e) Les systèmes de mobilisation des
ressources financières
Partant du constat du PDFSS, 1999, on distingue :
Ø Mobilisation des ressources par les
Mutuelles
Les mutuelles de santé sont une nouveauté dans
le contexte de notre pays. Les orientations en cette matière devront
être axées sur :
- la promotion d'un cadre juridique approprié et
stimulant (statuts, organisation, gestion financière, minima
d'adhérents, etc.) ;
- les normes d'éligibilité des organisations
(conditions d'agrément) ;
- les mesures d'encadrement au niveau du fonctionnement
(formation, assistance technique, etc.
Ø Mobilisation des ressources par les
ONG
Compte tenu de leur flexibilité, de leur
proximité avec la population et de la volonté intrinsèque
qui les caractérisent, les ONG sont souvent mieux placées pour
aborder avec succès des problèmes sanitaires spécifiques
des communautés. Ces organisations sont en outre mieux outillées
pour mobiliser les ressources de la communauté (travail
bénévole, mobilisation sociale, participation financière).
L'Etat est appelé de facilité la création et
l'installation des ONG, et il réglemente leur fonctionnement de
manière à accroître l'efficacité de leur action dans
la mobilisation des ressources pour le financement de la santé.
Ø Mobilisation des ressources de la
communauté
La participation de la communauté peut se faire soit en
nature : par des travaux Communautaires bénévoles, soit sous une
forme monétaire, cotisations, participation aux frais, etc.
Pour assurer la réalisation des activités du
financement, le programme village et école assaini élabore les
projets de développement social dans les zones de santé
ciblées. D'où, la connaissance du concept projet est
nécessaire.
Cette question mérite d'être posée, celle
de savoir « Qu'est-ce qu'un projet de développement
? »
Le cadre logique de gestion du cycle de projet(CLGCP)
décrit les projets de développement comme des interventions se
définissant par un but que l'on cherche à atteindre et que l'on
peut décomposer en produits ( l'amélioration de bien être
de la population) ou les résultats provenant d'une combinaison de
moyens de tous ordres (études, investissements, mise en place
d'organismes spéciaux, actes juridiques, etc.) et les activités
qui mises en oeuvre dans une période bien déterminée.
Pour l'économiste, un projet est une combinaison de ressources bien
définies, planifiée dans le temps à des coûts dont
on attend une amélioration du bien-être pour la
collectivité.
L'évaluation des effets du financement est avant tout
une technique de production d'informations standardisées, utiles
à la compréhension des mécanismes à l'oeuvre et des
comportements des acteurs et à la prise de décisions
opérationnelles. Elles renseignent sur les différents aspects du
programme, essentiellement à:
- l'efficacité : qui compare les résultats du
projet à ses objectifs spécifiques ;
- l'efficience : qui compare les résultats obtenus aux
moyens mis en oeuvre ; rentabilité des investissements;
- la viabilité : qui détermine la mesure dans
laquelle les résultats (les avantages) se pérennisent
après la fin du projet;
- les effets (impact) : qui identifient et mesurent les
conséquences sur l'économie nationale
- la pertinence : qui établit la relation entre les
objectifs spécifiques du projet, ses résultats et effets, d'une
part, et les objectifs globaux et les contraintes dominantes de l'environnement
économique, d'autre part (CCE.MGCP, 1993)
- Ø les principes de base de la politique de
financement.
Ce que le financement n'est pas
:
1) Un simple processus de remodelage ou de modernisation de
l'Etat en adéquation avec les programmes d'ajustement structurels.
L'objectif poursuivi dans ce cas semble alors être la réduction
des gaspillages dans l'utilisation des ressources. Cette vision peut
améliorer l'efficience dans l'administration mais pas
nécessairement l'équité et surtout le développement
de la couverture sanitaire.
2) Un processus de désengagement de l'Etat
vis-à-vis des programmes sanitaires pour s'investir dans une mission
exclusivement normative. Cette privatisation à outrance des services de
santé aboutit au contraire à la réduction des
capacités normatives et coordinatrices du Ministère de la
Santé Publique.
3) Un processus d'adaptation du secteur de la santé aux
normes de décentralisation en cours dans les sphères politiques
et administratives du pays. Cette perspective aboutit souvent à la
contradiction entre des pôles de prises de décision
décentralisés et des sphères de capacité techniques
centralisées et l'inégalité entre les régions
riches et celles pauvres.
