WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

L'aide au développement de l'union européenne et la gestion des finances publiques en Côte d'Ivoire.

( Télécharger le fichier original )
par henri joel langnissou
université catholique debl afrique de l ouest, unite universitaire dà¢â‚¬â„¢abidjan - Master en droitbpublic 2015
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

CHAPITRE 2 : LES CONTRAINTES D'ORDRE POLITIQUE

Consécutivement à son accession à l'indépendance la Côte d'Ivoire se laissera entrainer par l'euphorie des stratégies de développement, prônant l'omniprésence de l'État dans la sphère économique. C'est dire que l'État se devait de se doter d'une administration à la dimension du champ et de l'étendue des responsabilités que le secteur public s'est vu ainsi conférer. Ce trop d'État aura pour effet d'entrainer des politiques d'investissement incontrôlées et l'inefficacité de l'économie administrée.

Pour juguler cette crise, des programmes et mesures de restructurations politique et économique seront mise en oeuvre, et appuyés à travers la Facilité d'Ajustement Structurelle137 et plus récemment la Facilité pour la Réduction de la Pauvreté et la Croissance138. Ces programmes menés en accord avec les institutions financières internationales, reçoivent l'appui technique et financier de l'UE139. Mais ces réformes entreprises dans le but de soulager les finances publiques s'avéreront préjudiciables pour le secteur public (section 1). En outre, l'intérêt de plus en plus marqué pour la démocratisation, la libéralisation économique sont apparus comme autant de mutations majeures qui s'imposent de plus en plus pour l'obtention de l'aide. L'État est ainsi pousser à infléchir ses orientations politiques vers les schémas de bonne gouvernance imposés de l'extérieur (section 2).

137 La FAS consistait en un octroi de financements concessionnels par le FMI aux pays membres à faible revenu. Ces prêts d'ajustement structurel ont été instaurés par la Banque Mondiale en 1979 ; le premier sera accordé à la Côte d'Ivoire en 1980.

138 Ce renforcement par la Facilité pour la Réduction de la Pauvreté et la Croissance consistait, pour le FMI, à mettre en place un guichet par lequel il pourrait accorder des prêts assortit de faible taux d'intérêt aux pays à faible revenu.

139 Cf. article 67 al 4 de l'Accord de Cotonou.

64

Section 1 : Les contraintes sur les acteurs et les institutions

Les conditions requises pour l'obtention d'une aide à l'ajustement de l'UE, sont celles arrêtées par les Institutions Financières Internationales140. Les réformes entreprises dans ce cadre ont pour objectifs essentiels: la rationalisation de l'administration centrale, la maîtrise des dépenses publiques, le renforcement des capacités des agents publics et la restructuration des entreprises publiques . Cependant elles se sont accompagnées d'effets négatifs aussi bien sur les entités (paragraphe 1) que les acteurs du secteur public (paragraphe 2).

Paragraphe 1 : Des restructurations impromptues du secteur public

Considérant les évolutions du secteur public en Côte d'Ivoire, l'on se rend compte de l'impact qu'ont pu avoir les exigences des bailleurs de fond141. Les réformes ont souvent été menées dans l'urgence, et sans une réelle prise en compte de leur portée à long terme. Elles s'articulent autour de deux pôles principaux: les réformes institutionnelles (A), et la réforme du secteur parapublic, avec cependant un regard toujours présent porté aux considérations d'ordre budgétaire et macroéconomique (B).

A) : Des réformes institutionnelles inadaptées

L'Economie ivoirienne est depuis bien des années caractérisée par un niveau élevé de dépenses publiques en considération des ressources disponibles. La croissance

140 Cf. article 64 al 1 & 4, et article 61 al 2 de l'Accord de Cotonou.

141 JARRET (M-F) & MATHIEU (F.R) « Ajustement structurel, croissance et répartition : l'exemple de la Côte d'Ivoire » Tiers monde, tome XXXII, n°125, janvier-mars 1991.

65

des dépenses publiques a longtemps été un des principaux moteurs de la croissance économique, tout en étant à l'origine de déséquilibres de plus en plus difficile à gérer142.

Au plan institutionnel, les réformes entreprises visent pour l'essentiel la rationalisation de l'intervention de l'État et son désengagement de certaines activités productives présentant ou pouvant présenter un caractère marchand, la responsabilisation des populations à la base. Ces réformes couvrent un spectre assez large d'actions comprenant la redéfinition et le recentrage des missions de l'État, la réorganisation et la rationalisation des procédures de création des structures et la déconcentration des services.

Le chantier de réforme du secteur des administrations publiques ouvert depuis le début des années 1980, prévoyait entre autres objectifs, une amélioration de l'efficacité de l'Administration à travers une réduction de ses coûts et un allègement de ses structures, la réforme des organigrammes des ministères en tant que moyen permanent de contrôle des structures des services publics, autrement dit, un élément central de régulation pour maîtriser l'évolution des structures. La réorganisation des structures entreprise dans le cadre de ce programme s'est traduite par une réduction à la fois du nombre de ministères, de la taille des cabinets ministériels et du nombre de directions et de sous-directions. Il était également prévu de privatiser un certain nombre de structures de l'Administration centrale avec la possibilité pour quelques-unes de bénéficier de la part de l'État de contrats d'exclusivité pendant une durée limitée, et ceci pour des raisons stratégiques.

En soi, cette volonté de restructuration de l'administration était bien fondée et devait à terme réduire les charges de l'État et rendre ses services plus performants. Force est cependant de constater que, d'une manière générale, l'acuité des difficultés financières, l'urgence de maîtriser les dépenses publiques et le grand cloisonnement qui a caractérisé la mise en oeuvre des diverses réformes n'ont pas permis de développer de véritables stratégies permettant d'améliorer significativement le fonctionnement des services publics ainsi que la qualité des services fournis aux usagers

142 JACQUEMOT (P), RAFFINOT (M), La nouvelle politique économique en Afrique, Paris, EDICEF 1993. Les auteurs développent les concepts de « trop d'Etat » et de « faillite instrumental de l'Etat » Africain. P 283.

66

et de réduire de façon notable les coûts de fonctionnement de l'appareil administratif. Pour le secteur parapublic qui sera aussi touché par des réformes similaires, les mêmes causes emporteront les mêmes effets.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Il existe une chose plus puissante que toutes les armées du monde, c'est une idée dont l'heure est venue"   Victor Hugo