit de l'article 20 alinéa 2 AURS :

« Il (le cautionnement) est simple lorsqu'il en est décidé, expressément, par la loi de chaque Etat partie ou la convention des parties ».

Cet article est l'application de la règle sur la présomption de solidarité qui figure à l'article 1202 du code civil. Ce dernier affirme que :

« La solidarité ne se présume point ; il faut qu'elle soit expressément stipulée ;

Cette règle ne cesse que pour les cas où la solidarité a lieu de plein droit, en vertu d'une disposition de la loi ».

Naturellement le cautionnement solidaire est toujours le plus usité dans le monde des affaires parce que plus avantageux pour le créancier et aussi en raison de la lourdeur du cautionnement simple.

Comme dit le professeur LAURENT AYNES : « Le cautionnement simple n'est pas simple pour le créancier »72.

Il implique que la caution soit titulaire du bénéfice de division et du bénéfice de discussion expliqué plus haut.

En vertu du bénéfice de discussion la caution bancaire ne paye que si l'insolvabilité du débiteur est établie. La banque peut contraindre le créancier à poursuivre d'abord le débiteur principal, à saisir et faire vendre ses biens avant de se retourner contre elle. Le bénéfice de division lui permet à la banque de contraindre le créancier à ne la poursuivre que pour sa part dans la dette.

Le cautionnement simple s'avère donc plus défavorable pour le créancier mais bien plus avantageux pour la banque-caution.

Au niveau du cautionnement bancaire une intervention du législateur est nécessaire. Et pour cause : Dans le cautionnement bancaire, la banque s'engage plus pour faire profit que pour aider le débiteur principal. Ce qui est une évidence d'autant plus que

72 AYNES(L), Op. Cit, p 42.

54

le seul but d'une banque c'est de faire du profit. La règle de la solidarité freine ses ardeurs tant ce mécanisme affaiblit ses droits de défense en cas de défaillance du débiteur principal. C'est donc tout naturellement que dans les cas où elle se retrouverait en face d'un « créancier profane » elle voudrait opter pour le cautionnement simple, bien plus à son avantage.

Raison pour laquelle à notre avis la solidarité devrait être de plein droit dans le cautionnement bancaire sans possibilité de recours au cautionnement simple.

La liberté de choix des parties serait alors réduite au seul cautionnement solidaire. Les raisons qui militent en faveur de cette position sont les suivantes :

D'abord, « l'inégalité de forces » entre la banque caution et le créancier. Comme nous le savons, le cautionnement bancaire joue un rôle économique assez important. Très souvent il met en relation des banques financièrement puissantes qui imposent leurs volontés aux créanciers lorsque ceux-ci n'ont pas « les armes de ripostes » adéquates pour faire face à leurs cocontractants. Il est alors loisible à la banque-caution « d'imposer sa loi ».

Ensuite, le cautionnement simple ralentit l'exécution de l'obligation de paiement de la banque. Et ce, par la mise en oeuvre des bénéfices de division et de discussion qui s'avère être des mécanismes lourds et souvent même contraignants pour le créancier.

Enfin, il y a le caractère protecteur du droit de la garantie qu'est le cautionnement.

Le cautionnement bancaire demeure une sûreté au profit du créancier et elle ne devrait, de ce fait, être un obstacle à ses droits. Le droit OHADA des sûretés qui se veut un droit protecteur du créancier devrait alors se pencher sur cette question.

La liberté de choix de l'article 20 n'est pas de nature à favoriser la protection du créancier. L'Etat devrait alors profiter de la marge de décision qui lui est offerte par l'article 20 en son alinéa 2 pour faire du cautionnement bancaire un cautionnement solidaire de plein droit sans possibilité d'opter pour le cautionnement simple.

Il est vrai qu'une telle consécration pourrait limiter l'utilisation du cautionnement bancaire par les banques, mais nous pensons qu'au vu de la simplicité, de l'efficacité et de l'important profit que tirent les banques de ce mode de crédit, elles s'en départiront assez difficilement.

55

De plus, la règle de la solidarité n'enlève pas à la caution ses autres moyens de défense.

Qu'elle soit poursuivie en paiement sur le fondement d'un cautionnement simple ou solidaire, la banque qui paye bénéficie toujours d'un certain nombre d'exceptions.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Il existe une chose plus puissante que toutes les armées du monde, c'est une idée dont l'heure est venue"   Victor Hugo