Dans une perspective globalisante prenant en
considération les éléments évoqués ci-dessus
mais allant au delà, la réforme du financement des services de
santé consiste en l'élaboration des normes, des mesures et des
dispositions pratiques devant d'une part, permettre la mobilisation et
l'utilisation rationnelle des ressources financières et d'autre part
assurer l'accessibilité de la population aux soins de santé de
qualité.(Marc Bremond,2000). Les principes de base du financement se
rapportent à : l'équité ; la décentralisation ; la
participation communautaire ; l'efficacité ; l'efficience ; la
qualité ; l'adéquation ; l'auto responsabilité le
partenariat ; la coordination à des interventions.
Section 1.2.2. LE PROGRAMME
NATIONAL VILLAGE ET ECOLE ASSAINIS
Lors du sommet historique du Millénaire organisé
en 2000 sous l'égide de l'Organisation des Nations Unies, 189 chefs
d'État ont formé un partenariat mondial dans le but de mettre fin
à l'extrême pauvreté d'ici 2015. Ils ont annoncé
huit objectifs de développement pour le Millénaire (ODM) devant
servir à mesurer les progrès accomplis en matière de lutte
contre la faim, la pauvreté et la maladie et à mettre les pays
devant leurs responsabilités. L'assainissement, grand oublié du
secteur eau et assainissement malgré son immense importance pour
prévenir les maladies et améliorer la qualité de vie, n'a
été ajouté que deux ans plus tard. L'objectif
défini en 2002 est de diviser par le nombre de personnes n'ayant pas
accès à des sanitaires améliorés ou n'en utilisant
pas d'ici 2015.
De nombreux plans et programmes ont été
développés dans le domaine de la santé publique depuis les
années 2001-2002 avec pour objectif l'amélioration de la
santé de la population. Depuis des décennies, l'organisation
mondiale de la santé (OMS) et les gouvernements y affiliés, ont
accompli d'énormes progrès en matière de médecine
curative. Mais jamais ils sont parvenus à vaincre totalement les
maladies.
Depuis la conférence Mondiale de 1978 à
Alma-Ata, des multiples efforts ont été fournis par des
institutions sanitaires en vue de développer d'avantage la
prévention des maladies. En effet, l'adoption des bonnes pratiques en
matière d'eau, d'hygiène et assainissement constituent des
éléments clés et sans lesquels un projet ayant pour but
d'améliorer la santé des populations n'aura aucun succès
sur le long terme.
Depuis 2002, les praticiens et défenseurs de
l'assainissement ont réalisé un important travail de
sensibilisation au rôle essentiel de l'assainissement pour
améliorer la santé et le bien-être des populations.
S'exprimant devant les ministres des finances et d'autres hauts fonctionnaires
gouvernementaux à la Première réunion annuelle de haut
niveau sur l'assainissement et l'eau pour tous qui s'est tenue en avril 2010
à la Banque mondiale à Washington, le docteur Maria Niera,
Directrice du Département Santé publique et environnement
à l'Organisation mondiale de la santé, a affirmé que
« l'intérêt économique d'améliorer
l'accès à l'assainissement et à l'eau potable ne fait
aujourd'hui plus de doute » et qu'ils constituent « la clé du
développement, du progrès de l'humanité et de la
dignité ».
Au Mali, le programme village assaini est mis en oeuvre sous
l'appellation du programme Gouvernance Communale Eau et Assainissement
(GOCEAM) qui est en phase avec les priorités définies par les
autorités maliennes qui faisant parti des axes prioritaires du Cadre
Stratégique pour la Croissance et la Réduction de la
Pauvreté (CSCRP).
Ce programme responsabilise les structures locales et les
communautés à la base dans les choix stratégiques et les
prises de décision en matière d'identification des
problèmes de santé et la mise en oeuvre des actions
d'hygiène et d'assainissement.
La SNV du mali collabore avec les collectivités
locales, les services techniques, les ONG, les secteurs privé et les
communautés pour la mise en oeuvre des approches communautaires
appropriées telles que l'Assainissement Total Piloté par la
Communauté (ATPC), porteuses du changement de comportement en
matière des pratiques d'hygiène. Le processus débouche sur
l'élaboration d'un plan d'accompagnement de la commune en tant que
maître d'ouvrage dont sa mise en oeuvre permet la fourniture durable des
services d'eau potable à la population. Le projet prévoit
également la mise en place/dynamisation des comités de gestion de
l'eau dans les villages.
Le projet contribue à l'amélioration des
conditions sanitaires et des résultats scolaires des enfants dans 156
écoles situées dans 36 communes à travers des
activités de promotion de l'hygiène et de l'assainissement en
milieu scolaire. Sa mise en oeuvre permet à 60 739 enfants dont 33 187
garçons et 27 552 filles d'améliorer leurs conditions
sanitaires et leurs performances scolaires en 2013.
