III.2. Education à l'intégrité.
Lancé le 12 janvier 2004104 sous la
supervision du président de la conférence Nationale de
l'enseignement catholique et du ministère de l'éducation
nationale, l'éducation à l'intégrité entre dans le
cadre du projet de lutte contre la corruption à travers l'école
(Fight Against corruption through school) en abrégé FACTS.
C'est un projet qui prend pour cible les élèves
des niveaux du primaire et du secondaire dans la mesure ou ils constituent le
meilleur groupe cible pour tout effort viable et durable destiné
à diminuer la corruption dans le pays. En les éduquant dans ce
sens des comportements et attitudes sont façonnés pour les
conduire toute leur vie.
Il n'y a pas que la corruption, la société
camerounaise en général et en proie à divers maux que sont
l'injustice, le tribalisme et la tricherie, contraires aux idéaux de la
religion catholique qui vise à créer des hommes nouveaux. Par la
crainte de Dieu qui enseignée aux élèves de par les dix
commandements ils sont amené à comprendre que
l'intérêt personnel ne peut et ne doit pas supplanter
l'intérêt général. Le simple respect de cette
recommandation suffit à éloigner du vocabulaire les mots vol ou
détournement de derniers publics. En outre, il leur est inculqué
les notions de solidarité, surtout pas de tricherie, de partage, de
discernement et d'amour pour son prochain. Sur ce, l'on ne parlerait plus de
discrimination, ni de tribalisme à Nkongsamba et encore moins
d'injustice.
Ceci ne veut pas dire que la leçon de
catéchèse et d'éducation à la citoyenneté
ont été insuffisantes pour assurer une éducation à
la citoyenneté ont été insuffisantes pour assurer une
éducation de conscience aux jeunes camerounais simplement. C'est un
programme reformé qui au-delà de la formation à la
citoyenneté propose des modules orientés vers les valeurs
d'honnêteté et de rectitude morale105. Adopté
au
courant de l'année scolaire 2008-2009 par le
ministère de tutelle elle est dispensée désormais dans
toutes les écoles contrairement aux années
précédentes, phase d'expérimentation au cours de laquelle
elle n'était dispensée que dans les écoles
pilotes106. Son programme107 s'étend à
chaque niveau sur six séquences portant tour à tour sur
l'intégrité dans la vie individuelle dans la vie scolaire, en
milieu familial, en milieu professionnel, dans la vie en société
et les compétences visées sont entre autre : Appliquer les
règles d'intégrité pour transformer la
société ; combattre les promotions subjectives, combattre la
partialité en milieu familial, le clanisme et le favoritisme ; combattre
également la cupidité, l'exploitation abusive des enfants et le
harcèlement. Il s'agit à terme d'inverser la tendance qu'à
la jeunesse et la société camerounaise en général
à s'enliser dans la recherche effrénée de la
réussite scolaire et sociale par tous les moyens dont en premier la
corruption et ses corollaires que sont la fraude, la tricherie et les
détournements de bines publics108.
L'école catholique est ouverte à tous y compris
ceux dont les familles partagent d'autres options religieuses. Et sa motivation
première est de former des hommes complets parfaitement
intégrés dans leur milieu et à même de s'adapter aux
mutations surgissant dans leur environnement109. Pour
l'élève de Nkongsamba et du Cameroun entier, c'est un contexte de
bilinguismes où il est appelé à s'exprimer avec aisance en
anglais qu'en français. Un contexte du numérique où il est
appelé à maîtriser l'outil informatique pour ne pas
être à la traine. Un contexte où la corruption est devenue
un mode de vie, pratique qu'il est appelé à dénoncer sans
ménager d'effort. Raisons pour laquelle 45 ans après naissance du
Diocèse de Nkongsamba des mesures telles la création des
écoles primaires catholique bilingue et l'instauration du cours
d'éducation à l'intégrité ont été
prises.
106Entretien avec M. ELAH D. le 25 avril 2010 à
Nkongsamba
107 Programme des manuels SIL/CP, CMI/CMII et CEI/CEII
consultés le 19 avril 2010 à l'école St Jean Baptiste de
Mbaressoumtou
108 SENECA,op.cit
109Projet éducatif de l'enseignement catholique
au cameroun, op.cit
Somme toute, la contribution de l'église catholique
dans la ville de Nkongsamba en matière d'éducation est
énorme. C'est un ordre d'enseignement qui compte 13 écoles
primaires sur 47110 que comptent les trois arrondissements de la
ville111. Et qui fait preuve d'une véritable
décentralisation car y interviennent pour ce qui est du primaire, le
secrétaire à l'éducation, l'IDEB, l'OPEED, l'IR, les
directeurs, les enseignants et même les élèves ; chacun
ayant son mot à dire et sa tâche à accomplir.
Son organisation répond aux exigences de l'Etat du
Cameroun et d'avec l'enseignement public on n'y retrouve pas une très
grande différence sauf que l'enseignement privé catholique est
teinté de catéchiste et d'évangélisation.
Dès 1955, de nouvelles écoles apparurent de par leur statut. On
quitta des écoles de filles et de garçon aux écoles
Diocésaines, Diocésaine à gestion spéciale et
paroissiale qui avec la réalité économique qui
prévalait des 1986 n'échappa pas à de graves
difficultés sur le plan pédagogique et financier, dans la
réduction des échecs en milieu scolaire aussi. Donc pendant toute
cette période des politiques furent mises en oeuvres notamment la
formation continue des enseignants, la revendication d'une hausse des
subventions par l'Etat, la promotion d'une éducation de qualité.
Mais elles se montrèrent insuffisant surtout pour ce qui était du
secteur finance. Raison pour laquelle depuis 2005, le SEDUC s'est forgé
une nouvelle philosophie visant à créer des écoles
d'enseignement bilingue, l'intensification du cours d'anglais dans les
écoles de régime francophone, l'initiation aux TIC surtout
pratique et l'éducation à l'intégrité non seulement
pour une intégration effective de l'élève dans son milieu
mais aussi pour lui inculquer les reflexes de valeur d'honnêteté
et de rectitude morale. Enfin, combien sont-ils
110Pour les autres ordres d'enseignement on
dénombre 25 écoles primaires publiques, 05
évangéliques,03 privée laïc et 01 école
primaire baptiste.
111Nkongsamba 1er,2e et3e
réellement dans la vie active, les camerounais dont
l'itinéraire de formation est passé par l'école primaire
catholique de Nkongsamba. Nous ne saurons répondre avec exactitude. Le
moins que nous puissions dire c'est que nous avons repéré
quelques uns ayant obtenu le CEPE parmi lesquels Mme NGANGUE Justine en 1973
à l'école Saint Joseph de Nkongsamba112 actuellement
Directrice de l'école Saint Martin, Mme TCHAKOUNTE Marthe Marie en 1974
à Saint Joseph, aujourd'hui directrice de la même
école113. Mme METENO Valérie Saint Joseph, ancienne
cadre des services de la BEAC à Douala période
1967-1989114. Mme NGUEWA Brigitte en 1977 à St Joseph et Mme
SINWOU Eliane en 1989 à Jean XXIII toutes deux enseignantes à
l'école Jean XXIII de Nkongsamba115.
112Entretien avec Mme NGANGUE J. le04mars 2010
à Nkongsamba.
113 Entretien avec Mme TCHAKOUNTE M.M. le 09 mars 2010
à nkongsamba. 114Betene P.L. (dir.), op.cit, P.
115 Entretien de groupe réalisé à
l'école Jean XXIII le 04 mars 2010.
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