Pourtant, malgré le travail d'information mené
depuis des nombreuses années et en dépit d'une volonté
politique croissante, l'assainissement reste l'un des problèmes les plus
inextricables du monde en développement. Alors qu'il ne reste que deux
ans pour atteindre l'ODM correspondant, l'assainissement continue de
pâtir d'un manque de moyens et reste mal compris, d'où le peu -
voire l'absence - de progrès accomplis. Pour remonter la pente, il faut
que chaque année, environ 200 millions de personnes commencent à
utiliser des sanitaires améliorés.
En 2006, pour répondre aux problèmes de
santé liés à des difficultés d'accès
à l'eau et assainissement, le gouvernement de la RDC, avec l'appui de
ses partenaires, ont mis en place le Programme national Village et école
Assaini (VEA, en sigle), sous la tutelle de la Direction nationale de
l'Hygiène (D9) du Ministère de la Santé Publique avec
comme objectif principal : la réduction de la morbidité et
de la mortalité liées aux maladies d'origine hydrique et au
manque d'assainissement de base, par la création d'un environnement sain
et l'adoption des bons comportements d'hygiène individuelle et
collective.
Ce Programme Village et école Assaini (VEA) vise les
zones rurales et périurbaines de la RDC, zones les plus touchées
par le manque d'accès à l'eau potable. Il accompagne les villages
et les écoles tout au long d'un processus pas après
pas, en sorte que ceux-ci atteignent sept normes en matière
d'eau, d'hygiène et d'assainissement sous une approche
décisionnelle communautaire tout en soutenant le droit de tous, en
particulier des plus vulnérables, à accéder à une
eau potable et à l'assainissement et en insistant sur la
responsabilité de la communauté dans sa planification, sa mise en
oeuvre, son suivi et son évaluation. Par ailleurs, l'approche du
Programme Village Assaini permet de renforcer les
capacités des acteurs-clés des niveaux national et provincial en
vue de consolider les structures locales et d'augmenter leurs capacités
de réponse à la demande des communautés (PNVEA, 2006)
Outre le village assaini, les écoles
doivent aussi devenir des endroits d'apprentissage de l'hygiène. Dans un
souci de synergie avec le programme national village assaini, le
ministère de l'enseignement primaire, secondaire et professionnel
« EPSP » a mis en place en 2008, le programme
« école assainie ». En effet, une grande
partie de la RDC ne dispose pas de point d'eau, ni de robinet pour se laver les
mains. Les latrines quand elles existent, sont les plus souvent en état
de lamentable. Ainsi les élèves évoluent dans un
environnement malsain « vecteurs des maladies ». Lors
qu'ils sont malades, les élèves ne fréquentent pas
l'école et leurs résultats scolaires en pâtissent (EA/EPSP,
2008).
Selon le rapport de l'OMS et UNICEF 2010 ; 30 millions
d'hommes, de femmes et d'enfants n'ont pas accès à l'eau potable
et 35 millions d'entre eux vivent dans un environnement insalubre. Cette
situation alarmante, combinée à une mauvaise hygiène qui
provoque la mort de milliers de congolais chaque année due à des
maladies telles que : la malaria, la diarrhée et les infections
respiratoires qui affectent toutes les familles et communautés.
« Consommer une eau potable, utiliser les latrines
hygiéniques, vivre dans un environnement sain et adopter des
comportements adéquats en matières d'hygiène : permet
de diminuer d'au moins 75% la propagation des maladies d'origine
hydrique ».
En 2004 à DAKAR, dans le cadre du Programme
Décennal de l'Education et de la Formation (PDEF), la Division de
Contrôle Médical Scolaire (DCMS) à travers la
sous-composante « Santé et Nutrition », a
élaboré un guide Santé Nutrition
Environnement en rapport avec divers acteurs et partenaires. L'un des
objectifs de ce guide est d'introduire à l'école
élémentaire, des compétences liées à l'eau,
à l'hygiène et à l'assainissement.
Il est aujourd'hui prouvé que la disponibilité
de l'eau potable et la réalisation de bonnes conditions d'hygiène
et d'assainissement dans les établissements scolaires contribuent pour
une large part à la bonne santé des apprenants(es), à
l'amélioration de la fréquentation scolaire et à la
qualité des apprentissages.
L'éducation se positionne ainsi comme un secteur
stratégique pour un changement de comportement des apprenants(es) par
l'introduction dans les enseignements/apprentissages de compétences
liées à l'eau, à l'hygiène et à
l'assainissement afin de contribuer à l'atteinte des Objectifs du
Millénaire pour le Développement (OMD, 2010).
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